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Critique de Unhomosapiens


Lorsque l'on est en plongée, sous l'eau, on a l'impression que le temps s'arrête. D'être dans un autre espace-temps. L'univers sous-marin appelle à la régression, le retour au liquide amniotique, et même à une remontée dans l'évolution des espèces. Je m'y suis toujours senti en sécurité, comme protégé des turpitudes des contingences terrestres. Loin du vacarme qui nous envahit habituellement. La beauté des fonds sous-marins, que j'ai parfois comparé à un jardin, m'a toujours fait pensé à de la poésie. Je m'y sentais dans un état second. C'est tout à fait ce que ressent Sven, ce moniteur de plongée, qui a laissé son Allemagne natale pour fonder avec son amie un club de plongée aux Canaries. Suite à une déception professionnelle, il a décidé de tout quitter, de s'affranchir de la réalité économique, politique, sociale, bref, de la vie européenne. Son club fonctionne très bien, il est à peu près heureux, bien que la relation avec sa compagne devienne de plus en plus routinière. Mais, en somme, tout va bien.
Jusqu'à l'arrivée sur l'île, d'un couple fortuné, de la jet-set berlinoise, Jola von Pahlen, actrice qui doit obtenir son brevet de pongée pour l'obtention d'un rôle important et son compagnon, Théo écrivain assez connu. Ils ont payé très cher pour réserver l'exclusivité d'un stage de plongée pour 2 semaines. Mais très vite, les relations entre les 4 protagonistes vont tourner au cauchemar. Et peu à peu, sans que l'on sache vraiment à quel moment, le roman plutôt psychologique, va glisser vers le polar sociologique. Car, le monde que Sven voulait fuir, va lui revenir comme un boomerang. Les requins ne se trouvent pas uniquement sous l'eau. Je dis polar sociologique, mais je pourrais même parler de luttes de classes. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, aussi. Sven, avec son honnêteté assez naïve, va se faire méchamment manipuler par Jola et Theo, jusqu'au meurtre. "L'île entière était un champ de bataille. Je ne pouvais plus rester à l'écart de la mêlée. Mon espace vital venait d'être anéanti comme celui d'une espèce en voie de disparition. Mon existence n'était plus possible que sous la surface. Là où tout était ordre et beauté". Je n'en dis pas plus. Si vous aimez ce genre, lisez ce livre, vous ne le regrettez pas.
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