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Critique de alex23


Cette nouvelle se partage entre deux héros. le premier, Mirko Czentovic, est le champion du monde des échecs. Un peu niais, il ne sait rien faire d'autre que jouer.
Le deuxième est un homme qui dit ne pas avoir touché à un plateau depuis plus de 20 ans, mais qui garde un souvenir impeccable de toutes les parties qu'il a pu jouer.
Ce deux personnages se retrouvent sur le même navire, à jouer une partie ensemble.
L'essentiel du roman se penche sur la vie de cette homme mystérieux (capable de battre le champion), et plus particulièrement sur les circonstances qui lui ont fait acquérir sa parfaite maitrise du jeu.
Je dois bien avouer qu'en commençant ma lecture, j'avais une petite appréhension. le début est un peu lent et j'avais peur que ce livre soit entièrement consacré à des descriptions de parties. J'ai donc été positivement étonnée lorsque l'histoire à vraiment démarrée. Au fil des pages, l'auteur nous fait le récit de ce prisonnier de guerre qui ne peut se raccrocher qu'à un seul espoir : celui de ne pas devenir fou grâce à un livre consacré aux échecs qu'il a pu dérober. Stefan Zweig aborde ici une forme de torture peu connue. Elle consiste à isoler le prisonnier sans moyen de distraction. J'ai trouvée cette partie de la narration particulièrement poignante. L'auteur nous plonge dans l'univers du captif avec des mots forts. « On ne nous faisait rien – on nous laissait seulement en face du néant, car il était notoire qu'aucune chose au monde n'oppresse d'avantage l'âme humaine. En créant autour de chacun de nous un vide complet, en nous confinant dans une chambre hermétiquement fermée au monde extérieur, on usait d'un moyen de pression qui devait serrer les lèvres, de l'intérieur, plus sûrement que les coups et le froid. […] On attendait quelque chose du matin au soir, mais il n'arrivait rien. On attendait, recommençait à attendre. Il n'arrivait rien. A attendre, attendre et attendre, les pensées tournaient, tournaient dans votre tête, jusqu'à ce que les tempes vous fassent mal. Il n'arrivait toujours rien. On restait seul. Seul. Seul. »
Dans un style que j'ai beaucoup apprécié, Stefan Zweig a su plonger le lecteur dans une histoire de solitude, « d'addiction » et bien plus encore.
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