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Citations sur Place ouverte à Bordeaux (22)

Trouver l'amour? Cette douce chaleur ondoyante qui frappe entre nous et dans nos yeux et ressort, comme lumière.
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J’ai un subit DÉSIR PORNOGRAPHIQUE, avait dit Johannes. Nous ne nous connaissions pas depuis si longtemps, c’était chez moi, nous avions fermé la porte de ma chambre parce que Sofi était à la maison, nous avions dû boire et j’avais dû commencer à tirer son pull, à défaire la ceinture de son pantalon, le lui enlever, avant que nous nous retrouvions couchés nus sur mon lit, sur le couvre-lit, il était sous moi, appuyé contre les coussins violets.
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Je regarde par la vitre pendant que le chauffeur s'occupe de la carte et du ticket. La place est comme un carré, trois de ses côtés sont bordés d'arbres, en double rangées, comme une allée. Le quatrième est orienté vers le fleuve. Au milieu, il n'y a rien. C'est du gravier, du gravier fin, comme du sable. Je récupère ma carte,ouvre la portière, sors avec ma petite valise. Reste à regarder autour de moi. La place des Quinquonces, on en parle dans le guide que j'ai lu dans l'avion . J'ai le sentiment d'être déjà venue. Le tableau que j'avais eu dans la tête, après ma précédente exposition , il y a presque deux ans , quand elle était finie. Je le vois maintenant, le lieu de ce tableau, c'est ici. Mais je ne suis jamais venue.
Dans le tableau, je sors d'une calèche, me penche, descends les deux marches. Je ne sais pas si je suis homme ou femme. Je porte des vêtements noirs, un pantalon, semble-t-il, je ne vois que cela, mes jambes, et les chaussures, en cuir noir. La calèche est un fiacre. C'est sur une grande place ouverte, avec des arbres longs de trois côtés.
Quand il s'était présenté, ce tableau avait été si envahissant. Et si fort. Il m'inquiétait. Je ne le comprenais pas, et en même temps il était parfaitement distinct. Il me voulait quelque chose, mais je n'arrivais pas à voir quoi, et depuis je n'ai cessé de le porter en moi. La lumière blanche, à moins que ce ne soit le sable clair, la luminosité est si vive, et la chaleur inhabituelle, nouvelle. Sur un côté de la place, il y a un champ rectangulaire, je le trouve du regard, on en parle aussi, dans le guide, et au bout de ce champ, il fut un temps où l'on exécutait des gens. Leur coupait la tête, ou les pendait. C'est la place des exécutions.
Je ne sais pas pourquoi elle est en longueur, cette place des exécutions. Comme s'il fallait une marche, une distance marquée, d'une extrémité à l'autre. Cela me fait penser à la piste d'élan, juste avant la ligne de saut en longueur, et au bac derrière la ligne, rempli de sable. Ou à l'allée centrale d'une église, au fait de la remonter quand tout le monde se lève des bancs et reste à côté, à regarder.
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Et quand nous sommes couchés l'un à côté de l'autre dans le lit, c'est lui qui est raide. Il ne veut pas me toucher, ne veut pas me regarder dans les yeux, me regarder. Il tient sa verge comme un petit poisson entre ses doigts et la secoue un peu de haut en bas jusqu'à ce que perlent les gouttes blanches. Souvent cela ne gicle presque pas, point de jet vigoureux qui jaillit jusqu'au ventre, plutôt une avancée muette, une espèce de résignation, une espèce de chagrin, comme si la bite pleurait.
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Ou est-ce de la nostalgie, est-ce du manque. Je ne sais pas, ne sais pas si ce que je ressens là vient de loin dans le passé, ou si c’est quelque chose vers quoi je m’étire, maintenant, qui s’impose. Ou si on peut faire la distinction.
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Lily se dit qu’il faut laisser les rêves faire leur effet, sans être expliqués ou compris. Les images doivent juste pouvoir exister, et être ressenties, et tout doit pouvoir être comme il est, jusqu’à ce que cela se transforme.
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Parce que aimer était un piège, un abîme, une porte sur un lieu non ouvert, un enclos, comme là où étaient rassemblés les animaux, poussiéreux, fermé, insoutenable, et dont la seule voie de sortie était la mort ?
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Je croyais en avoir fini avec ça. Libre. Et puis le voilà malgré tout, ce sentiment, comme un chien galeux qui me suit, qui dort dans un coin de l’immeuble quand je m’assieds, et écoute, même dans son sommeil, il écoute, et quand je me relève, il est là, m’a entendue, et se tient prêt, au coin, rôdant, paré.

De quoi il retourne ? Ce n’est rien de déterminé. Rien que j’aie fait ou dit, que j’aurais pu faire autrement, effacer, ôter. Faire mieux. Non, c’est moi, tout mon être. Telle que je suis, celle que je suis. J’ai honte de moi. Je le ressens comme de la fange, comme des champignons ou des moisissures, quelque chose que je peux rincer, mais jamais éliminer vraiment, entièrement, ça peut toujours recommencer, repartir, c’est quelque part, en train de pousser.
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c’était mon propre regard qui avait changé. Le tableau
s’est ouvert et tout s’est rapproché, je pouvais voir les brins
verts au bord du chemin, les tiges robustes et les pétales
jaunes des tournesols, le panier tressé et le pneu fin sur
l’asphalte, le visage de maman, son nez, ses pores, ses
grands yeux, un peu humides. Un vent chaud sur les joues,
et les cheveux clairs qui se rabattent en arrière, la frange,
les mains, un peu de sueur, sur le guidon. Ses doigts,
chacun de ses doigts fins et forts. Et le fait qu’elle sourit,
pas à quelqu’un, elle sourit, pour elle- même, vers tout ce
qui est.
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e réfléchis à cela, à comment je puis me coucher, en
moi, et au fait que c’est tout à fait réel. Je peux m’étirer et
devenir une longue silhouette, mesurer trente mètres de
long, comme un ruban, qu’on pourrait aisément poser là,
le long de ce bord en arc. Et c’est ainsi que j’ai été couchée
contre Johannes aussi, dans les mots, en pensée. Dans les
messages qu’il m’a envoyés, des images où nous étions
ensemble à regarder la mer, étions mari et femme dans un
tableau de Vermeer, courions l’un à côté de l’autre comme
des loups sur les plateaux enneigés. Et cela a été tout à fait
réel en moi. Cela m’a rendue plus heureuse que tout.
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