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2.67/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Sète , le 12-3-1918
Mort(e) à : Paris , le 17-2-1988
Biographie :

Pierre-Jean Vaillard né à Sète le 12 mars 1918, mort le 17 février 1988 à Paris à l'âge de 69 ans , est un chansonnier français. Il a épousé le 9 février 1942 à Tunis Odette Marie Céleste Kellner. Il repose au cimetière de Montmartre.

Chansonnier, écrivain, auteur d'aphorismes, comédien de théâtre et de radio, il a été à l'origine avec Jacques Canetti, de la fondation, en 1943, du théâtre des Trois-Baudets à Alger (rue Mogador). Il a été la tête d'affiche du Théâtre des Deux Ânes pendant plus de 30 ans.

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Pierre-Jean Vaillard. Le p'tit bruit.


Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Un bienfait n'est jamais perdu. C'est peut-être pour ça qu'on n'en trouve jamais !
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Je me souviens soudain que j'ai pourtant un bien joli souvenir d'une demoiselle des téléphones.
Un bien lointain souvenir en réalité. C'était il y a trente ans, et je peux bien raconter maintenant une si vieille aventure ; les années sont passées et la jolie personne dont je vais parler est certainement aujourd'hui mère de famille, si ce n'est grand-mère, de plusieurs.
J'étais en tournée et nous donnions notre spectacle pendant huit jours au ravissant petit théâtre du Trianon de Bordeaux (devenu cinéma depuis, c'est dans le fameux ordre des choses).
C'était au début du printemps, et moi j'étais dragueur comme on l'est à vingt ans.
Il fallait que j'envoie un télégramme à Paris, et, n'ayant pas le temps d'aller à la poste, je décidai de l'envoyer par téléphone.
A peine avais-je entendu la voix de la personne qui me répondait que mon coeur se mit à sautiller. Il faut dire que j'ai toujours été particulièrement sensible au charme des voix. Et puis, il y a aussi cette raison qui fait que jamais la voix ne trompe. L'oreille musicienne juge des hommes à la voix. Il faut savoir entendre. Le visage se compose. Les gestes se calculent. Le regard même peut duper. Mais la voix ne trompe pas, même si les paroles trompent.
Celle qui me répondait était céleste. Je devais téléphoner au Paradis. J'étais Ulysse en communication avec la reine des Sirènes.
Après avoir dicté mon télégramme, la voix me demanda la signature.
- Vaillard, dis-je.
- Cela s'écrit comment ? me demanda l'ange qui était au bout du fil... Epelez-moi.
C'est alors que je fus frôlé par l'aile du génie et que je lui répondis :
- Soit, je vais vous épeler, voulez-vous noter très attentivement.
V A I L L A R D
V - Comme "Voulez-vous souper avec moi ce soir ?"
A - Comme "Après le spectacle".
I - Comme "Il y a un petit restaurant adorable sur les Quinconces".
DEUX L - Comme "Deux ailes de poulet seront dans nos assiettes".
A - Comme "Avec des huîtres et du champagne".
R - Comme "Rendez-vous à minuit et demi devant le Trianon".
D - Comme "Demain, débrouillez-vous pour pouvoir rester au lit jusqu'à midi".
C'était bien téméraire. J'ai entendu au bout du fil un léger rire de cristal. Puis la voix a dit :
- Je vous relis, monsieur.
Et elle a tout relu en effet, en ajoutant à la fin :
- Tout est bien noté.
A minuit et demi, elle était là, devant le Trianon, qui valait plus pour moi à cet instant que le Grand Trianon. Je suis allé vers elle. Elle est venue vers moi. "Je vous apporte une copie de votre télégramme", m'a-t-elle dit.
Elle était ravissante, je ne m'étais pas trompé.
Le programme que j'avais établi en épelant mon nom a été suivi point par point jusqu'au lendemain midi, et même davantage.
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Avant-propos

