Un grand merci à Babélio pour ce livre remporté lors de la MC Jeunesse. Il est joliment illustré par Grégory Elbaz et plaira aux jeunes lecteurs dès neuf ans. Il reprend la légende de Marthe et la tarasque dans le Tarascon d’aujourd’hui.
Lazare, huit ans est passionné par les monstres, il aime les dessiner. La nuit où il en aperçoit un dans sa chambre, il le suit chez ses voisins et se fait enlever. Sa soeur Marthe, dix ans se lance sur ses traces, d’abord avec l’aide de Nounours, l’agent de la brigade FarFeLu, dirigée par le mystérieux Mister M et chargée d’élucider les cas surnaturels. Elle a fort à faire en ce moment, les habitants adultes sont victimes d’une étrange maladie du sommeil. Lazare ne se trouve pas parmi eux et Marthe le cherche au fin fond des bois où elle rencontre Mastok, une gentille tarasque qui va l’aider dans sa quête et même lui-faire connaître Fer à Cheval, qui n’est autre que le bon roi René devenu une créature surnaturelle qui veille sur les monstres et les fées.
Il s’agit vraiment d’un livre pour enfant, il ne vise pas du tout un public plus âgé. Je pense que la cible se situe entre neuf et douze ans, au-delà, le roman paraîtra bien naïf. Même le plus méchant monstre n’est pas bien terrible, les autres sont pacifiques et aident Marthe dans sa quête. Les deux héros forment un duo détonnant, Mastok est un vieux monstre gentil, érudit, patient et gourmand alors que la fillette est vive et insolente, mais aussi fine mouche. Elle tutoie tout le monde, y compris le roi René, mais elle est trop âgée pour cela, à dix ans on sait différencier les interlocuteurs.
Le roman emprunte à différents genres, fantasy, fantastique, merveilleux et polar. Toutefois son univers est plus survolé que développé, idem pour les personnages. Ceci s’explique par le lectorat visé qui n’a pas besoin d’univers complexes, mais les carences sautent aux yeux des adultes. L’aspect merveilleux aurait pu être plus riche, car finalement on est dans un polar un peu fantastique, mais rien qui n’accroche vraiment le lecteur.
J’ai trouvé très intéressant l’idée de réécrire une vieille légende dans un contexte contemporain et de faire ainsi revivre la mythologie d’une région. L’héroïne est courageuse et déterminée, elle ne s’en laisse pas conter, j’ai bien aimé son bagout. Il y a aussi une réflexion sur les préjugés qu’on peut avoir sur les autres. Marthe a d’abord une idée bien arrêtée sur les monstres en général et Mastok l’amènera à réviser son jugement, il lui apprendra à sortir de ses préjugés.
J’ignore si l’idée de la survie surnaturelle du roi René est une légende locale ou simplement un élément fictionnel de ce roman, mais cela m’a rappelé Arthur, censé dormir sur l’ile d’Avalon avant de revenir à la fin des temps. Comme quoi, les figures légendaires gardent une place bien au chaud dans nos mémoires et nos traditions.
Un livre très sympathique à mettre sous le sapin pour inciter les enfants à lire, c’est nettement plus constructif que de dégommer des zombies sur la console de jeux !
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