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Mort à crédit

Série de 3 livres (Terminée). Écrite par Louis-Ferdinand Céline (3),


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Dernières critiques
Mort à crédit

Je l'ai franchement trouvé dur à lire... les phrases sont trop courtes pour moi... J'ai dû m'accrocher... j'ai préféré les passages sur la famille de Ferdinand plutôt que ceux traitant du fumeux Courtial des Péreires auquel je ne comprenais plus rien. On sent tout de même le souffle d'un Grand, avec ce traitement presque inédit de l'argot. Contrairement à beaucoup, je préfère le Voyage au bout de la nuit.
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Mort à crédit

Céline… les uns me disaient « non » les autres « oui ». Je comprends désormais ces avis partagés. Quel style éblouissant ! Mais que c’est noir et cru et violent. Du coup je vais attaquer "Voyage au bout de la nuit", qui précède celui-ci. Mais "Mort à Crédit" raconterait l’enfance du personnage du précédent. En bon autodidacte, j’ai attaqué impulsivement et je me suis planté. Enfin peut-être que non finalement.
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Mort à crédit

" Qu'est-ce que vous vous voulez savoir ?... Ma jeunesse ? Mais ça n'intéresse personne... ça a si peu d'importance. Ce n'est rien, ma jeunesse, ça n'existe plus... Vous feriez mieux de demander à d'autres... ça leur ferait plaisir de parler d'eux... Ils ont une carrière à faire, ils y croient... l'Académie... Moi, aujourd'hui on ne m'aime pas... Et puis c'est triste, ma jeunesse... Vos lecteurs, ils veulent des choses gaies, le monde est bien assez moche comme ça... Alors, inventez, c'est pas moi qui vous contredirai... "

(Entretien avec Claude Bonnefoy, 1961).



Louis Ferdinand Céline était un salaud qui se savait salaud et en rajoutait une couche.

Mais il a d’abord laissé cet incipit de « Mort à crédit » :

« Nous voici encore seuls. Tout cela est si lent, si lourd, si triste… Bientôt je serai vieux. Et ce sera enfin fini. Il est venu tant de monde dans ma chambre. Ils ont dit des choses. Ils ne m’ont pas dit grand-chose. Ils sont partis. Ils sont devenus vieux, misérables et lents chacun dans un coin du monde.

Hier à huit heures Madame Bérange, la concierge, est morte. Une grande tempête s’élève de la nuit. Tout en haut, où nous sommes, la maison tremble. C’était une douce et gentille fidèle amie. Demain on l’enterre rue des Saules. Elle était vraiment vieille, tout au bout de la vieillesse. Je lui ai dit dès le premier jour quand elle a toussé : « Ne vous allongez pas, surtout !… Restez assise dans votre lit ! » Je me méfiais. Et puis voilà… Et puis tant pis.

Je n’ai pas toujours pratiqué la médecine, cette merde. Je vais leur écrire qu’elle est morte Madame Bérange à ceux qui l’ont connue. Où sont-ils ? »

Une histoire ? : Oui, oui, il y a une histoire. Souvenirs d’enfance et de jeunesse dans un délire fiévreux. « Alors, j’ai bien vu revenir les mille et mille petits canots au-dessus de la rive gauche…ils avaient chacun dedans un petit mort ratatiné dessous sa voile... Et son histoire…ses petits mensonges pour prendre le vent. »

Et pourtant il y a l’oncle Édouard.

Des Personnages ? : À foison, ça en pleut dans tous les coins, décrits, faut voir … ! Des secondaires et des principaux, mélangés. Le Ferdinand, bien sûr, celui qui nous parle .Des Ratés et inadaptés, émouvants, tragiques autant que ridicules ; figures géniales : enfin… ce ne sont pas les personnages mais la façon de les décrire. Des « tètes » à la « frères Joël et Ethan Coen » mais en moins caricaturales, plus tragiques, plus agitées, plus…

Mais tendresse aussi de Céline pour ses personnages. La grand-mère Caroline qui meurt: « elle a voulu me dire quelque chose,……travaille bien mon petit Ferdinand, qu’elle a chuchoté…j’avais pas peur d’elle. On se comprenait au fond des choses. Apres tout, c’est vrai, en somme, j’ai bien travaillé…ça regarde personne »

Et il y a l’oncle Edouard et son tricycle mono cylindre

Un style ? : La « fameuse musique » de Céline. Descriptions collectives hallucinées. L’argot y devient

une création littéraire musicale et lyrique, qui passe outre toutes les règles grammaticales.

Et le correcteur orthographique de « Word » ne veut pas !!!

Les points d’exclamations scandent les fureurs et des horreurs.

Et pourtant, il y a l’oncle Edouard qui est toujours là quand il faut.



Pour quelles raisons pourrait-on ne pas aimer ce livre ?

Pour les mêmes raisons qu’il peut nous époustoufler.

