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Critique de Cigale17


Je remercie infiniment l'opération Masse critique de Babelio et les éditions La Martinière jeunesse pour l'envoi de ce roman destiné aux jeunes adultes.
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J'ai postulé pour recevoir Iron Widow pleine de curiosité : j'ai lu très peu d'auteurs chinois, très peu de littérature ciblée pour jeunes adultes, et depuis longtemps, je lis trop peu de SF. le résumé proposé par l'éditeur est tentant : le combat d'une jeune femme qui devient pilote pour venger la mort de sa soeur et mettre fin à un régime patriarcal. Que des bonnes raisons pour tenter le coup ! J'avoue avoir été surprise de trouver en rabat de quatrième de couverture une très brève biographie de Xiran Jay Zhao qui utilise le « iel » et le point médian , et c'est la première fois que je vois ça dans un roman. Un avertissement au lecteur me laisse perplexe : l'éditeur (l'autrice ?) prévient qu'on trouvera « des scène de torture et d'autres abus, ainsi que des références à des agressions sexuelles (qui ne sont toutefois pas décrites en détail), des idéations suicidaires et des problèmes d'alcoolisme. » Je me suis interrogée sur ce que pouvait supporter un « jeune adulte », ce qui était toléré, ce qui serait refusé par un éditeur… le titre du roman sacrifie à l'usage actuel, en France, de garder le titre anglais pour certains livres ou films, ce que je trouve prodigieusement agaçant, sensibilisée sans doute à cette « coquetterie » par de nombreuses années au Québec.
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L'héroïne porte le nom de l'unique femme qui ait régné en Chine, l'impératrice Wu Zetian. Précisons que le roman est proposé comme « récit futuriste » sans aucune prétention d'exactitude historique. Zetian veut devenir pilote de Chrysalides. Ce sont des engins redoutables capables de se transformer en véritables monstres sous l'effet du qi du pilote masculin et de celui de sa concubine co-pilote. Cette dernière mourra de l'expérience. le prestige et les avantages pécuniaires sont tels que les familles n'hésitent nullement à sacrifier leurs filles. On trouve ainsi au fil du roman des détails puisés dans la culture chinoise : la place des femmes, la valorisation des guerriers, les différences abyssales entre les classes sociales, etc. Une des plus terribles, la coutume des pieds-lotus, est d'autant plus révoltante que les femmes qui subissent ces atteintes souffriront toute leur vie.
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Je me suis beaucoup ennuyée en lisant les interminables et répétitifs récits de transformations des Chrysalides, de batailles contre les Hunduns, ennemis venus d'ailleurs qui veulent exterminer les humains et dont les dépouilles servent à construire les Chrysalides. Je n'ai pas compté le nombre de fois où, je cite approximativement, « des picotements remontent le long de la colonne vertébrale » d'un personnage enfilant l'armure de combat ou recevant un baiser passionné. Chaque micro-événement entre deux personnages est abondamment décrit, avec un luxe de lieux communs, surtout s'il s'agit du trio polyamoureux . L'écriture est aussi simpliste que la psychologie de personnages plus caricaturaux les uns que les autres. Ce livre connaît un énorme succès au Canada et aux États-Unis, et il a figuré dans la liste des meilleures ventes 2020 du New York Times… Je me sens larguée comme jamais !
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