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Critique de ego_lector_


Durant la seconde guerre mondiale, François Tosquelles et Lucien Bonafé, psychiatres organisent la résistance au sein de l'asile Saint-Alban en Lozère ; protéger les aliénés, servir de refuge aux réseaux résistants, cacher des juifs... Ils ne reculent devant rien.

« Saint-Alban, c'était le château du Graal. On ne savait pas où c'était, on ne savait pas exactement ce que c'était, mais on parlait de Saint-Alban comme d'un lieu fondateur d'une psychiatrie nouvelle. »
(extrait de la postface)

C'est en 1943, après la publication de son poème liberté qu'Eluard trouve refuge à Saint-Alban. Depuis l'asile, le poète poursuit clandestinement ses publications. J'avais découvert cette histoire sous la plume de Didier Daeninckx dans Caché dans la maison des fous.

Souvenirs de la maison des fous qui comprend huit poèmes dont le Cimetière des fous, a été tiré à quelques exemplaires en 1946. Epuisé depuis longtemps, il vient d'être réédité par les Éditions Seghers.

Dans le recueil, illustré par les dessins de Gérard Vulliamy, il n'est point question de l'histoire de Saint-Alban. Mais si comme moi, c'est un aspect qui vous fascine, une intéressante postface est ajoutée à ce recueil qui réunit documents et iconographie.

Nous retrouvons bien-sûr dans le recueil cette mélancolie poétique de l'exclu de l'être à part, brisé, chu, moqué qui me touche tant dans le fou parle, l'un des premiers poèmes d'Eluard.

Mon préféré ? le VII. Il commence ainsi :

« J'ai pour la foudre chue un respect de vaincue
Mes os sont calcinés ma couronne est brisée
Je pleure et l'on en rit ma souffrance est souillée... »

Avec musicalité et simplicité, celle des mots, la mélancolie de ces portraits — féminins, ceux des femmes malades de Saint-Alban — nous touche, étonnés par la lucidité de leur parole ; car la voix du poète ne les décrit pas seulement, elle fait entendre leur cri.
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