AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Amy_


Zola sera vivement critiqué avec cette oeuvre et jugé « d'écrivain putride et pornographique ». Il faut dire qu'il dépeint avec minutie la psychologie de ses personnages et leurs travers, sans se soucier de la morale de l'époque.
Thérèse Raquin est pour Zola une analyse dans laquelle il s'est perdu dans la pourriture humaine. Je n'avais pas pris aux mots ce dernier dans sa préface, et quelle erreur de ma part !

Thérèse, jeune orpheline va être recueillie par sa tante Madame Raquin qui élève seule son fils chétif et maladif Camille. Son avenir est déjà tracé, sa tante la marie à Camille car elle voit en Thérèse une protectrice pour son fils malade.
Las de leur existence dans le Vernon, Camille souhaite déménager à Paris où il rêve de travailler dans une administration. Désemparée à l'idée de voir son fils choyé quitter ses jupons, Madame Raquin vend sa maison et achète une mercerie à Paris, où ils pourront travailler et habiter. La famille Raquin mène une morne existence, Thérèse s'ennuie et dépérit en silence. Mais ce quotidien lugubre va être chamboulé lorsque Camille lui présente un ami d'enfance, qui travaille avec lui, Laurent.
C'est le coup de foudre immédiat pour Thérèse, cet homme représente l'opposé de Camille, il est fort, grand, épais. Pour Laurent, l'idée qu'il devienne son amant germe rapidement car cette liaison lui apporterait bon nombre de bénéfice. Fainéant, oisif et paresseux, en devenant l'amant de Thérèse il aurait le gîte et le couvert, et pourrait assouvir ses désirs charnels. Laurent et Thérèse sombrent dans l'adultère et la passion qui anime les amants va les conduire à commettre l'irréparable : le meurtre de Camille. Mais la culpabilité de cet acte sans nom, va rapidement transformer leur quotidien en un véritable calvaire.

Je ressors de cette lecture écoeurée par la nature de Thérèse et Laurent, leur descente aux enfers certes méritée, n'en est pas moins une torture pour celui qui lit. Les différentes phases émotionnelles par lesquelles passent les amants sont poussées à l'extrême, on y décèle tous les vices les plus perfides qu'ils cumulent en eux. Dénués de toute moralité, ils n'hésitent pas à suivre leur instinct, à infliger le pire à Madame Raquin. Quels odieux personnages, j'en ai rarement croisé d'aussi détestables ! Là est d'ailleurs tout le talent de Zola pour montrer ce qu'il y a de pire en l'humain.
Je regrette néanmoins certaines répétitions aux environs du tiers du livre, les descriptions concernant les désordres psychologiques des protagonistes deviennent redondantes. L'ambiance me paraissait suffisamment glauque et pesante pour en rajouter une couche. Cela a entaché mon appréciation du livre, mais pas complètement compte tenu de l'effet qu'il a produit sur moi. C'est sans nul doute un monument de la littérature, on ressent largement les prémices de la fresque des Rougon-Macquart que Zola commencera à écrire quelques années plus tard.
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}