AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ColonelBubble


L'argent plus fort que la mort

Chez les plus aisés, on meurt dans l'indifférence : pour le Comte de Verteuil, Mathilde sa femme, qui n'assiste pas à son enterrement, se masturbe (« Et la comtesse, sur sa chaise longue, n'a pas bougé. Elle joue toujours avec le gland de sa ceinture, les yeux au plafond, perdue dans une rêverie, qui, peu à peu, fait monter une rougeur à ses joues de belle blonde. ») ou dans la solitude : au pied du lit de Madame Guérard, ses trois fils se disputent son héritage et Adèle Rousseau agonise pendant que son mari, trop accaparé par son commerce, fait l'inventaire (le chagrin, sincère, doit vite laisser la place aux affaires).
Pour Jean-Louis Lacour, paysan, le travail de la terre ne peut souffrir aucune pause et personne n'a vraiment de peine : mort à soixante-quinze ans, le père a bien vécu.
Il n'y a que chez les miséreux qu'on pleure un peu plus. Chez les Morisseau, la mort du petit Charlot, dix ans, est cruelle mais c'est un coup du sort parmi tant d'autres et le soir quand on offre à manger « les Morisseau, affamés, mangent gloutonnement près du mort ».

Cinq récits efficaces qui reflètent la condition sociale face à la mort (la maladie qui terrasse, le faste de l'enterrement ou la dernière demeure du défunt sont bien sûr liés au niveau de richesses). Zola, même s'il grossit parfois un peu le trait, sait comme toujours ménager une chute saisissante…
Commenter  J’apprécie          40







{* *}