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« J'ai compris à quel point un enfant pouvait porter les blessures familiales, jusqu'à celles jamais cicatrisées des générations précédentes ».

C'est en cherchant au fond de soi que nous découvrons ce que nous sommes.

Le plus beau des voyages n'est-il pas celui qui nous mène au plus profond de notre Être ? Parfois, il se révèle être un long et douloureux pèlerinage, un chemin de croix jonché de souvenirs heureux et malheureux. Parfois, la clé de la libération est juste là, au bout du chemin, mais c'est un parcours difficile ou seule la personne concernée peut trouver la solution. Elle se retrouve face à de douloureuses vérités. Ces révélations vont lui permettre de faire sauter les verrous, avancer, tourner la page et enfin s'épanouir. Nos fantômes, nos morts, sont souvent lourds à porter. Ils s'imposent à nous, nous dictent notre conduite, malgré nous, malgré tout.

Léa vient de perdre son père et de cette absence vont surgir de vieilles névroses enfouies depuis bien trop longtemps. Un père médecin absent, une mère dépourvue d'amour, au coeur sec et cloîtrée dans un deuil. Sans cesse hantée par un sentiment de vide et d'abandon, Léa est comme invisible et c'est dans ce désert de sentiments qu'elle grandit, dans une détresse totale, parmi les non-dits qui mutilent. La mort de son père va l'obliger à affronter de vieux démons et réveiller les conflits intérieurs qui s'abattent sur elle. Léa est tiraillée entre la petite fille qu'elle a été et la femme qu'elle veut être. Un face à face, empreint de souvenirs, qui nous laisse le souffle court.

J'ai refermé cet album dans les larmes car il sonne juste et vrai. Une flèche en plein coeur qui nous ramène à la perte d'un être cher et qui fait ressurgir de vieilles blessures. Secrets et non-dits empoisonnent et emprisonnent notre existence alors qu'il suffirait parfois d'un « je t'aime », trois petits mots à prononcer avant qu'il ne soit trop tard.

Ce one-shot est ma première rencontre avec Springer et Zidrou. Une histoire magnifique, juste, poignante délicatement menée par Zidrou tandis que Springer nous offre un graphisme expressif aux tons vifs comme pour désamorcer le côté sombre qui va crescendo au fil des pages.

Le beau voyage, en route vers le bonheur !

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Léa est animatrice de télé dans un magazine consacré à la musique. Elle est jeune, belle et dynamique. Pourtant, ce n'était pas son jour aujourd'hui. Deux jeunes lui piquent son portable et sa tante lui annonce la mort de son papa. Elle se rend à la maison familiale, discute avec sa tata et se remémore ainsi quelques souvenirs... Les bons comme les mauvais... Sa première rencontre avec son amie Léa, le jour de son avortement, la colère de son père lorsque celui-ci avait découvert ses photos de charme, ce père médecin généraliste si souvent absent, les dessins qu'elle lui faisait et qu'il ne prenait pas le temps de regarder, la photo sur son bureau où on le voit entouré de sa maman et d'un petit garçon...

Zidrou donne réellement du sens à la vie et à la mort, ce que l'on devine après le décès d'un proche et ce que l'on a raté à ses côtés. La mort du papa évoque ainsi de nombreux souvenirs à Léa, des souvenirs parfois agréables, parfois beaucoup moins. Zidrou nous livre un album réellement touchant, émouvant, sensible, bouleversant et singulier et distille au compte-goutte des éléments au lecteur. Avec des flashbacks si révélateurs de l'histoire et du passé de Léa, on ne peut que compatir pour cette jeune fille au caractère si affirmé et au comportement si libre. Benoît Springer met en valeur cette histoire avec des dessins réalistes, un cadrage parfait et des couleurs vivantes, délicates et harmonieuses.

Le beau voyage... vers le passé...
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Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage.

Léa n'est pas Ulysse.
Le téléphone sonne. Oiseau de mauvais augure. Son père est mort.
Difficilement concevable qu'un médecin tire sa révérence à 57 ans, et pourtant...
L'occasion pour sa fille de se souvenir, une fois rentrée au bercail. De retracer le parcours chaotique de la maisonnée. Un chemin jalonné d'ornières blessantes qui alimentent, encore aujourd'hui, l'équilibre précaire d'une jeune femme aux lourds secrets.

C'est triste mais c'est beau.
Zidrou et Springer nous la jouent "Retour vers le futur" en beaucoup moins drôle.
Le ton est mélancolique et amer, rendu âcre par autant de non-dits, d'absences et de trahisons.
Se souvenir des jolies choses sans oublier celles qui vous hantent.
Se replonger corps et âme dans l'album familial pour en ressortir grandie et peut-être guérie.
Un chemin de croix comme catharsis pour enfin s'autoriser à vivre.
La thérapie est douloureuse.
Le résultat convaincant.
Et si Léa vivait tout simplement le premier jour du reste de sa vie.

