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Critique de paulallan380


SUR LES THEMES LIES A L'ECONOMIE, UN OUVRAGE DE PLUS DE POLLUTION DES ESPRITS.
Beaucoup d'informations pour la partie politique et société. Mais la lecture est gâchée par une analyse NULLISSIME en économie.
Eric Zemmour ne cesse, tout au long de son ouvrage, de fustiger un libéralisme responsable du déclin économique de la France. Dommage qu'il en ignore à peu près tout.
Quelques exemples.
Les théoriciens libéraux.
Page 457, Eric Zemmour écrit : « Les même théoriciens libéraux assuraient, sûrs de leurs théorèmes ricardiens et de leurs équations mathématiques, … ». En fait de libéralisme, les inepties de Ricardo (valeur « objective » d'un bien, explications erronées sur l'intérêt du libre-échange, etc.) enfanteront au contraire marxisme et néo-dirigisme. Quant aux équations mathématiques, reposant sur une idée mécaniciste et désincarnée de l'homo ‘oeconomicus', les théoriciens libéraux considèrent qu'elles n'ont pas leur place en analyse économique. le grand économiste Ludwig von Mises (1881 – 1973), pensait (hélas à tort !) qu'elles finiraient par disparaître de l'étude de l'économie. de plus, elles débouchent sur la notion d'«équilibre général » rejetée par ces mêmes théoriciens : comme la vie, l'économie est un déséquilibre permanent, elle repose sur l'observation des pénuries et des excédents, elle suppose erreurs et adaptations.
A propos du protectionnisme.
En contradiction avec lui-même, Eric Zemmour est protectionniste quand il s'agit de la concurrence étrangère, mais déplore le protectionnisme américain à l'égard du ‘Concorde'.
Eric Zemmour mentionne un Frédéric Bastiat (1801 -1850) qu'il n'a malheureusement fait que survoler, sinon il aurait compris que le protectionnisme, loin de protéger l'économie d'un pays, entraîne au contraire son déclin, en privant les entreprises locales des innovations étrangères et en les encourageant à dormir à l'abri de la concurrence.
Eric Zemmour déplore à plusieurs reprise le déficit de la ‘balance commerciale' française. Page 464, il pleure sur le ‘déficit commercial abyssal' de la France. C'est oublier que les échanges ne se font pas ‘entre pays', mais entre entreprises et ménages du monde entier. Une vue nationaliste du commerce extérieur n'a donc pas de sens. La notion de ‘balance commerciale' débouche immanquablement sur le protectionnisme et le commerce devient une affaire d'Etat.
On pourrait poursuivre avec ses élucubrations sur la monnaie, l'étalon-or, les dévaluations soit disant compétitives, etc.
Eric Zemmour devrait oublier les âneries qu'il a apprises à Sciences Pô et (re ?)lire un peu plus sérieusement Bastiat, Mieses et Hayek. La lecture de ‘Economistes et charlatans' de Murray Rothbard ne lui ferait pas de mal non plus.
C'est au contraire l'absence de libéralisme, c'est-à-dire l'intervention des hommes de l'Etat dans des domaines où ils n'ont rien à y faire qui entraîne ce déclin économique. Mais cette intervention tous azimuts nourrit leur cupidité. Et Eric Zemmour cite à juste titre dans son ouvrage l'exemple de Louis Schweitzer.
Je mets quand même quatre étoiles pour le style (même si l'épithète ‘redoutable' revient un peu trop souvent à mon goût) et l'érudition.
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