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Citations sur Magellan (189)

Au commencement étaient les épices. Du jour où les Romains, au cours de leurs expéditions et de leurs guerres, ont goûté aux ingrédients brûlants ou stupéfiants, piquants ou enivrants de l’Orient, l’Occident ne veut plus, ne peut plus se passer d’« espiceries », de condiments indiens dans sa cuisine ou dans ses offices. La nourriture nordique, en effet, restera fort avant dans le moyen âge d’une fadeur, d’une insipidité inimaginables.
(Incipit)
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......lorsqu'au Moyen-Age, on voulait dire d'un homme qu'il était immensément riche, on le traitait de "sac à poivre"...
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A travers les siècles, les gens de mer racontaient tout bas que passé le cap « Non » la navigation était impossible. Au delà commençait immédiatement « la mer verte des ténèbres » ; malheur au navire qui s’aventurait dans ces parages mortels ! Sous ces latitudes, l’ardeur du soleil faisait bouillir la mer ; les bordages et les voiles prenaient feu aussitôt et le chrétien qui osait pénétrer dans « le pays de Satan », lequel était désolé comme un paysage lunaire, était métamorphosé sur-le-champ en nègre. Les marins éprouvaient une terreur si insurmontable pour tout voyage le long de la côte africaine que le pape, pour procurer à Henrique des hommes en vue de ses premières expéditions, dut promettre aux volontaires pleine et entière rémission de leurs péchés.
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Seul enrichit l'humanité d'une façon durable, celui qui en accroît les connaissances et en renforce la conscience créatrice...
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Un exploit n’entre pas dans l’histoire du seul fait qu’il a été accompli, mais seulement parce qu’il a été transmis à la postérité. Ce que nous appelons l’histoire n’est nullement la somme des événements qui se sont déroulés dans le temps et l’espace, mais seulement la petite partie d’entre eux qui est passée dans l’œuvre des poètes ou des savants. Que serait Achille sans Homère ? Sans l’historien qui les raconte ou l’artiste qui les recrée sur le plan de l’art les plus grandes figures resteraient à tout jamais ensevelies dans l’ombre et les prouesses les plus héroïques tomberaient irrévocablement dans la mer insondable de l’oubli.
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Il est toujours merveilleux dans le cours de l'histoire de voir le génie d'un individu communier avec le génie de l'heure, un homme comprendre clairement le désir de son époque ...
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Le trajet est dangereux. Cette voie d’eau ne ressemble en rien au canal large, agréable, et d’ailleurs tout à fait imaginaire, que les braves cosmographes de Nuremberg, Schœner et Martin Behaim, ont, dans le silence de leurs cabinets de travail, dessiné sur leurs cartes. C’est vraiment par euphémisme qu’on appelle cette route un « détroit ». En réalité c’est un carrefour ininterrompu, un labyrinthe de baies, de fjords et de canaux, qu’on ne peut traverser qu’au prix des plus grandes difficultés et en faisant appel à tout l’art du navigateur. Ces baies aux formes multiples se resserrent, s’arrondissent, trois, quatre fois la route bifurque, tantôt à droite, tantôt à gauche, et l’on ne sait jamais où est la bonne direction, à l’Ouest, au Nord ou au Sud. Il faut éviter les bas-fonds, contourner les rochers et toujours le vent hostile souffle et tourbillonne, soulevant l’eau, secouant les voiles. On comprend pourquoi cette route fut pendant des siècles l’effroi des marins. C’est par dizaines qu’au cours des expéditions suivantes les navires se sont échoués sur cette côte inhospitalière, et ce qui prouve le mieux les qualités extraordinaires de navigateur de Magellan c’est le fait que lui, qui a été le premier à parcourir cette voie dangereuse, fut aussi pendant de longues années le seul à l’avoir fait sans accident. Si l’on pense à la lourdeur de ses navires, qui, sans autre impulsion que celle d’une voile ventrue et d’une barre de bois, ont dû explorer tous ces artères et couloirs latéraux, tantôt avançant, tantôt reculant pour se retrouver toujours à des endroits déterminés, et cela dans une saison défavorable avec un équipage épuisé, son exploit tient véritablement du miracle.
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L’historien, ne retient de préférence que l’instant dramatique, pittoresque : César passant le Rubicon, Napoléon au pont d'Arcole. Cette brutale amputation a l'inconvénient de mettre dans l'ombre les années non moins créatrices de la préparation, la lente gradation spirituelle, constructive du fait historique. Représenter Magellan lui aussi au moment du triomphe, quand il franchit le détroit qu'il a découvert, peut séduire le peintre, le poète. En réalité, la partie la plus ardue de son œuvre fut peut-être d'arracher l'obtention d'une flotte, de poursuivre son armement au milieu de mille difficultés. L’ancien « sobresalente », le « soldat anonyme », se trouve tout à coup en présence d'une tâche formidable. Organisateur novice, il doit accomplir quelque chose de nouveau, de jamais réalisé : équiper une escadre de cinq navires en vue d'un voyage sans exemple auquel ne s'applique aucune mesure connue. Personne ne peut le conseiller, car tout le monde ignore les zones vierges dans lesquelles il va s'aventurer le premier. Personne ne peut lui prédire la durée de son expédition, vers quel pays, quel climat, quels peuples elle le conduira. L'équipement de cette flotte doit parer à toutes les éventualités à la fois : températures polaire et tropicale, tempêtes et calmes plats, navigation d'une, deux, voire trois années, guerre et commerce. Il doit tout prévoir, tout faire, tout réaliser par lui-même, et cela en dépit des obstacles les plus inattendus. C'est maintenant seulement, en face de l'immensité de cette entreprise, que se révèle l'énergie de Magellan, longtemps éclipsée par les événements.
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Le 10 août 1519, un an et cinq mois exactement après que Charles-Quint a signé la Capitulacion, les cinq navires quittent enfin la rade de Séville pour descendre vers San Lucar de Barrameda où le Guadalquivir débouche en pleine mer.
On doit y procéder à la dernière inspection et à l'approvisionnement définitif de la flotte. Mais le véritable départ a déjà eu lieu.
A l'église Santa Maria de la Victoria, après avoir prêté à genoux le serment de fidélité, Magellan a, devant tous les équipages réunis et une foule admiratrice et respectueuse, reçu du "corregidor" Sancho Martinez de Leyva la bannière royale...
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L’exploit de Magellan a prouvé, une fois de plus, qu’une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables.
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