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Critique de Mimimelie


J'aii terminé 2013 par la lecture d'un livre de Stefan Zweig... j'ai commencé 2014 par un Stefan Zweig... Je n'avais lu de lui jusqu'ici que le joueur d'échecs et 24 heures de la vie d'une femme, il y a pas mal de temps déjà, et j'avais énormément apprécié et à la lecture de ces deux nouvelles lectures, je me demande pourquoi j'avais délaissé cet auteur …

Concernant donc Les prodiges de la vie, s'agissant de l'élaboration d'un tableau et la peinture étant l'un de mes dadas, j'en attendais un plaisir particulier qui fut bien en deçà de mes espoirs, mais néanmoins il aborde la question du mystère de la création artistique, les doutes et les remises en questions de l'artiste avec un talent magistral "L'avenir et le passé s'étaient brusquement ouverts devant lui et le fixaient comme un miroir vide, envahi par l'obscurité et l'ombre"..

Dans le registre des moins encore, je n'ai guère goûté la religiosité et les élans mystiques exaltés, la volupté dans la foi (ce n'est pas ma tasse de thé) dont tout le texte est empreint, mais bon, c'est la trame et le fonds de l'histoire ; par contre quel beau texte ! Quelle justesse d'observation ! À tel point que religiosité ou pas, je n'en ai pas perdu une miette. Quand on songe que c'est un jeune homme âgé seulement de 23 ans qui a écrit cela, on ne peut qu'être émerveillé.

L'histoire en elle-même est simple mais j'ai trouvé admirable la manière dont elle se construit, presque pareillement, à la manière d'un tableau, toutefois, la fin m'a semblé trop prévisible, mais bon, l'artiste n'a-t-il pas déjà son tableau construit avant de commencer...

Zweig aborde ici de nombreux thèmes, celui de la judaïté, l'éveil de la féminité, l'initiation, la maternité, le doute (qu'est-ce qui détermine notre vie, Dieu ou le hasard ?) mis en parallèle avec le doute de l'artiste.

Et puis il y a aussi un volet historique qui m'a beaucoup intéressée, une tranche d'histoire des Pays-Bas, dont je ne savais pas grand chose et qui m'a incité durant la lecture à en découvrir un peu plus, y compris sur le Beeldenstorme.

Au final, voilà encore un prodige de la vie, un auteur oublié qui arrive (forcément) à point nommé clore et débuter une année, un signe ?

Encore autre chose : la première phrase de cette nouvelle qui d'emblée m'a aspirée, m'a donnée l'envie de noter quelque part la première et la dernière phrase des livres que j'ai aimés.... « Une nappe de brouillard gris s'était déposée sur Anvers, elle pesait sur la ville et l'enveloppait d'une toile épaisse ».... évocation pour moi d'un tableau de William Turner ou d'Eugène Boudin.
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