Avec Pétain, la vie semble commencer à 60 ans. Né en 1856 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais), au début du Second Empire, il a quand même déjà 14 ans quand la France est vaincue par la coalition prussienne.
C'est en 1916, à 60 ans et à Verdun, que sa gloire débute, l'année où il met en échec les avancées de l’armée allemande.
Dès lors, les honneurs l’accompagneront, jusqu’à la suprême disgrâce en 1945.
Henri-Philippe-Omer Pétain, c’est un destin tardif, celui d’un homme à la santé exceptionnelle, qui décroche la gloire à 60 ans, se marie à 64, devient un mythe pendant un quart de siècle, un apprenti dictateur à 84 ans, avant d’être traduit devant une Haute Cour de Justice et condamné en 1945 pour atteinte à la sûreté nationale et intelligence avec l’ennemi.
Il fut placé en détention sur l'île d'Yeu et De Gaulle rejettera toute demande de grâce.
Pétain s’éteindra en 1951 à l’âge de 95 ans. ***
« Drapé d'orgueil, la misère de sa solitude a tout sacrifié à être un chef. - Bien sensible, mais à ce qui le touche. - Assuré de soi, conscient de ce qu'il vaut. - Trop assuré pour renoncer, trop ambitieux pour être arriviste, trop personnel pour faire fi des autres, trop prudent pour ne point risquer. - Philosophe en action, sa philosophie c'est l'ajustement" (De Gaulle, à propos de Pétain, in Philippe de Gaulle: De Gaulle, mon père - Entretiens avec Michel Tauriac - Tome 2, chap. 13 "Un sacré caractère")