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Citations sur Le cycle des princes d'Ambre, tome 4 : La main d'Oberon (13)

Honnêtement, c’était bien de la folie de se battre ainsi — alors que nous possédions tant — pour posséder un tout petit peu plus et obtenir un avantage sur les autres.

(Folio SF, p.252)
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Levant alors les yeux, je vis Tir-na Nog'th perdre un peu de sa transparence, ternissant les étoiles qui se trouvaient derrière elle. Au même moment l'escalier s'affermit sous mon pied. Je le parcourus du regard : tantôt translucide, tantôt transparent, étincelant, il s'élevait maintenant sans interruption jusqu'à la ville silencieuse qui flottait au-dessus de la mer. Si je le souhaitais, je pouvais faire quelques pas de plus sur cet escalator céleste et gagner le royaume des rêves concrétisés, des névroses bipèdes et des prophéties douteuses, la cité lunaire où les souhaits étaient exaucés d'une façon ambiguë, la ville au temps déformé, à la beauté blafarde.
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Le fait est que je ne fais jamais confiance à quelqu'un à moins d'y être contraint.
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Levant la tête, je trouvai un ciel comme je n'en avais encore jamais vu, véritablement séparé en deux moitiés. D'un côté régnait une nuit d'encre dans laquelle dansaient des étoiles. Si je dis dansaient, ce n'est pas parce qu'elles scintillaient: elles faisaient de véritables cabrioles en changeant de magnitude, elles filaient comme des flèches, elles décrivaient des cercles, elles se mettaient à briller comme des novæ, puis elles disparaissaient totalement. Saisi d'acrophobie devant ce spectacle effrayant, je sentis mon estomac se nouer, et la situation ne s'améliora guère lorsque mon regard se déplaça. L'autre moitié du ciel ressemblait à une bouteille remplie de sables de différentes couleurs et constamment secouée: je voyais se tordre des bandes orange, violettes, rouges, bleues, brunes et pourpres, tandis que des taches vertes, mauves, grises et blanches allaient et venaient, s'insérant parfois pour remplacer ou rejoindre les autres entités mouvantes.
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- J'en déduis que la chasse est ouverte?" fit Martin.
Je me tournai vers lui. Ses yeux s'étaient étrécis, et il avait les mâchoires crispées. Durant un instant très bref, tous nos visages se succédèrent sur le sien, comme si quelqu'un égrenait les cartes de la famille. Égoïsme, haine, jalousie, orgueil et abus se trouvèrent en l'espace d'une seconde mêlés dans son expression... et il n'avait pas encore mis les pieds en Ambre.
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A présent, le silence est absolu, et une illusion de lenteur enrobe chaque mouvement. Peu après, la piste s'incline et nous filons comme si nous nagions sous l'eau à une profondeur incroyable, croisant les étoiles comme des poissons luisants... C'est la liberté, la puissance enivrante de la descente aux enfers, l'exaltation qui rappelle la témérité jaillissant parfois au cours d'un combat, l'audace d'un exploit dangereux et bien préparé, l'éclair de la perfection lorsque le poète a trouvé le mot juste. Tout cela, et la dimension du spectacle, l'infinie chevauchée de nulle part à nulle part peut-être, à travers les minéraux et les brasiers du vide, libre de l'emprise de la terre, de l'air et de l'eau...
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- As-tu donc perdu la mémoire ? dit-il. Tu sais bien qu'il est infiniment plus difficile de réparer le mal que de repartir à zéro.
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Au même instant, dans mon dos, la voix lourdement altérée mais encore reconnaissable de Dworkin tonna : "Malheureux ! Tu as choisi le pays de ta perte !"
Et comme pour m'arracher la carte, une gigantesque main noire, tannée et crochue, pareille à une griffe, surgit par-dessus mon épaule. Mais la vision semblait prête, et je parvins à m'y jeter. Dès que je vis que j'avais réussi à fuir, je détournai la carte de mon regard et me figeai sur place afin de permettre à mes sens de s'adapter au nouveau milieu.
Et je compris. Grâce à des bribes de légendes et des petites conversations familiales dont je me souvenais, mais aussi à cause des sensations dont je m'envahissaient déjà, je sus quel était le lieu où je venais de me transporter. Aucun doute ne subsistait dans mon esprit : j'avais devant moi la Cour du Chaos.
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"C'est vrai, dit-il enfin. La Marelle est maintenant en sécurité. Mais je me dis... je me dis qu'il y a longtemps, un jour, nous aurions pu ne pas dire quelque chose qui a été dit, et faire quelque chose qui n'a pas été fait. Quelque chose qui, si nous l'avions su, lui aurait peut-être permis d'évoluer d'un façon différente, quelque chose faisant qu'il serait devenu un homme autre que cet être amer et faussé que j'ai vu là-haut. Il vaut mieux qu'il soit mort à présent. Mais c'est une perte; il aurait peut-être pu s'épanouir. "
Je ne répondis pas. Il pouvait avoir raison ou tort, mais c'était sans importance. Brand avait peut-être atteint les limites de la psychose, quel que soit le sens que puisse avoir ce mot; et d'un autre côté, peut-être était-ce entièrement faux. Il y a toujours une raison à tout. Lorsque quelque chose a été souillé, lorsque quelque chose d'horrible se produit, il y a à cela une raison. Mais la situation n'en demeure pas moins sale et horrible, et les explications n'y changent rien. Si quelqu'un commet un acte écœurant, il y a à cela un raison. Découvrez-là, si le cœur vous en dit, et vous découvrirez pourquoi cet homme est une ordure. Le fait est, cependant, que le mal demeure. Brand avait agit, et une psychanalyse posthume ne changerait rien. Nos pairs nous jugent uniquement selon nos actes et leurs conséquences. Quant au reste, vous n'en retirez qu'un misérable sentiment de supériorité morale en vous disant que vous, vous auriez fait quelque chose de mieux. Alors autant laisser le ciel s'occuper de tout cela. Je ne suis pas qualifier pour trancher.
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Un instant après, je pus voir un cavalier nu chevauchant un cheval sans crinière, l'un et l'autre d'une pâleur mortelle. ils se dirigeaient droit sur moi. Le cavalier brandissait une épée blanche comme un os ; ses yeux, comme ceux de son cheval, rougeoyaient pareils à des braises. Son apparence était si irréelle que j'ignorais s'il me voyait et si nous existions sur la même ligne spatio-temporelle. Je dégainais Grayswandir et reculai d'un pas.
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