Nom de Zeus Marty !
Le bien bel album que voilà !
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Léa c'est la remplaçante.
Son frère aîné, Léo, qu'elle n'a pas connu est mort, noyé dans la piscine familiale, il avait 8 ans.
Elle a été conçue immédiatement après le décès.
Léa, Léo,...Léo, léa.
Mais elle n'existe pas, d'ailleurs sa mère se trompe quelquefois et dit, en l'appelant, Léo!
Mais qui existe encore? le père est médecin, absent, il rentre le plus tard possible. Travailler pour oublier? Ne plus voir cette piscine...
Léo, Léa
Elle grandit Léa.
Sa mère, sans amour, meurt dans un accident de voiture.
Le père aussi, d'épuisement, à 57 ans, le stéthoscope usé, à la main ou presque.
Grande elle fera une rencontre avec une autre Léa. Un grand amour et ça elle en a revendre Léa.
Alors, dans cette grande maison, elle pourra, à loisir, découvrir son passé et celui des siens.

Difficile de ne pas être ému après cette lecture. le sac est bien lourd à porter pour certain(e)s. Arriver à le poser est parfois au dessus de leurs forces.
Alors, quand le soleil se met à briller, à réchauffer le présent, on peut virer les grenouilles de la piscine, la repeindre et reprendre un beau voyage inachevé.
Coup de coeur pour cet album, pour les textes magnifiques de Zidrou qui est habituel du fait et bravo à Springer pour ses dessins inspirés.
A lire absolument.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Les auteurs abordent ici un sujet difficile : le suicide d'un enfant de sept ans, mais plus encore la manière dont la famille se délite après ce drame. La fille née ensuite ne se sent pas aimée et accumule les "bêtises", les parents finissent par se séparer...

C'est un sujet important à mettre en lumière, mais c'est tellement triste, surtout que la jeune femme au centre du récit découvre les circonstances de la mort de son frère lorsque son père décède. La mort est omniprésente et la touche d'optimisme des dernières pages ne suffit pas à éclaircir l'atmosphère.

Même si on ne peut qu'être touché par cette histoire, je ne suis pas tout à fait conquise notamment à cause des dessins aux couleurs un peu voilées...
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Ce "beau voyage" n'est pas celui d'Ulysse, il se réfère à un titre de Boby Lapointe.
Un de ses fans vient de mourir, le père de Léa en l'occurrence. Les relations étaient difficiles entre ces deux-là, le papa était distant, il se réfugiait dans son travail de médecin. Une vieille souffrance, de celles qui ne cicatrisent jamais, l'a toujours empêché d'aimer Léa. Non, pas de l'aimer, nuance : de lui montrer qu'il l'aimait. Mais pour un enfant, ça revient au même.

Je prends les albums de Zidrou à la médiathèque comme des pochettes surprises. Je suis souvent déçue, trouvant le ton démago et guimauve. Mais parfois je suis émue, comme avec 'Lydie' ou le premier tome de 'Boule à zéro'. Ce 'Voyage' est encore plus fort. Evocations sensibles et justes du deuil, des relations parents-enfants et des secrets de famille - sujet ô combien rebattu pourtant.
J'ai été touchée par des phrases et des situations qui arrivent là comme ça, sans prévenir, mais jamais de manière artificielle ou spectaculaire - comme : « On oublie rarement son premier avortement. » Blam ! On frissonne, on revient en arrière, on s'y arrête, on médite.

Histoire bouleversante, parcours d'une enfant mal aimée, toujours en manque d'affection, qui cherche en devenant un personnage public l'attention et la reconnaissance qui lui ont tellement manqué auprès de ses parents. Une femme fragilisée qui trouve la force de redémarrer lorsqu'il lui est enfin permis de comprendre le drame familial.

Superbe album, mon préféré dans le registre "émotion" de Zidrou.
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A la couverture et aux premières pages feuilletées, je ne m'attendais pas à ce genre d'histoire... et je l'ai finie plutôt émue. La BD prend de la densité au fur et à mesure que l'intrigue se déroule. Car aux premiers abords, Léa semble une fille facile et plutôt légère, qui n'a pas trop de scrupules. Puis on découvre petit-à-petit ses parents, un père médecin exemplaire mais trop souvent absent, une mère pas vraiment affectueuse bien que présente, et la photo des deux parents avec un petit garçon, mais sans Léa... ce garçon s'appelle Léo, et sans sa mort, Léa n'aurait jamais existé.
Le bébé qui remplace l'enfant défunt, c'est une histoire connue et qui ne peut laisser indifférent. Ici, le récit commence sur le décès du père de Léa, et remonte petit-à-petit jusqu'à ce qui ressemble à un secret de famille, en tout cas un sujet tabou.
Léa découvrira, à la mort de son père, ce qui lui permettra finalement de vivre enfin normalement et de faire preuve de résilience.
Oui, c'est une belle BD, beaucoup plus profonde que ce qu'elle veut bien montrer à la base, et j'ai été touchée par Léa et ceux qui l'entouraient.
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Léa est une jeune femme qui semble heureuse mais quand son père décède c'est toute une suite de souvenirs d'enfance qui remonte à la surface. La surface d'une piscine, lieu d'un drame familial qui va marquer à jamais la jeune léa, pourtant pas encore née.

