Un grand homme raconté par un grand homme. Avant ce livre,
Magellan était pour moi un détroit, et un navigateur portugais, dans cet ordre. Autant dire que cette lecture ne m'a pas été inutile. Sur fond de batailles et de spoliations le long de la route des épices (au temps des grandes découvertes, la moralité était souvent mise de côté), j'ai découvert comment deux hommes peuvent jouer sur l'existence d'un troisième: un cher ami installé pour de bon sur une île paradisiaque qui lance une invitation, et un roi arrogant qui ne daigne admettre le mérite du travail bien fait. Et voilà
Magellan le solitaire taciturne, l'homme engoncé dans une carapace de froideur abritant un coeur juste et droit, lancé dans ce qui sera la plus grande réalisation de sa vie: le tour du monde (sans deadline). Toujours un plaisir de lire
Stefan Zweig te raconter la vie de quelqu'un, même si ici le propos est à la frontière entre la biographie et le récit historique: ne t'attend pas à en apprendre sur
Magellan-le-bambin-en-couche-culotte, il débarque dans le livre déjà homme et prêt à servir sa patrie dans la conquête des épices et meurt avant la fin du roman, quand le cri de son exploit arrive enfin aux oreilles de sa patrie.
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https://tsllangues.wordpress.. Commenter  J’apprécie         140