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Critique de Fauvine
À bord d'un paquebot, le narrateur se fait tout d'abord raconter l'histoire de Czentowic, orphelin semblant souffrir d'une déficience intellectuelle ou d'un handicap le coupant du monde extérieur et de toute curiosité mais qui se révèle être un prodige des échecs puis un homme assez arrogant et fondant son orgueil sur l'argent qu'il tire de son don. Puis, le narrateur cherchant à connaître ce Czentowic, il entraine Mac Connor à disputer une partie avec lui, ce qui amène un certain M. B à prodiguer des conseils très avisés en matière d'échecs. On apprend alors comment il en est arrivé à pouvoir se mesurer avec un champion mondial d'échecs dans une histoire enchâssée vraiment captivante, bouleversante, et saisissante de vérité concernant les ravages psychologiques que peuvent produire la solitude extrême, l'enfermement et une routine impossible à briser et les efforts auxquels doit se soumettre l'esprit, les substituts de vie qu'il doit trouver pour rester maître de lui-même. C'est que cet homme a vécu une torture morale sophistiquée de la part des nazis pendant la seconde guerre mondiale et a pu s'en sortir en gardant son esprit éveillé et en s'évadant en pratiquant les échecs « mentalement » et seul, jusqu'à ce que cet exercice confine à la folie… le jeu d'échecs prend ici une résonnance forte et métaphorique : comprendre les ruses de l'adversaire, les déjouer, chercher à deviner ses intentions et les devancer pour finalement se montrer plus fin, tout cela est aussi tout ce que M. B doit faire face à la gestapo qui l'interroge inlassablement, et qui marquera à jamais sa vie. Un roman presque entièrement psychologique et d'une grande richesse.