Une très belle et très sensible histoire sur un sujet pas facile. Cela parle de deuil et de reconstruction, cela parle aussi de blessures enfouies qui rejaillissent sur les enfants et qui parlent parfois des années après.
On apprend vite que avant Léa ses parents avaient eu un petit garçon Léo. Il s'est noyé dans la piscine. Rien que leur nom similaire on sent les difficultés psychologiques des parents, mais aussi nécessairement des problèmes que cela va engendrer chez la petite Léa.
l'histoire est très bien construite. Entre flashback et présent on assiste à un réveil des souvenirs, une prise de conscience de l'histoire familiale, au deuil et à la reconstruction. C'est racontée sans insister sur le mélo, ça sonne juste et évidemment ça bouleverse. Et je trouve cela très bien qu'au final, l'auteur termine sur une note gaie et d'espoir. Et je souhaite à tous ceux qui vivent ce genre de drame familiaux de pouvoir faire comme Léa, d'avoir le courage de vider leur piscine et d'y remettre de l'eau propre!

Coté dessins j'ai un peu moins aimé le trait même s'il comporte une certaine fraicheur et légèreté qui contrebalance un peu avec le propos un peu lourd.
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Springer et Zidrou nous entraînent, dans ce roman graphique, sur les traces de l'enfance et des traumatismes qu'elles peuvent engendrer une fois passé à l'âge adulte. Graphiquement réussi, conté à la première personne, on suit le parcours douloureux de Léa depuis sa petite enfance où la replonge le décès soudain de son père. Cette plongée dans le passé va lui faire revivre des sentiments longtemps enfouis et découvrir la face cachée de souvenirs édulcorés par l'enfance, redécouvrir ses parents, comprendre, pardonner, peut-être, et enfin trouver l'espoir d'un nouveau départ.
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Ça commence par la mort du père. Un simple coup de téléphone et la nouvelle tombe, violente. Léa s'y attendait, elle savait qu'il était condamné depuis quelques mois mais le coup est rude à encaisser. Ce père médecin, fou de son boulot qui ne lui a jamais vraiment accordé l'attention qu'une petite fille mérite. Et que dire de sa mère, partie avec un représentant d'aspirateurs et qui ne la prenait jamais dans ses bras, ne la touchait que pour soigner quelques bobos. Elle aussi est morte, il y a longtemps maintenant. Accident de voiture. Au fil des pages on découvre que la vie de famille de Léa n'avait rien d'un long fleuve tranquille. Beaucoup de non-dits, de cadavres dans les placards. Difficile pour la jeune femme de se construire sereinement, de ne pas se bruler les ailes comme un papillon de nuit…

C'est beau un scénario de Zidrou. Tricoté au cordeau, dévoilant les éléments de l'intrigue comme bon lui semble dans une logique qui s'avère au final implacable. Ils ne sont pas nombreux les auteurs de BD capables de glisser dans la même histoire des thématiques comme la mort du père, la maladie, l'avortement, le suicide, l'adultère ou l'homosexualité sans tomber dans le propos archi-plombant. L'histoire de Léa, jeune femme paumée, en manque d'amour, est bouleversante. Cette fille attachante en diable qui s'est construite avec ses innombrables blessures, on a qu'une envie, c'est de la prendre dans ses bras et de la réconforter. La fin positive m'a fait penser aux écrits de Boris Cyrulnik sur la résilience, ce concept désignant la capacité à réussir, à vivre et à se développer en dépit de l'adversité. L'espoir, toujours, demeure...

J'aime beaucoup Springer depuis Les funérailles de Luce. Ici, son dessin est simple, proche de l'épure. Il apporte humanité et profondeur à l'histoire. Les scènes de nu, assez nombreuses, ne tombent jamais dans la vulgarité ou le racolage. A l'évidence, il était le dessinateur idéal pour illustrer au plus près l'intimité de Léa sans en rajouter des tonnes. Graphiquement sobre et juste, ce sont des qualités rares et précieuses de nos jours.

Un magnifique album. Je me suis régalé.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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