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Citations sur Le Suicide français (67)

La France se meurt, la France est morte.
Nos élites politiques, économiques, administratives, médiatiques, intellectuelles, artistiques crachent sur sa tombe et piétinent son cadavre fumant. Elles en tirent gratification sociale et financière. Toutes observent, goguenardes et faussement affectées, la France qu’on abat ; et écrivent d’un air las et dédaigneux, « les dernières pages de l’Histoire de France ».
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Il y a quarante ans, de Gaulle était le père de la nation, et Daniel Cohn-Bendit, un joyeux rebelle. Aujourd’hui, de Gaulle est l’homme qui dit non, et Cohn-Bendit, l’icône de la nation.

{N. B. : Comme disait Coluche à propos des journalistes des milieux " autorisés ", il y a des fois où vous aussi, vous devriez vous autoriser à fermer votre gueule, monsieur Zemmour (avec tout mon respect, bien sûr, c'est juste que j'ai cité telle quelle la phrase de Coluche). Non mais vous vous relisez parfois ?? Cohn-Bendit ? icône de la nation ? De deux choses l'une : soit nous ne parlons pas de la même nation, ce qui n'est pas impossible, soit il s'agit effectivement de la France auquel cas je vous le demande : icône de qui ? icône de quoi ? Cohn-Bendit, non mais vous l'avez regardé ? non mais vous l'avez vu ce guignol ? cette marionnette des médias, qui ne représente que son petit trou du cul et pas le milliardième de la nation ! Certes, il a un nom prédestiné qui rime à la fois avec le féminin d'un mot d'insulte et le mot bandit, ce qui résume assez bien ce qu'il est. Daniel Cohn-Bendit, icône de la nation, on aura tout vu ! Merci Éric Zemmour pour cette analyse pénétrante, la nation de Cohn-Bendit vous est reconnaissante.}

P. S. : je considère ceci comme une citation et non comme une critique, n'en déplaise à l'utilisateur SalingerJD qui a fait des pieds et des mains pour qu'elle soit basculée en critique. Mais de quoi je m'occupe, monsieur Salinger ? Occupez-vous de vous, ce sera déjà très bien.
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Il est temps de déconstruire les déconstructeurs. Année après année, événement après événement, président de la République après président de la République, loi après loi, élection après élection, intellectuel après intellectuel, unes des médias après unes des médias, réforme scolaire après réforme scolaire, traité après traité, patron après patron, livre après livre, chanson après chanson, film après film, match de football après match de football. L’histoire totale d’une déconstruction joyeuse, savante et obstinée des moindres rouages qui avaient édifié la France ; histoire d’une dépossession absolue, d’une désintégration inouïe ; d’une dissolution dans les « eaux glacées » de l’individualisme et de la haine de soi.
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La France […] continue à psalmodier ses dogmes : République, laïcité, citoyen, raison ; sans voir qu’ils sont pourris de l’intérieur. Qu’ils ont été retournés, dessoudés, vérolés. Les mots s’imposent toujours dans le débat public, mais ils sont vidés de leur substance.
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Mahomet renversa l’ordre chronologique (la révélation islamique est antérieure aux deux autres) et fit de sa faiblesse une force par un tour de passe-passe sémantique : muslim signifie à la fois soumis à Dieu et musulman. Abraham, Moïse et Jésus étaient soumis à Dieu ; ils étaient donc musulmans. Les juifs et les chrétiens refusaient de se convertir à l’islam ; ils avaient donc trahi l’enseignement de Moïse et de Jésus !
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[Les artistes] étaient les consciences des années 80, les maîtres à penser de l’époque. Ils mêlaient donc morale et charité comme les bigotes d’autrefois. Leur générosité ostentatoire était aussi un outil essentiel de stratégie commerciale, qui renouait avec les habiletés de l’évergétisme sous la Rome antique, « cet art d’acquérir du prestige en répandant des gâteries », selon Paul Veyne.
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[...] ... Dans une conférence, le directeur du Centre islamique de Genève, Hani Ramadan - petit-fils du fondateur égyptien de la confrérie islamiste des Frères musulmans et frère aîné de Tarik Ramadan, qui faisait alors une percée médiatique remarquable, devenant dans l'Hexagone le mentor d'une jeunesse banlieusarde en voie de réislamisation - rejetait l'idée de réduire l'islam à "une simple croyance, sans politique ou à un culte sans comportement" : "L'islam est une organisation complète qui englobe tous les aspects de la vie. C'est à la fois un Etat et une nation, un gouvernement et une communauté, une morale et une force, ou encore le pardon et la justice. L'islam est en même temps une culture et une juridiction, une science et une magistrature, une matière et une ressource, ou encore un gain et une richesse."