C’est du genre bavard bien sûr, parce que même dans les descriptions, on entend le Ferdinand qui parle.

Essayez, vous verrez. Si vous « ne rentrez pas dedans » ce n’est pas grave.

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Mort à crédit

J’avais adoré Voyage au bout de la nuit, livre lu il y a presque 10 ans. Mort à crédit trônait dans ma bibliothèque depuis ce moment. Commencé plusieurs fois sans grand entrain je me suis dit qu’il était temps de le lire en entier.

J’ai mis du temps à m’adapter au style et à la syntaxe. On passe souvent du coq à l’âne. Mais une fois dans le récit on s’y fait et la lecture devient plaisir.

Si vous avez aimé le Voyage il est fort probable que vous aimerez la Mort si vous vous donnez la peine de le lire.
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Mort à crédit

Le narrateur évoque ses jeunes années. L'auteur cherche sa voie, tout au long de son périple ,et raconte des situations extravagantes, ubuesques parfois, empreintes de théatralité, sur fond de misère humaine. Grande richesse de mots et de savoureuses métaphores.



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Mort à crédit

« Elle [ma mère] a tout fait pour que je vive, c'est naître qu'il aurait pas fallu »



« Mort à crédit » : Roman de l'enfance de Ferdinand Bardamu - l'alter ego de Céline que le lecteur a rencontré au préalable dans « Voyage au bout de la nuit ». Une enfance placée sous le signe de la culpabilité. Ferdinand enchaînera les échecs au point de causer, malgré-lui, la ruine de ses parents. Au-delà de ces figures parentales dysfonctionnelles, toutes les rencontres avec le monde des adultes que la vie placera sur sa route apporteront son lot de désillusions. Seul l'oncle Édouard, figure adulte pondérée, apportera un minimum de réconfort au jeune garçon. Ses interventions, bien que sporadiques, se révéleront à chaque fois décisives dans la vie de Ferdinand.



Dans ce second livre, Céline libère sa prose, tord la langue, use d'un langage argotique, particulièrement ordurier. Un goût certain pour la pourriture dans des descriptions qui inondent le lecteur jusqu'à la nausée. Cette dernière est d'ailleurs le thème récurrent du livre. C'est suite à un malaise et une fièvre délirante, que nous revivons l'enfance de Bardamu dans un immense flash-back. À bien des égards, la prose célinienne dérange, elle met en lumière les vices humains. On oscille entre la trivialité qui éructe au fil des pages et une certaine poésie surannée, des aphorismes à la portée universelle et définitive. Comme deux roses sur un tas de fumier qui n'attendent que le lecteur pour être cueillies.



Quand on prend du recul sur ces pages, on est saisi par la vision de ce texte criblé de points de suspension. Comme si Céline lui faisait subir la même trépanation dont il a prétendu avoir lui-même été l'objet. Avec pour résultat un rythme, un phrasé unique.

On comprend alors aisément la fascination qu'il a pu exercer sur le dialoguiste Michel Audiard. Tout le cinéma français d'après-guerre des Gabin, Blier, Ventura... c'est la langue de Céline qu'il récite. Le parlé de la rue… le langage de la vie…
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Mort à crédit

Céline avait bien dit qu'il cherchait, par son style, à parler à l'oreille du lecteur. Or, la narration dans Mort à Crédit est l'évidence que cet effet recherché a été bien réussi, surtout vers la fin du bouquin lorsqu'on a bien apprivoisé ce style narratif, et que l'usage d'argot particulier à Céline n'est plus une nouveauté. La lecture s'ensuit dès lors très facilement, je me suis surpris à voir combien des pages j'avais passé sans que je m'en aperçoive.



L'abondance des points de suspension également... Céline qui alterne entre les dialogues et la narration au milieu d'un paragraphe sans en faire aucun cas... ça ajoute du dynamisme certainement, ou bien quelque chose dans ce genre. Ça rend léger la lecture.



J'ai trouvé la lecture très jouissive au niveau du style, par contre le côté un peu désabusé de Voyage au bout de la nuit a fait défaut dans ce tome. Les nombreux passages sur l'inutilité de la vie, la nature humaines et tant d'autres ne sont presque pas présentes, on reste sur sa faim. L'honnêteté un peu brutale par laquelle il raconte ses parents par contre m'a bcp parlé, j'ai tout de suite vu ma petite maman dans le personnage de la mère, les défauts du père et la relation conflictuelle du couple parental furent très touchants à lire, malgré le cynisme ambiant qui règne au long des chapitres.



Le voyage en Angleterre aussi m'a fait de quoi, les descriptions du merrywin collège et de la nature un peu brutale du lieu a aidé à cémenter une atmosphère un peu grisâtre très "britannique" qui a perduré le long de ce chapitre pour moi. Ça m'a plu aussi de voir le thème de l'expérimentation sexuelle entre garçons abordés si librement par l'auteur.
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