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Critique de boudicca


Vous pensiez qu'au fil des tomes le cycle de Zelazny deviendrait progressivement moins addictif ? Que vous commenciez enfin à bien saisir les motivations et la personnalité de chacun des nombreux personnages ainsi que la gravité de l'enjeu dont il était question jusqu'ici ? Perdu ! « La main d'Obéron », quatrième opus du « Cycle des Princes d'Ambre », est, en ce qui me concerne, encore meilleur que ses prédécesseurs, et ce n'est pas peu dire ! On y retrouve notre narrateur, Corwin, pour qui l'accession au trône d'Ambre au dépend des autres héritiers d'Obéron est devenu le moindre des soucis. Car c'est désormais l'existence même de la cité qui se trouve menacée par les manigances ourdies par l'un de ses frères et soeurs qui a volontairement cherché à endommager la Marelle, ce puissant labyrinthe grâce auquel les membres de la famille royale pouvaient jusqu'à présent manipuler les ombres à leur guise et ainsi voyager de monde en monde. Comme dans le précédent volume, la grande question est de savoir qui peut bien être le coupable. Sauf que lorsqu'on a affaire à un tel panier crabe, difficile de voir au-delà des vieilles rancoeurs, des mensonges, des demi-vérités et des tromperies qui sont le lot quotidien de cette famille depuis des siècles.

Zelazny prouve à ceux qui en doutaient encore qu'il maîtrise son récit d'une main de maître et qu'il n'est pas prêt d'avoir révéler tous les secrets de son univers. Celui-ci prend d'ailleurs davantage d'ampleur à mesure que l'on découvre de nouveaux lieux à l'image de la cité lunaire de Tir-na Nog'th, de la Marelle originelle protégée par un bien étrange gardien, ou encore de l'inquiétante Cours du Chaos. On découvre également dans ce quatrième tome que certaines des hypothèses échafaudées par le narrateur et ses alliés pour expliquer les événements des précédents tomes (notamment l'amnésie de Corwin et la fin de son exil sur Terre) s'avèrent en fait complètement erronées si bien que les alliances entre frères et soeurs ne cessent d'évoluer : ceux à qui on croyait pouvoir faire confiance deviennent désormais suspects tandis que les ennemis d'autrefois se révèlent finalement moins nuisibles qu'on pouvait s'y attendre. On assiste également à un agrandissement de la famille princière avec l'arrivée d'une nouvelle génération au moins aussi retorses que la précédente. Zelazny nous entraîne donc de rebondissements en rebondissements jusqu'à un final grandiose qui vous laisse comme deux ronds de flan avec comme toujours la même envie irrépressible : entamer aussitôt le volume suivant.

Avec « La main d'Obéron » Zelazny nous offre un quatrième tome qui surpasse à mon sens tous les autres, ce qui n'est pas un mince exploit. L'univers d'Ambre se révèle toujours aussi immersif et les relations entres ces frères et soeurs tellement complexes et ambiguës qu'il est impossible de ne pas se laisser prendre à leurs dangereux jeux de pouvoirs. Inutile du vous dire que j'enchaîne immédiatement avec la suite.
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