Ceux qui sont parvenus à l’état de perfection reçoivent les communications divines dans la paix et dans la suavité de l’amour. Ils n’ont plus de ces ravissements dont le but, d’ailleurs, était de préparer l’âme à l’union parfaite avec Dieu.
Eteignez mes ennuis,
Puisque personne n’est capable de les dissiper.
Mais que mes yeux vous voient,
Puisque vous êtes la lumière,
Ce n’est que pour vous que je veux m’en servir.
Tous veulent entrer dans les profondeurs de la sagesse, des richesses et des délices de Dieu, mais peu désirent entrer dans la profondeur des souffrances et des douleurs endurées par le Fils de Dieu : on dirait que beaucoup voudraient parvenir au terme sans prendre le chemin et le moyen qui y conduit.
La blanche colombe
Est rentrée dans l’arche avec le rameau,
Et déjà la tourterelle
A trouvé son compagnon tant désiré
Sur les rives verdoyantes.
Cachez-vous, Epoux Bien-Aimé,
Tournez votre face vers les montagnes,
Et veuillez n’en rien dire,
Mais regardez les compagnes
De celle qui s’en va par les îles étrangères.
L’EPOUSE
O nymphes de Judée,
Tant que sur les fleurs et les rosiers
L’ambre répand son parfum,
Restez dans les faubourgs,
Et veillez à ne pas toucher le seuil de nos portes.
Arrête-toi, Aquilon sans vie ;
Viens, vent du Sud qui réveilles les amours,
Souffle à travers mon jardin
Afin que ses parfums se répandent,
Et le Bien-Aimé se rassasiera au milieu des fleurs.
Daignez donc ne pas me mépriser,
Parce que vous m’avez trouvé le teint noir
Vous pouvez bien désormais me regarder,
Car depuis que vos yeux se sont fixés sur moi,
Vous avez laissé en moi la grâce et la beauté.
Dieu a daigné la regarder et ce regard l’a emplie de grâces et l’a rendue digne de ses complaisances.
Ce seul cheveu
Que vous avez vu voler sur mon cou,
Que vous avez considéré sur mon cou,
Vous a retenu prisonnier,
Et un seul de mes yeux vous a blessé.