Chaque jour est un bien que du Ciel je reçois.
Jouissons aujourd'hui de celui qu'il nous donne.
Puisque la vie est quotidienne, faisons, entre la lune et le soleil, un bouquet d'étoiles (hélas ! filantes...) avec toutes les heures qu'elle nous offre ; lions en gerbes quelques jolis mots, quelques pensées heureuses, quelques idées drôles ; cueillons dès aujourd'hui les bonheurs de ce jour, car l'instant où j'écris est déjà loin de moi.
Je ne prends la plume que pour mon amusement et pour quelques esprits pas pressés, des coeurs comme le mien (j'entends par là des coeurs futiles), des imaginations promptes à s'égarer dans les exquis méandres de l'extravagance, pour des poètes cachés dans la foule et qui, s'ils ne sont pas forcément orfèvres en colliers de rimes, comprennent sagement que le plus beau poème du monde est le battement de coeur que le Ciel nous accorde en cette seconde, puisqu'il pourrait nous l'ôter dans la seconde qui suit, et que le plus beau jour est tout de même celui qui nous éclaire en ce moment car nous pouvions ne pas le voir.

Sidi-Bou-Saïd, 20 juin, 1972.
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Méfiez-vous des gens dont on dit qu'ils ont le cœur sur la main. Comme ce n'est pas sa place, demandez-vous ce qu'ils peuvent bien avoir à la place du cœur.
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17 octobre 1972
QUI TRAITE DE LA RIME
ET DE GEORGES BRASSENS

Rentrée de Georges Brassens à Bobino.
Il est adoré. Il le mérite. Pourquoi les gens l'aiment-ils ?
Parce qu'il parle le langage pur et simple de Boileau ("ce qui se conçoit bien s'énonce clairement"), parce qu'il n'y a pas un seul mot d'hexagonal dans tout ça.
Parce que les personnages dont il nous parle dans ses chansons : Margot, Martin, l'Auvergnat, Jeanne, Hélène, le vieux Léon et Tonton Nestor ne sont pas des gens qui "repensent leurs problèmes", qui "entament des dialogues", qui se "recyclent".
Parce que, sans "sono", sans vacarme, sans onomatopée, il chante la poésie de tous les temps, le vin, les lilas, le temps passé, la première fille, l'orage, la marguerite, les amoureux des bancs publics, le bois de son coeur et l'eau de la claire fontaine.
Avec ses titres seuls on peut faire un poème.
Les auditeurs, les spectateurs, l'aiment pour tout cela et aussi (mais je crois qu'ils ne s'en rendent pas compte) parce qu'ils sont sous le charme de la rime qui vient avec tant de naturel, souple, souvent riche, attendue et pourtant imprévue, toujours soignée, ciselée avec un soin extrême.
Cela montre qu'inconsciemment, dans l'esprit du public, le souci de rimer n'est pas encore mort.
Paradoxalement, Brassens plaît également à une fraction importante du public qui fait étalage (pour être dans le vent culturel de l'heure) de son mépris pour la rime, qui s'en moque, la tourne en dérision, la trouve ridicule, inutile, désuète.
Ces gens-là ne savent pas que la recherche de la rime est une grande discipline de la pensée, qu'elle oblige à vingt fois, cent fois sur le métier remettre son ouvrage, mais qu'à travers les recherches qu'elle exige, les tourments exquis qu'elle cause, elle donne la joie d'aboutir toujours au mot précis, au seul mot qui convient et qui est généralement le mot le plus simple :

La cane
De Jeanne
Est morte au gui l'an neuf.
Elle avait fait, merveille,
La veille,
Un oeuf !

Les chansons de Brassens sont construites avec les mots les plus humbles, les plus prestigieux, les plus purs à la fois venus de notre passé, les mots que nos pères, que nos maîtres nous ont appris, les mots qui nous viennent de la richesse de notre langage :

Chemin faisant, que ce fut tendre
D'ouïr à deux le temps joli
Que l'eau du ciel faisait entendre
Sur le toit de mon parapluie.
J'aurais voulu, comme au déluge,
Voir sans arrêt tomber la pluie
Pour la garder sous mon refuge
Quarante jours, quarante nuits.

N'est-il pas étonnant qu'à l'époque de la "remise en question", du "il-faut-penser-ceci-il-faut-penser-cela", Brassens, ce merveilleux classique, enchante et soit l'idole de milliers de progressistes attardés qui adorent en lui ce qu'ils brûlent en place publique.
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Faire l'amour c'est encore ce qu'on a trouvé de mieux jusqu'à aujourd'hui, pour lutter contre l'insémination
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Pierre-Jean Vaillard
"Un bienfait n'est jamais perdu. C'est peut-être pour ça qu'on n'en trouve jamais !"
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