Quel voyage dans la contrée blanche du peuple des Rennes !



Quelles retrouvailles avec la sagesse des propos de Robin Hobb, qui a ce formidable pouvoir de relier la fantasy et l'exactitude des sentiments humains.



Je pensais trouver en ce livre les prémices des talents de celle qui deviendrait l'auteure de L'Assasin Royal et des Aventuriers de la mer. Et bien non, son écriture est déjà riche à l'époque où elle écrivait sous ce pseudonyme, comme si elle était née conteuse...



On y retrouve le Loup, les songes, le pouvoir des herbes, des visions et surtout cette chaleur humaine, qu'elle seule est capable de transposer dans le monde de la fantasy.



Kerleu est un jeune garçon singulier. Un chaman à l'esprit sournois, surtout envers les femmes, l'a pris sous son aile. Tillu, la mère du jeune garçon, prend la fuite pour protéger son fils, non pas des moqueries habituelles qu'il reçoit depuis l'enfance en raison de sa différence mais bien pour qu'il échappe à l'emprise du chaman.



Elle établit son campement sans le savoir, non loin du peuple des Rennes, qui a quelques longueurs d'avance en comparaison de la tribu du Chaman : ils ont du Silex, des teintures, du bois, de la viande, du fromage, des peaux neuves et ne contentent pas des os ou de la pierre. Ils côtoient également le bronze grâce aux marchands. C'est un confort de plus pour une femme qui avait décidé initialement de fuir le genre humain, dont les regards plein de sous-entendus, les brimades et les coups n'aidaient pas Kerleu à grandir.



Prendra t'elle la décision de côtoyer ce peuple au risque de trouver de nouveaux ennemis à son fils ?



C'est un roman axée sur la féminité, la maternité mais également les volontés d'indépendance d'un sexe rarement mis en avant à l'époque de Megan Lindholm en fantasy et encore moins à l'époque où elle situe son intrigue.



Fans de Robin Hobb, courez-y !