AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Vous aimez cette série ? Babelio vous suggère

1323 lectures
3 livres
919 lectures
2 livres
2062 lectures
2 livres
197 lectures
3 livres
6243 lectures
5 livres

Dernières critiques
Une autre histoire de la littérature française,..

JC'est un livre que je conserve, car il est toujours de bon usage. J'ai eu un regain d'intérêt pour ce livre après avoir regardé toute la collection des DVD de l'émission "Histoire personnelle de la littérature française", réalisée sous forme d'entretiens entre Jean d'Ormesson et Olivier Barrot. J'ai toujours eu de l'affection pour cet auteur si vif et agréable, qui aimait tant la littérature que, malgré les différences sérieuses d'idées politiques, il était ami avec Aragon et même Jean-Luc Mélenchon ! Jean d'Ormesson pratiquait à merveille l'art de la conversation, et s'il parlait de littérature, je ne pouvais pas m'ennuyer une seconde en sa compagnie.



Dans cet ouvrage, d'une facture assez classique, puisqu'il suit l'ordre chronologique, depuis les quatre chroniqueurs du Moyen Âge jusqu'à l'aventure de la NRF, en ponctuant ces 329 pages de chapitres sur des mouvements collectifs : le classicisme, les Lumières, le romantisme, le surréalisme et la N.R.F. En des chapitres assez brefs (de 5 à moins de 10 pages), il nous dresse des portraits d'auteurs, nous informe d'une manière souvent guillerette et optimiste, mais avec une sensibilité parfois mélancolique, ce mélange de légèreté et de profondeur sans avoir l'air d'y toucher qui lui allait si bien, à ce jeune homme aux cheveux blancs et au regard bleu, de tout ce qu'il faut savoir sur l'auteur - événements essentiels, formules intelligentes sur ses buts, son style, et avis d'autres auteurs sur lui.



Autant dire que vous n'êtes pas sorti(e) des grands auteurs si vous suivez ses traces : il jouait au modeste, mais il avait une culture incroyablement étendue, une érudition joyeuse, de passion contagieuse. Il est difficile de lire ses portraits de Rabelais, Molière, Racine, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Balzac, Mérimée, Flaubert, Gide, Aragon, Queneau, et il faut en passer tellement, sans avoir envie de se plonger ou replonger dans leurs ouvrages. J'y ai retrouvé des auteurs que j'aime et connais bien, comme Balzac, Baudelaire, Hugo, d'autres que je n'ai pas eu l'occasion de découvrir, comme Paul Valéry, Paul Morand, Roger Martin du Gard, Simenon... J'ai le sentiment que, comme moi, il aimait particulièrement les classiques du XVIIème siècle, la "belle langue", les vers gracieux et réguliers, la comédie et la tragédie. À refermer son livre, je me dis que je n'ai plus le temps, il me reste tant de précieux livres que je ne connais pas encore.



Lire Jean d'Ormesson parlant de la littérature de notre pays, c'est renouer avec la flamme de la jeunesse, avec les enjeux et les fiévreuses recherches des poètes, suivre les soubresauts de l'histoire en train de se faire (autre domaine de connaissances que j'aime profondément), et combattre la "barbarie", à commencer par la désaffection de la jeunesse envers les livres et la prédominance des écrans, surtout le mode de lecture déroulant qui ne s'arrête sur rien.
Commenter  J’apprécie          40

{* *}