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Critique de Enialooiv


La vie de Marie Stuart débute dans de bonnes conditions, très éloignées de sa fin tragique. Bien que l'Écosse soit dans une situation difficile, elle est promise au Dauphin et donc au trône français. Marie Stuart quitte l'Écosse à l'âge de 6 ans et épate la cour française par ses aptitudes pour les activités artistiques et son art de la conversation. Elle se sent parfaitement à son aise dans ce pays riche et tourné vers les arts. Malheureusement ce séjour en France prend fin brutalement à la mort de son époux, et elle retourne en Écosse où elle découvre un pays pauvre, sans cesse ravagé par les conflits entre les Lords et orienté vers le protestantisme alors qu'elle même est catholique.

C'est alors que Marie Stuart fait les frais de sa passion amoureuse, épousant un homme, Darnley, qui révélera être un lâche et fera assassiner l'ami très cher de sa femme, Rizzio, par pure jalousie. À partir de cet instant, elle perd le peu de considération qu'elle pouvait encore accorder à son mari, et se réfugie dans les bras du comte de Bothwell, un homme puissant mais cruel, qui la mènera à participer au meurtre de Darnley.

Malgré le manque de réelles preuves, le peuple est bien conscient que sa Reine n'est pas étrangère à l'assassinat du Roi, surtout lorsque celle-ci épouse le principal suspect alors même que sa période de deuil n'a pas été entièrement consommée. Humiliée et calomniée, Marie Stuart doit quitter son pays et choisit de se réfugier en Angleterre où Élisabeth détruit lentement tout espoir de réconciliation entre Marie et son peuple. Hésitante à l'idée de condamner une Reine, son égale, devant un tribunal, Élisabeth n'arrive pas à prendre une décision claire au sujet de Marie qu'elle considère (à raison) comme une menace. Elle l'enferme donc des années durant avant qu'un nouveau complot entraîne sa perte. La reine d'Angleterre peut ensuite achever la vie de son ennemie qu'elle appelait « ma soeur » tout au long de sa vie.

Je ne vous écris ici qu'un très bref résumé de la vie de Marie Stuart, si je devais retranscrire tous les événements marquants de celle-ci, il me faudrait réécrire toute l'oeuvre de Stefan Zweig. J'ai pu constater ici, d'une manière encore plus marquante que dans Magellan ou dans Marie-Antoinette, la fascination qu'exerçait la passion sur l'auteur.

Ce ne sont pas seulement les conditions difficiles durant lesquelles a régné Marie Stuart qui l'ont menée à sa perte, mais bel et bien ses passions amoureuses qui l'éloignaient de toute raison et de tout cheminement logique. Mais le meilleur aspect de ce livre est la capacité de Stefan Zweig à nous transmettre sa fascination à travers son écrit, à mes yeux il n'essaie pas d'expliquer totalement la passion mais plutôt de la pardonner, tout comme il a pu le faire dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme. La vie de Marie Stuart est plus incroyable qu'un roman ou qu'une poésie, et ce n'est pas sans raison que Zweig la compare aux événements qui prennent place dans la tragédie shakespearienne Macbeth. On constate, étonnés, le nombre infini d'erreurs qu'a pu commettre cette femme emportée par des sentiments plus forts que toute raison, et j'ai parfois eu du mal à y croire, mais pourtant, c'est bel et bien l'Histoire qui est encore une fois une bien meilleure romancière que nous ne pourrions l'être.

J'ai à nouveau eu un coup de coeur pour cette oeuvre, Stefan Zweig ne cesse de me passionner en m'entraînant dans ces intrigues historiques enrichies par son analyse psychologique et sa capacité à comprendre et à transmettre les sentiments de grands personnages à travers tout ces événements.
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