AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bdelhausse


Le Joueur d'échecs a été publié à titre posthume. Au regard du suicide de l'auteur, anéanti par la montée du nazisme, ce court roman apparaît finalement comme un testament. On y retrouve tous les ingrédients habituels de l'auteur. Notamment ce désespoir, ce fatalisme, un forme de romantisme aussi, et surtout la folie. Folie du jeu quand la partie d'échecs se tend et que les esprits s'enflamment. Folie des hommes, par le récit destructeur dont fait état le personnage principal, en racontant les tortures commises par les nazis. Leur implacable froideur et leur puissance machiavélique sont excessivement bien rendues, d'ailleurs.

Car c'est bien là le sujet du livre, en ce qui me concerne. La domination et la destruction, face à laquelle l'homme sensé, Stefan Zweig, n'a d'autre solution que la fuite ou le déni, sous son ultime forme.

La confrontation entre un homme passionné et un homme froid et calculateur ressemble à une métaphore également. J'ai eu le sentiment qu'à plusieurs reprises Zweig essayait de se persuader que le nazisme prendrait fin. C'est peut-être une projection de ma part.

Le système narratif est également assez usuel chez Zweig. On a un narrateur externe, qui nous raconte les choses. Cela arrive fort judicieusement en contrepoint de l'agitation des protagonistes.

Au final, un très court roman d'une incroyable richesse, qui remue énormément de choses au tréfond de nos âmes. Jusqu'ici tout ce que j'ai lu de l'auteur m'a plu (le plus souvent même bouleversé).
Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}