Faire la queue pour voir la Joconde, OK ! Mais elle ne verra pas la mienne !
- Mais aujourd'hui, on ne pourra pas revenir en arrière et annuler les maladresses des peintres et sculpteurs de jadis !
- C'est sûr. Mais on pourrait mieux expliquer au public le contexte de ces oeuvres en osant le regard critique.
(p. 88)
Cacher les femmes nues ne fera pas évoluer le regard des hommes.
Avant d'être historienne d'art je suis une femme. Et en tant que femme, je ressens parfois un malaise face à la nudité féminine telle qu'elle est représentée dans l'art ancien. Contrairement au corps masculin dont la nudité est, la plupart du temps, un signe de courage et de force virile... le nu féminin est fréquemment abandonné aux poses de soumission ou d'humiliation.
Eh oui, la laideur fait aussi partie de l'art. Il peut avoir un côté sacrément insolent !
(page 118)
- Serait-ce une possibilité d'évacuer seules les oeuvres concernées (...) et de laisser accessible le reste des collections ?
- Cela nous attirerait d'autres ennuis. Quel message une telle sélection enverrait-elle au monde ? Le Louvre enlève ses femmes nues !!! La presse soupçonnerait un rachat par les Emirats... ou alors l'adoption d'une pudibonderie à l'américaine. Je ne sais pas ce qui serait le pire !
- Mon dieu, Bertin ! Je vois tout à fait la une de 'Causette'... 'Culture de la misogynie : Le Louvre couvre ses seins !'
Monsieur Racine, vos jeux de mots rances me font rêver de transparence.
Ainsi je ferais bien la nique à vos regards de vieux lubriques!
Et par pitié, cessez de parler en vers, ça ne rime à rien.
Les prises de conscience priment sur les causes qui les font naître.
Mais l’idée de l’égalité présume qu’aucun genre n’est avantagé par rapport à un autre, non ?