AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de sandraboop


Je viens de finir cette biographie par Stefan Zweig que je pourrais considérer comme un roman historique si les faits n étaient pas avérés tant c est écrit de façon contrastante avec nos manuels scolaires et plein de vie. l'histoire racontée ainsi est humaine, éclairée et sans complaisance.

Liberté, égalité, fraternité ! Vive la république !

Je suis chanceuse d être née dans cette démocratie et cette république apaisée. Jamais jusqu à ces dernières années, je ne m étais interrogée sur la monarchie et le prix de la république.

Finalement je m interroge aujourd'hui.
Peut on être fier du traitement infligé à cette femme, Marie Antoinette, princesse habsbourgeoise devenue Reine de France et décapitée par les représentants du peuple ( nombre de ces juges seront à leur tour décapité ).
Forcément me direz vous c est inéquitable avec notre regard actuel de trouver à redire sur les événements ! Sans doute auriez vous raison.
Tout de même si on prend les faits : on marie une jeune de 15 ans pour alliance politique entre 2 pays sans son consentement. On la déracine sans ami(e)s de son âge et loin de sa famille. On la raille de l impuissance de son mari dans toute la France mais aussi à l étranger. Sa vie sexuelle est décortiquée et fantasmée. Elle doit des héritiers. Elle doit accoucher devant un public. Elle perd 2 de ses enfants. C est déjà tragique. Mais elle est née avec une cuilliere dorée dans la bouche et elle est insouciante alors on la jalouse. Elle sera Reine alors on l envie.
Calomniee sur sa vie de "depravée" elle perd l amour du peuple qui a faim par ses dépenses et son air arrogant. Et cela même si elle n a aucune conscience politique et économique.
Bien sur elle a des torts mais que les intrigants voulant ses faveurs, sa place, son pouvoir ont su arranger le peuple jusqu à ses plus noirs instincts. Elle est enfermée, privée de ses enfants, humiliée et décapitée après une condamnation sans preuve et avec de inculpations plus immondes les unes que les autres. Elle est décapitée au motif d avoir été reine et d être née étrangère.
Elle avait 38 ans. Elle meurt sous la Terreur mais reste digne et royale jusqu au bout alors qu on sait que nombres de révolutionnaires étaient corrompus, que les députés recherchaient pouvoirs et manigancaient à cette fin.

Comme la fondation de la république est toujours présente. La royauté est morte mais la corruption demeure.

Je n ai connu que la république et je jouis de droits et devoirs. J essaie au maximum de profiter des libertés garanties en France. l'égalité je ne la trouve pas dans la révolution ni aujourd'hui. Quant à la fraternité, quelle belle idée ! Où était elle quand on avait peur d être trop aimable avec une reine a quelques heures de son exécution et de perdre la tête ? Ah non là c est la liberté qui était remise en cause dés les premières années de la république.

Je ne juge pas l histoire, je n y étais pas, je ne l ai pas faite. Je bénéficie aujourd'hui de cette histoire mais je m interroge : le traitement du roi et de la reine destitués était il nécessaire qu' il soit si inhumain ?

Et c'est là tout le génie de la plume de Zweig ! Il nous rend l histoire plus humaine et plus éclairée et d un coup on peut ressentir l histoire et même éprouver des sentiments de malaise voire de honte, de la compassion aussi.

En réalité on parle d histoire de France avec Marie Antoinette et finalement on plaint la femme qui nous est montrée non comme une fonction mais comme une enfant, une femme, une fille, une mère, une amoureuse, une jouisseuse de la vie, une modeuse, une veuve, une femme meurtrie et abandonnee (y compris par sa propre famille), qui jamais ne se comporta en victime.

Bonne lecture à tous et bonne réflexion quelle que soit l issue de cette dernière, le principe étant de réfléchir.
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}