Les débats publics français approchaient cette question fondamentale de biais, avec de mauvais angles et de mauvais arguments : la liberté des femmes, la laïcité, etc ... Ce n'était pas le coeur du sujet. Dans son fameux texte, sans cesse repris mais compris partiellement, [conférence de 1887], Ernest Renan récuse parfaitement la conception allemande fondée sur l'héritage, le sang, la langue, et prône une adhésion personnelle et volontaire, le fameux "plébiscite de tous les jours." Mais ce plébiscite, et on l'oublie toujours, repose sur "la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis."

La France n'a pas reçu l'héritage de La Mecque et de Saladin mais celui de Descartes et de Pascal. "Ce riche legs de souvenirs" ne peut s'étendre et se dilater à l'infini dans un délire de toute-puissance.

Comme il ne suffit pas d'être de petite taille, d'avoir les yeux bleus, d'être hypermnésique et de dégager une formidable énergie pour s'appeler Bonaparte. ... [...]

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Au nom de la liberté, on a favorisé l’instauration d’une société « totalitaire », c’est-à-dire qui prend en charge l’existence « totale » de chaque individu, privé et public mêlés […].
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[Yves Boisset] a voulu dénoncer avec force le rejet de l’Arabe, de l’autre ; il a révélé la haine de la bourgeoisie pour le prolétariat ; il a accusé la haine de race et a révélé sa haine de classe. Il a voulu exhumer la xénophobie française et a mis au jour la prolophobie des élites parisiennes.
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[...] ... Ni Sartre ni Aron n'analysèrent ni ne théorisèrent cette renonciation inouïe.

Ils sonnaient sans mot dit le glas du clivage droite-gauche qui annonçait les reniements de chacun des deux camps, la droite abandonnant la Nation et l'Etat, la gauche rejetant le Peuple et la Révolution. A gauche, certains osèrent reprocher au maître sa trahison ; Bernard Kouchner, qui était sur la même ligne humanitariste, fut éjecté de Médecins Sans Frontières, qu'il avait pourtant fondé en 1971. Une partie de la gauche ne voulait pas - pas encore - renoncer à la révolution pour les droits de l'homme. Elle avait reçu sèchement le grand Soljenitsyne qui osait lui mettre sous le nez la cruauté effroyable de l'espérance communiste. Elle avait brocardé les "nouveaux philosophes" qui avaient scandé le même message sur les plateaux télévisés. Elle ne voulait pas encore abdiquer ; mais son temps était compté. L'apostasie de Sartre consacrait sa défaite et sa mort imminente. La droite, elle, amorçait son virage libéral, européen et atlantiste, et découvrirait bientôt, de manière pragmatique, que cette idéologie droit-de-l'hommiste servirait de ferment au retour de la "Grande Nation" dans la famille occidentale et otanienne, comme le catholicisme avait conduit la France de Louis XV au "grand renversement d'alliance" avec l'Autriche. Mais c'est la gauche qui, comme d'habitude, lui ouvrirait le chemin de la transgression. Il reviendrait en effet à Laurent Fabius, Premier ministre, d'amorcer ce changement radical de paradigme, d'instiller le poison droit-de-l'hommiste dans la Realpolitik française qui, de Richelieu à de Gaulle, ne connaissait que les Etats et ignorait la nature des régimes, jusqu'à s'aboucher avec Staline ou Ceaucescu, ou aux dictateurs arabes. En 1985, c'est Fabius qui mettrait en place le boycott de l'Afrique du Sud en raison du régime de l'apartheid, et oserait même s'offusquer de la visite du général polonais Jaruzelski, pourtant reçu par le président Mitterrand.

Sartre et Aron avaient noyé dans les bons sentiments la "moraline" chère à Nietzsche et le droit-de-l'hommisme émotionnel et médiatique, une vie intellectuelle consacrée à l'Histoire et à la Realpolitik. Ces clercs incontestés trahissaient sans vergogne leurs exigences, leurs idéaux ; ils trompaient Gutemberg avec Mac Luhan.

Quelque mois encore, et une foule innombrable et majestueuse enterrerait son grand homme sans comprendre que Sartre était déjà mort sous ses yeux, ce 26 juin 1979, et qu'avec lui, disparaissait la grande figure de l'intellectuel français, né deux siècles plus tôt avec Voltaire et Rousseau. ... [...]
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