En peu de pages, cet ouvrage m'a beaucoup émue. Je n'ai pu décrocher du livre avant de le terminer, les larmes aux yeux, et de le laisser sur la table pour commencer à rédiger cette chronique.
L'écriture à la première personne et l'absence de nom pour le personnage principal nous immerge dans sa vie estudiantine. On sent une véritable empathie et on est transporté dans plusieurs lieux. Tout d'abord, un Berlin étudiant et intemporel puis dans cette petite ville de campagne où l'étude a remplacé la débauche. de plus, la traduction que j'ai pu lire est très fluide et très agréable à lire. Les sentiments des personnages sont très bien traités, que ce soit les sentiments du narrateur ou ceux, que l'on devine, des autres protagonistes.
Le personnage passe par beaucoup d'états émotionnels. La plume de l'auteur, nous prouve qu'avec bien peu de choses, on arrive à s'identifier au personnage et à ressentir sa frustration, ses peurs, ses espoirs, bien que chacune laisse place à une autre en seulement quelques lignes.
Je lis depuis très longtemps. Pourtant, il est très rare que je reste scotchée à une histoire. Dès la première ligne, on entre dans le coeur du récit. On découvre le personnage, ce qu'il est au moment où il écrit, avant de nous plonger dans son passé. L'évolution de l'histoire est très progressive. C'est extrêmement intéressant de découvrir les lieux et les personnages qui entourent le narrateur, bien que ceux-ci ne soient que peu nombreux, puisqu'exclusivement composé du professeur et de sa femme.
J'ai beaucoup apprécié le professeur de littérature enjoué qui va développer l'amour de la lecture chez le héros. Ce personnage est extrêmement attachant, bien qu'il souffle le chaud et le froid à chaque nouveau paragraphe. Il est très complexe et on sent, vers le milieu du livre, que sa vie ne doit pas avoir a été facile.
Mais la chose qui m'a le plus émue est l'histoire qu'il conte au héros à la fin. Sans trop dévoiler, sachez que c'est sa vie qui m'a émue et m'a fait pleurer en la lisant. A travers ce récit, on découvre l'envers d'un décor dur et une vie cachée, qui rend la vie public admirable.
Si le professeur m'a attiré une franche sympathie, bien qu'il soit très bourru, je n'ai eu que de l'admiration pour sa femme. Elle est vraiment pleine de vie et de tendresse aux antipodes de son mari. de plus, c'est une vraie battante qui arrive à se faire une place à part entière dans le récit, bien que celui-ci se centre plus sur la relation entre le narrateur et son professeur. J'ai trouvé que cette femme était extraordinaire et extrêmement compréhensive, car à sa place j'aurais craqué depuis longtemps.
Par ailleurs, la fin risque de vous décontenancer car elle est bien loin des fins que l'on trouve habituellement dans les romans un peu amoureux. Une fin est bien là, mais elle laisse un arrière-goût amer, nous rendant encore plus triste. de plus, elle est assez inattendue, dans le sens où nous avons été habitués à avoir des fins d'histoire assez formatées de nos histoires modernes (fin heureuse, mariage ou mort d'un protagoniste...).
Je ne peux que vous conseiller de lire cette nouvelle, qui est un vrai bijou. Agréable à lire, courte, elle vous entraînera dans le quotidien d'un étudiant d'autrefois, et qui pourtant reste terriblement proche de nous. Une nouvelle intemporelle qui saura vous ravir.
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