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Critique de dourvach


Plaisir d'ajouter cette 90ème critique babélienne de l'essai magistral de Stefan Zweig, "Mausolée" dédié au courage d'une femme, monument aux allures de Temple de l'Amour oublié dans les jardins ensauvagés du Petit-Trianon : une "biographie psychologique" passionnante et au succès public pérenne depuis sa parution en 1932 (après la production de son "fouché" en 1929, crapule arriviste au sens de la survie particulièrement aiguisé...). Nous suivons pas après pas la fille de Marie-Thérèse d'Autriche, mal mariée au futur roi de France : couple dont on connaît le destin tragique "en léger différé" de quelques mois atroces... L'indécis Louis XVI évidemment sera son "poissard" (porteur de la poisse la plus épaisse) de Schönbrunn à Versailles, puis des Tuileries jusqu'à Varennes avec retour aux Tuileries, incarcération au Temple puis régicide et solitude de "La Veuve Capet" à la Conciergerie... "La force du Peuple" (ce gros beauf' de populo déchaîné, bien dopé à la vinasse et kiffant les têtes au bout des piques : rappelle-toi que "Parfois ton Saint-Peuple est TRES con", Mélenchon ! Tiens, au moins la mère le Peine a bien intégré cela, comme son paternel depuis fort longtemps... ), force pulsionnelle bien soumise à tous les démagos haineux et ratés (pléonasme) du moment — tels l'imbécile Hébert, imprécateur recommandant "le rasoir national pour la Grue" dans son torchon de l'époque ("Le Père Duchenne") avec les accents haineux du Bon Docteur Destouches se déchaînant "contre la Juiverie" pendant "notre" dernière guerre mondiale... On se replonge avec horreur dans ce climat et de page en page, on en deviendrait PRESQUE nostalgique de l'Ancien Régime... Oui, les erreurs et l'inconscience de ce couple royal... Tout cela méritait-il la lame ? le "Comité de Salut Public" et sa "Terreur à l'ordre du Jour", les "Patriotes" miliciens armés de piques nous rappellent évidemment les sinistres crétins de "Daëchiens" d'aujourd'hui murés dans la même psychopathie (ce goût du sang des Autres comme nouvelle "Norme" éthique à l'échelon individuel... ), la crainte du Complot (ennemis de l'intérieur comme ennemis de l'extérieur : l'important est d'avoir un ENNEMI à toujours abattre...) , "Le Bien" ("La Révolution") contre le vilain "mal" ("Les Oppresseurs" dont il faut couper toutes les têtes), le même délire absolu, la Sainte-Trouille régnante ("Si on me considère comme contre-révolutionnaire, Ze suis mort..."). Louis XVI, la duchesse de Lamballe et Marie-Antoinette paieront... Les andouilles phraseurs et verbeux du moment (Hébert, Danton, Saint-Just, Robespierre) seront eux-mêmes rattrapés par la même technologie inventée par ce Bon Docteur Guillotin... Les opportunistes sans foi ni Loi s'en tireront (fouché l'infâme, le peintre David, futur "lêche-f..." de "Sa Majesté Buonaparte"). Conclusion ? L'être humain solitaire a bien raison de se méfier au plus haut point des pulsions "de masse" de l'être humain, quand bien même (ou surtout) enveloppées élégamment dans un Bla-Bla vertueux de surface... Zweig était un Maître-Littérateur et son ouvrage (un "Maître-Livre" épais, érudit, dense et agréable et poignant) reste magistral et incontournable, déjà 85 années aprè sa parution.
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