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Critique de miriam


Ces souvenirs d'enfance rédigés des décennies plus tard par Fulco di Verdura - célèbre joaillier qui a travailla pour Chanel raconte les souvenir d'un enfant dans une famille d'aristocrates palermitains de 1904 à 1913. Strict contemporain de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, l'auteur du Guépard dont je viens de lire le récit autobiographique Les lieux de ma première enfance dans Le Professeur et la Sirène, je pourrais reprendre en copié/collé sa phrase introductive :

"que le lecteur s'attende donc à une promenade dans un Paradis terrestre et perdu"

Lire ces deux ouvrages traitant de sujets si similaires pourrait paraître redondant. Et pourtant je ne me suis pas ennuyée du tout! Même s'ils se déroulent dans des décors analogues, même si le cérémonial de la sonnette était le même....

Lampedusa a écrit un bref récit tandis que Fulco s'applique à faire revivre les moindres détails de son existence et de celle de ses proches. le goût du pittoresque se manifeste dès la description des essences du jardin. Quelle saveur que ce dangereux "pampaleone" - lion du désert - acide à grincer les dents, qui s'avère être un simple pamplemousse! Quelle attention pour décrire les animaux familiers, chiens, chevaux babouins, et même un bélier vindicatif et un âne tirant un charreton!

L'enfant a grandi sous les fresques, les portraits des rois de Sicile, normands, angevins aragon, ou espagnols bourbons ou Savoie. Ses décors étaient ceux des chevaliers normands de l'Opera dei Puppi, ou des charrettes siciliennes:

"depuis que les chevaliers normands avaient conquis la Sicile et initié ses habitants aux beautés de la chanson de geste, cela faisait près de neuf siècles qu'ils refusaient toute autre forme de poésie.

Si son éducation était plus que fantaisiste et erratique, il a acquis le goût du beau à l'opéra où la représentation d'Aïda à 7 ans lui a fait complètement perdre la tête. A l'occasion, Fulco démonte toutes les conventions sociales régissant les places du téatro Massimo .

Attentif aussi à tous ceux qui l'entouraient : domestiques, cuisiniers ou gouvernantes il les décrit avec bonheur. Attentif aux coutumes, aux fêtes et aux cérémonies religieuses ce livre est un véritable document sur la vie de cette époque. le chapitre Fêtes et Morts témoigne de coutumes purement siciliennes.

On apprend beaucoup à la lecture sur l'histoire de la Sicile, sa famille a fréquenté Garibaldi et tout est prétexte pour donner une leçon d'histoire, médiévale ou moderne.

C'est une Sicile un peu étrange qu'il nous dévoile avec ses personnage mythiques, la vieille fille à marier, le prêtre ietatore , la vieille dame morte d'avoir ingéré la pasta con le sarde introduite clandestinement....

N'imaginez pas cependant que ces nobles vivaient hors du tmps, ils avaient le téléphone, les enfants des gouvernantes anglaises, étaient abonnés au meilleures revues de Paris et chaque année faisaient un tour d'Europe...A la fin, la grand-mère fait l'acquisition d'une automobile, que nous ne verrons pas rouler!

Dans la postface Edmonde Charles-Roux fait une biographie rapide de Fulco di Verdura et de sa carrière. Elle montre aussi les correspondances entre les usages à Palerme au début du 20ème siècle et ceux à la cour des Bourbons à Caserte au 19ème siècle.

Seul bémol : la présentation de la couverture par Grasset qui introduit une confusion dans le rôle d'Edmonde Charles-Roux. D'ailleurs, Babélio s'est trompé attribuant à cette dernière le nom d'auteure;

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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