Foucault, un grand vivant
On peut être philosophe et peintre, en même temps...
Quand c'est le regard qui intéresse le plus, son influence et la manière dont il faut s'en faire le découvreur plutôt que l'otage
N'est-ce pas un peu toujours le mouvement de Foucault ?.. qui s'arrête s'il se sent trop sûr du chemin, se méfiant des "anges"... Reprenant la réflexion, se rassurant aussi sur la direction à prendre (même si pour cela, il faut en changer complètement)
De cette manière de faire de la philosophie, en marchant ; on profite, en lisant
Passée la problématisation, l'exposé est clair et "intéressant" au sens littéral ; c'est-à-dire, (comme on le dit souvent mais là, il faut vraiment le dire) que ça nous concerne, directement, aujourd'hui encore...
Cette inactualité de la pensée grecque nous travaille, profondément
Inactuelle car les questions posées ne sont plus du tout les mêmes, ni les représentations mais ces dernières ne se sont pas évanouies dans la nature, ni ne se sont radicalement transformées...
Là encore, c'est une histoire de regard
Car je crois qu'il y a davantage qu'une survivance de cet idéal de maîtrise, de mâle volonté sur soi-même et ceux qu'on est appelé à commander naturellement ; bien plus que cela, obscurément, dans le jeu(/je) complexe des identifications sexuelles
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Il est toujours dangereux de lire.
En particulier, les auteurs "difficiles"...
Difficiles, dans un sens irréductible au seul vocabulaire ou à la complexité d'une pensée (qui ne fait que se chercher elle-même à mesure qu'elle s'élabore)
La pensée toute faite, ça n'existe pas (au contraire des idées..)
Foucault appartient à cette catégorie de chercheurs, d'autant plus dangereux à lire qu'on a tôt fait d'en extraire les points d'exclamation pour raccorder à son propre discours (discours en son sens le plus pauvre, "discours reçu" seulement)
C'est oublier le fond d'une démarche... critique jusqu'au-boutiste même des imaginations qui nous arrangent
Ainsi, je suis un peu effarée (et effrayée.. mais à ce stade, on a depuis longtemps fini d'avoir peur) de voir associé le nom de Zemmour à celui de Foucault, sous prétexte que ce dernier questionne la volonté de savoir dans une histoire de la sexualité ; en particulier, d'une vérité à dire (religieusement, médicalement) prenant la forme de l'aveu, dans nos sociétés
Je ne pense pas que Foucault "regrette" un passé silencieux ou tolérant en matière de pratiques sexuelles.. Ce dont ne rêvent d'ailleurs pas non plus ceux qui font cette lecture, hypocrites ignorant à quel point ils le sont, peut-être ou "vrais" naïfs...
A rebours de cette naïveté feinte ou ignorée, Foucault se demande bien plutôt si nous sortirons un jour de l'ordre d'un discours sur le sexe
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J'ai eu du mal à terminer la lecture du livre tant il transpire le côté "intello" sur un sujet pourtant joyeux : la sexualité ! Pour dire vrai, on reste sur sa faim car ce n'est ni une enquête sur l'histoire des pratiques sexuelles (comme le rapport Masters et Jonhson) ni sur la psyché humaine autour des tabous/interdits (comme l'a théorisé Freud). Bref on s'emmerde grave....pire, il évoque à peine le poids du religieux qui a cloisonné la sexualité pendant des siècles, ni les marqueurs de la 2e moitié du 20e siècle : libération féminine, libération des moeurs et pornographie!
Le titre est bien trop prétentieux mais je n'en suis qu'au premier tome!
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