Si donc sur la place publique
Je ne suis à partir de ce jour ni vue ni rencontrée,
Vous direz que je me suis perdue,
Que marchant comblée d’amour,
Je me suis constituée perdue, et j’ai été gagnée.
L’esprit de Dieu dans l’âme est un esprit de recueillement, qui ne s’occupe point des choses étrangères au salut ; aussi l’âme dont nous parlons demeure dans une sainte ignorance de tout.
Sur la trace de vos pas
Les vierges couvrent le chemin ;
Le choc de l’étincelle,
Le vin apprêté
Leur fait exhaler un baume divin.
Tous ceux qui rôdent là
me rapportent de toi mille grâces.
Et tous plus ils me blessent,
et me laisse mourante
un "je ne sais" qu'ils restent à balbutier.
L'ÉPOUSE
Ah qui me guérira !
Achève de te donner pour de vrai
Ne veuille désormais
mander de messagers
qui ne savent me dire ce que je veux.
Dès lors que Dieu donne [à l’âme] la grâce de devenir déiforme et unie à la Très Sainte Trinité, elle devient Dieu par participation. […]
Les âmes possèdent donc par participation les mêmes biens que lui par nature ; d’où elles sont véritablement dieux par participation, égales à Dieu et ses compagnes.
L’EPOUX
L’Epouse est donc entrée
Dans le jardin de délices qu’elle désirait,
Et joyeuse elle repose,
Le cou penché
Sur les doux bras du Bien-Aimé.
O merveille digne d’exciter notre admiration et notre joie ! Un dieu retenu prisonnier par un cheveu ! […] Il s’est arrêté à regarder, ce qui équivaut à dire qu’il a aimé la bassesse de notre nature […].
Là il me donna son cœur
Là il m’enseigna une science pleine de suavité,
Et moi je lui donnai en réalité
Tout ce qui est à moi, sans rien me réserver,
Là je lui promis d’être son Epouse.