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Critique de Totophe17


Ayant adoré "Mes mauvaises filles" de Zelba, j'ai tout de suite flashé sur cet ouvrage à la médiathèque. Et à la découverte de la couverture, je me suis dit que j'allais à nouveau pourvoir parcourir un musée. J'ai été intrigué par la différence xe graphisme entre les reproductions de statues et les personnages et c'est avec un vif intérêt que j'ai commencé la lecture.

La BD commence par des visites au Musée du Louvre où les hommes doivent être dans le plus simple appareil mais pas les femmes et cela ne semble pas poser de problèmes majeurs. Mais comment en est-on arriver à cette situation, que s'est-il passé ?

Nous assistons à la révolte des statues féminines puis des peintures représentant des femmes entre autres. Elles en ont assez que depuis des siècles leur nudité soit exposée à la vue de toutes et tous. Elles en ont assez d'être présentées comme soumises, dépendantes de la bonne volonté ou du désir des hommes. Elles ne sont en rien sublimées dans la statuaire classique. C'est tout le contraire pour les hommes : quand ils sont représentés nus, c'est pour mettre en avant leur puissance, leur majesté, leur domination. Et quand ils sont avec des femmes, c'est dans un rapport de domination. Et que dire de l'attitude des visiteurs qui se permettent des frivolités face à la statuaire féminine ?

Ces femmes (pétrifiées) en ont ras le bol et se révoltent et elles choisissent de disparaître, de ne plus être présentes au regard des visiteurs, de plus montrer leurs formes et de plus subir le comportement salace de certains visiteurs, finalement peu amateurs d'art. Les statues ont choisi comme porte parole, une femme qui les côtoie depuis trente ans, c'est la femme de ménage qui entre en scène le soir à la fermeture du musée. Et quelles sont leurs exigences ? Que les visiteurs masculins soient nus.

Grâce à Zelba, nous plongeons un peu dans l'histoire de de l'Art au tour de la place de la femme dans la statuaire depuis l'antiquité. Elle nous permet de voir ou de revoir certaines oeuvres. Zelba force notre regard et l'éclaire de ses connaissances en Art. Zelba montre aussi que le milieu officiel de l'Art peut-être très machiste, les postes à responsabilités étant encore trop souvent dévolus à la gente masculine.

J'ai beaucoup aimé l'approche proposée par Zelba avec une femme présidente qui va renverser les barrières et les codes, qui va changer la donne. Zelba évite de tomber dans le piège où le patriarcat serait remplacé par le matriarcat. Elle rêve et propose une société où les responsabilités seraient partagées (sans avoir l'obligation de passer par des quotas), un partage des responsabilités en fonction des compétences.
Et que dire du graphisme ? J'ai adoré le décalage entre la représentation très précise des oeuvres d'art, les monuments et les traits minimalistes des personnages décrits. J'ai aimé le contraste entre les personnages en noir et blanc au milieu de décors monochromes.

J'ai apprécié le cahier additionnel et la référence à l'histoire de l'Art ou des Arts. J'ai apprécié cette balade au Louvre et le fait de regarder des oeuvres connues ou pas autrement et c'est certain que ma prochaine visite sera guidée par Zelba et je ferai en sorte que mon regard ne trouble pas les statues ou les femmes présentes dans les tableaux. Un grand merci à elle pour sa postface.




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