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Critique de Melou13


Dans une atmosphère étouffante où la crasse et la laideur recouvrent le moindre centimètre d'espace et le moindre grain de peau, une passion charnelle dévastatrice va germer. Un rayon de soleil va percer de sa lumière la noirceur des lieux pour réchauffer le coeur et le visage de Thérèse et Laurent. Un nouveau souffle va chambouler leur quotidien emportant avec lui les journées longues et répétitives qui se ressemblent toutes. Les deux amants ne vont plus voir le temps filer, trop occupés à rêvasser de leur prochain rendez-vous secret et des quelques heures de luxure qu'ils vont partager. La seule ombre au tableau est Camille, le mari encombrant de Thérèse. Ils décident de se débarrasser de cet être chétif et insignifiant qui les empêche d'assouvir librement leur besoin de l'autre. Thérèse et Laurent sont désormais unis à jamais par leur crime, enchaînés l'un à l'autre dans une prison de remords où l'autre est le bourreau. Le désir s'est noyé avec Camille, la flamme s'est éteinte enterrée avec lui, la fièvre et les frissons de plaisir ne sont plus que ceux de la peur. Camille n'a jamais été plus vivant que mort. Sa présence hante et torture sans cesse l'esprit des deux meurtriers. Les deux anciens amants sont rongés par la culpabilité, écorchés à jamais par la souffrance et la folie. La rédemption n'existe pas dans ce monde c'est leur châtiment.

Dans Thérèse Raquin, Zola n'épargne aucun de ses personnages et met à contribution son cynisme pour dépeindre les péchés qui entachent l'humanité. Les descriptions lugubres mêlées à une analyse psychologique de l'âme humaine pour en extraire ses vices donnent un roman incroyablement fort dans lequel on ne reprend son souffle qu'à la fin.
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