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Critique de Romileon


Des arrangements conclus entre l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche et le roi de France Louis XV pour régler ce mariage politique qui réconciliera les Habsbourg et les Bourbon, à l'accueil chaleureux et enthousiaste du peuple français de cette jeune Dauphine de 15 ans, des 1ères années stériles du mariage de Marie-Antoinette et du futur Louis XVI à la vie insouciante et dissolue qui se dissipe dans des fêtes où seul l'artifice comble son agitation naturelle, des dépenses somptuaires au scandale du collier et enfin des évènements de la Révolution, Stefan Zweig passe au crible les sources qu'il estime les plus sûres pour écrire une biographie vivante, précise, détaillée. Il nous permet ainsi de nous faire une idée juste non seulement de la personnalité de la reine de France la plus haïe des Français mais aussi des raisons qui vont peu à peu conduire à cette détestation hors du commun.
Certes elle est frivole, impatiente, légère, coquette, superficielle, orgueilleuse, politiquement bornée mais… Pas que. Si Stefan Zweig semble bienveillant avec sa compatriote, on comprend aussi son besoin de réhabiliter cette jeune reine. Elle a commis bien des erreurs qu'il expose avec honnêteté mais elle a aussi été traitée avec beaucoup de férocité. Ainsi j'ai été très étonnée de découvrir que cette biographie est la première à avoir été rédigée à son sujet !!! Oui, il a fallu attendre un auteur autrichien (et pas des moindres), attendre 1933 pour qu'une biographie objective soit enfin écrite sur cette reine au destin hors du commun.
Si j'ai quelques fois regretté le manque de repères chronologiques, j'ai beaucoup apprécié les efforts que l'auteur fournit pour nuancer les perceptions de l'époque avec celle d'aujourd'hui. Ainsi par exemple, reprocher à Marie-Antoinette sa trahison quand elle appelle à son secours les puissances européennes est commettre un anachronisme : la notion de patrie n'existe pas au XVIIIème, il n'est donc pas question « des intérêts du pays » mais bien de ceux d'une idée : dynastie vs liberté.
Une fois de plus je suis séduite par le travail de Stefan Zweig : le sérieux du contenu, sa plume élégante qui fait que nous lisons "Marie-Antoinette" comme un roman…
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