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L'équateur d'Einstein

Série de 1 livres (En cours). Écrite par Liu Cixin (1),


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L'équateur d'Einstein, tome 1

Après les trois volumes du « Problème à trois corps », j’ai abordé avec précaution le tome 1 des nouvelles de Liu Cixin publiées par Actes Sud. J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de la trilogie dans ma critique du Problème à trois corps. Mais on peut être un excellent romancier sans être pour autant un bon nouvelliste. J’en attendais malgré tout beaucoup. Je n’ai pas été déçu. Liu Cixin a le talent nécessaire pour réussir dans les deux genres. Une extraordinaire imagination, une approche humaniste des sujets, un style imagé et une peinture fine de ses personnages caractérisent ces nouvelles si diverses par leur inspiration.

Plutôt que d’analyser chacun de ces textes, je me limiterai à trois d’entre eux, parmi les plus longs, qui m’ont particulièrement intéressé.

« Les feux de la Terre » combinent une mise en garde écologique avec une critique politique d’un mode de décision autoritaire source de tous les dangers. Un ingénieur Liu Xin (tiens ! tiens ! ça ressemble à une syllabe au nom de notre auteur), dont le père est mort dans la mine tente de développer une méthode qui permettrait d’en finir avec ce travail si pénible et si dangereux. Mais emporté par son hubris, il fait fi des conseils des hommes de terrain qui le mettent en garde contre son projet de créer un incendie contrôlé des filons pour obtenir du gaz à partir du charbon. L’incendie ainsi provoqué se révèle vite incontrôlable. L’incendie durera dix-huit ans avant que le feu ne soit éteint. Liu Xin finira par expier son entêtement, l’auteur se gardant d’émettre le moindre jugement moral sur son « héros ».

« L’instituteur du village » résonne tout autrement. L’auteur nous prévient par quelques remarques en exergue : « Cette nouvelle est un peu différente des œuvres que j’ai pu écrire auparavant pace qu’elle n’est pas aussi dure. Ce qui m’intéresse avant tout ici, c’est d’explorer la nature de la création artistique. » Qu’on se rassure. Cette exploration n’aura rien d’un exposé théorique.

L’auteur nous présente un instituteur d’un village perdu de la Chine profonde, d’une immense générosité qui le conduit à renoncer au traitement qui pourrait le guérir de son cancer pour consacrer toutes ses ressources à poursuivre son enseignement. A des milliers d’années lumières de là, une civilisation infiniment plus développée réalise une cartographie des planètes habitées en les classant selon leur degré de développement scientifique. Chez elle, le savoir se transmet génétiquement. Dans leurs recherches, ayant sélectionné la terre, ces aliens choisissent un échantillon précis d’humains qui se trouve composé des élèves de l’instituteur. Ce dernier avant de mourir d’épuisement devant ses élèves leur a appris le contenu de la deuxième loi de Newton en leur demandant de l’apprendre par cœur, même si ls ne la comprennent pas. Lorsque les extraterrestres effectuent une évaluation des savoirs humains, ils sont étonnés de découvrir que ces êtres primitifs semblent maîtriser des notions scientifiques de base. Ainsi impressionnés, ils décident de laisser la terre à son destin, sans interférer dans son développement.

L’instituteur peut être lu comme une fable poétique et humaniste sur la grandeur de la fonction d’enseignant dans la transmission du savoir.

Mon choix de la troisième nouvelle porte sur « Brouillage de toute la bande de fréquence » qui décrit un conflit entre l’Otan et la Russie. Voilà qui nous rappelle quelque chose. Constatant que son pays est en position de faiblesse en matière de transmission électronique et qu’il risque de perdre cette guerre, le quartier-général russe imagine un système de brouillage de toutes les communications, celles de l’ennemi mais aussi les siennes. Mais les Américains parvenant à détruire peu à peu les installations de brouillage, la Russie se trouve en difficulté. Elle sera sauvée grâce au sacrifice du fils du commandant en chef qui parviendra à un brouillage général en précipitant son vaisseau spatial sur un endroit particulier du soleil, déclenchant ainsi une tempête solaire décisive. Dès lors le conflit est ramené à ses dimensions les plus simples sans apport technologique important : « Voyant que les chars russes s’étaient déjà déployés devant eux telle une barrière mortelle, le général [américain] Baker cria :

- Soldats, baïonnettes en l’air !

Tout à coup, le soleil s’évanouissait, puis réapparaissait derrière l’épaisse fumée qui montait du champ de bataille, jetant des ombres irrégulières sur les champs enneigés où un combat sanguinaire faisait rage. »

Trois nouvelles qui constituent de bons exemples du talent aux facettes multiples de l’écrivain Liu Cixin

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