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Critique de Piatka


Passion, Confession et Libération ! Ou l'asphyxie d'une vie de femme au siècle dernier.

La passion dévorante est-elle destructrice ?
La confession intime serait-elle libératrice ?

À ces deux interrogations Zweig répond affirmativement sous la forme originale d'une lettre-confession d'une force psychologique impressionnante.
Cette lettre, c'est l'histoire d'une dépendance amoureuse secrète totale et tragique d'une jeune femme célibataire pour un écrivain viennois qui ignore la puissance de l'amour dont il est l'objet et l'existence de son enfant. Elle s'y dévoile sans retenue, confie ses attentes et son désespoir à la mort de leur enfant qui l'amène à se suicider. Elle écrit finalement ce qu'elle n'a jamais pu ou osé dire.

Bien sûr, il existe un réel décalage de moeurs avec aujourd'hui où cette intrigue paraîtrait difficilement plausible. C'est indéniable. Néanmoins, je reste admirative de l'immense talent de Zweig qui parvient à partir d'une situation de départ assez simple finalement à élaborer une analyse des sentiments de cette femme très fine et universelle. Prisonnière de son secret, elle finit par atteindre un point de non-retour, elle se nourrit de ses fantasmes, sa passion devenue toute cérébrale finit par l'entraîner vers la délivrance ultime, la mort. Excessive et à la dérive sans aucun doute, subissant l'opprobre de la bonne société de l'époque évidemment, à la limite de la folie amoureuse sûrement, mais l'inconnue parvient à laisser une trace, cette longue lettre que l'écrivain reçoit alors qu'il est trop tard.

Finalement face à l'ignorance et l'indifférence du personnage masculin, elle oppose la force de sa confession. Et même si la passion ici est synonyme d'anéantissement, l'inconnue a au moins gagné le droit de vivre dans les pensées de l'écrivain.
Encore une magistrale démonstration du talent de Stefan Zweig !
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