Pétain et les Allemands - général Jacques Le Groignec. Sabotage des communistes contre le réarmement français face à une Allemagne puissante militairement et qui veut la revanche de 14-18.
Extrait P195
"Mais la faiblesse de l'industrie française par rapport à la puissance industrielle allemande, ne laisse aucune possibilité de compenser le temps perdu. En outre, l'appareil du Front populaire et son chef n'ont ni la volonté ni la capacité d'agir sur la préparation morale et intellectuelle des Français à l'inévitable et proche épreuve de la guerre. La preuve en est donnée par le choix que fait Léon Blum en confiant la charge de ministre de l'Éducation nationale à Jean Zay dont le nom reste indissociable de l'emblème national réduit à la fonction de torche-cul. La preuve en est encore donnée par le laxisme démagogique qui, après le vote de la loi des quarante heures, interdit de recourir aux heures supplémentaires. Tel est l'objet de la circulaire du 2 juillet 1936, signée Daladier et concernant les arsenaux". Il faudra attendre le 27 octobre 1936 pour qu'une nouvelle circulaire abroge cette disposition et permette aux spécialistes des arsenaux de travailler jusqu'à 60 heures par semaine Mais la propagande défaitiste du parti communiste est à l'œuvre. Elle provoque des sabotages. Daladier les dénoncera : « II y a eu le sabotage des moteurs d'avions aux usines Farman à Boulogne-Billancourt, dans des conditions vraiment affreuses . Il y a eu un certain nombre de sabotages dans les poudreries, notamment à la poudrerie de Sorgues, où l'ingénieur Muret les a relevés. Il y a eu des sabotages dans les casemates de la région fortifiée de Boulay, des sabotages de fusée d'obus et de balles anti-tanks en pleine bataille de France. » Le 27 mai 1940, le tribunal militaire de Paris condamne à la peine de mort trois ouvriers des usines Farman. Leur grâce est refusée par le Président de la République, et ils sont exécutés. Parmi eux, un jeune communiste âgé de dix-sept ans et demi qui, au cours de l'instruction, avait courageusement revendiqué son appartenance au Parti. Sancta simplicitas!"
Jacques Le Groignec - Petain et les Allemands. La France-maçonnerie et l'armée française. P25-26
L'armée française, dont les regards sont tournés vers le Rhin, conserve un moral élevé malgré la subversion intérieure et les affrontements idéologiques liés au procès du capitaine Dreyfus, , et à l'affaire des fiches dont Pétain est l'une des nombreuses victimes. Son bref séjour au 104º R.I. donne, lieu, en effet, à l'établissement d'une fiche édifiante: « Passé à l'École de Guerre, inconnu, mais des rens nouveaux et sérieux le donnent comme professant des idées nation. et cléricales ».
Cette fiche montre, parmi tant d'autres, que le processus de diabolisation des idées nationales, et leur amalgame avec la tradition chrétienne, est à l'œuvre. Elle est établie par le Grand Orient de France, et destinée aux Services du général André, ministre de la Guerre. C'est l'époque du ministère Combes et de l'application de la loi de 1901 sur les congrégations. Les écoles congrégationistes sont fermées et les congrégations expulsées de leurs couvents. La chasse aux sorcières s'organise.
En octobre 1900, un décret a confié au seul ministre de la Guerre la responsabilité de l'établissement des tableaux d'avancement au choix des officiers. L'idée est de pousser les « libres penseurs » et les >>
Les renseignements ainsi recueillis sont archivés au Grand Orient et communiqués au cabinet du ministre de la Guerre. A la date du 30 octobre 1903, 18 818 fiches ont été établies, alors que l'armée française compte 27 000 officiers.