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4.22/5 (sur 9 notes)

Nationalité : Afrique du Sud
Né(e) à : Kimberley , le 19/09/1933
Mort(e) le : 19/07/1965
Biographie :

Ingrid Jonker est une écrivaine d'Afrique du Sud, de langue afrikaans et issue de la communauté afrikaner.

C'est à l'âge de 6 ans qu'Ingrid Jonker commença à écrire des poèmes et à l'âge de 16 ans entama une correspondance régulière avec Dirk Opperman, un écrivain et poète sud-africain.

Si c'est à l'âge de 13 ans qu'elle écrivit son premier recueil de poème (Na die somer - après l'été), sa première publication (Ontvlugting - la fuite) eu lieu en 1956 alors qu'elle a 23 ans.

Son père, député du parti national, fut alors nommé président de la commission de censure du parlement sud-africain. À son grand embarras, sa fille était une opposante politique au pouvoir en place. Leur différend s'étala sur la place publique qui amena le père à renier sa fille en plein débat parlementaire. À la même époque, Ingrid Jonker était la maitresse de deux écrivains engagés, Jack Cope et André Brink. L'un des deux était responsable de sa grossesse non désirée et Ingrid Jonker se fit pratiquer une interruption volontaire de grossesse alors que l'avortement était un crime selon les lois sud-africaines de l'époque.

Le rejet de son père et l'acte d'avortement contribua à la dépression d'Ingrid Jonker qui prit la décision de se faire interner en 1961 à l'hôpital psychiatrique de Valkenberg.

En 1963, un nouveau recueil de ses poèmes fut publié. L'accueil du public de langue afrikaans fut hostile alors que Jonker était désormais cataloguée comme écrivaine progressiste au côté de Breyten Breytenbach, André Brink, Adam Small et Bartho Smit (les Sestigers).

Jonker remporta malgré tout le prix littéraire de la presse de langue afrikaans qui lui permit de partir voyager en Europe. Après le refus de Jack Cope de l'accompagner, c'est au bras d'André Brink qu'elle visita Paris et Barcelone. C'est au cours de ce voyage que Brink lui annonça qu'il refusait de quitter son épouse et c'est prématurément qu'il retourna en Afrique du Sud.

Dans la nuit du 19 juillet 1965, tourmentée dans sa vie personnelle et désespérée par la situation de son pays, Jonker se rendit sur une des plages du Cap, entra dans la mer et se noya.

Après son suicide, Jack Cope établit la fondation Ingrid Jonker qu'il dirigea jusqu'à sa mort en 1991.
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Vidéo de

Ingrid JONKER – Poétesse de la rebellion sud-africaine (France Culture, 2007) Cinquième émission de la série « Grandes traversées » diffusée le 27 juillet 2007 sur France Culture.


Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ville fantôme…



Ville fantôme
La pluie est passée
vie lointaine et ville fantôme
de glands                        de colombes remplies d’aurore
mes mains étaient écureuils
vives       furtives       à l’affût
vie lointaine et ville fantôme
à travers tous tu es arrivé
avec un simple sourire
comme d’un long voyage
la pluie passée
s’est réchauffée sur ma peau
la pluie d’ocre et de fumée
portant le parfum de tes mains nettoyées
colombes tièdes et le pavot ouvert
de l’orange du ciel


/ Traduction de l’afrikaans Boris Hainaud,
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L’enfant abattu par des soldats à Nyanga



L’enfant abattu par des soldats à Nyanga
L’enfant n’est pas mort
l’enfant lève les poings contre sa mère
qui crie Afrika ! crie l’odeur
de la liberté et du veld
dans les ghettos du cœur cerné

L’enfant lève les poings contre son père
dans la marche des générations
qui crie Afrika ! crie l’odeur
de la justice et du sang
dans les rues de sa fierté armée

L’enfant n’est pas mort ni à Langa ni à Nyanga
ni à Orlando ni à Sharpeville
ni au commissariat de Philippi
où il gît une balle dans la tête

L’enfant est l’ombre noire des soldats
en faction avec fusils blindés et matraques
l’enfant est de toutes les assemblées de toutes les lois
l’enfant regarde par les fenêtres des maisons et dans
     le cœur des mères
l’enfant qui voulait simplement jouer au soleil à Nyanga
     est partout
l’enfant devenu homme arpente toute l’Afrique
l’enfant devenu géant voyage dans le monde entier

Sans laissez-passer


/Traduction par Philippe Safavi
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Tous les hommes ont une tête

Tous les hommes ont une tête
un corps
et deux jambes
ils essaient de te ressembler

*

Hier soir

hier soir dans tes bras
sous le fer à cheval de la lune
nous avons cueilli un trèfle
à quatre feuilles opportunes

aujourd'hui je me tiens
près de la poubelle dans le jardin
le coeur suspicieux
comme une poule qui picore du grain

le grain devient gravier
et la pente vient s'ouvrir
l'amour n'est rien d'autre
qu'un peu de désir

*

Je ne veux plus recevoir de visites

Je ne veux plus recevoir de visistes
ni tasses de thé café surtout pas d'eau-de-vie
je ne veux plus les entendre attendre leur courrier
je ne veux plus les entendre étendus les yeux grands ouverts alors que
les autres dorment vastes comme l'horizon autour de ses sourcils
et pourquoi voudrais-je connaître leurs problèmes toujours les mêmes
l'une sans ovaires l'autre une leucémie
l'enfant sans zizi et le vieillard
qui a déjà oublié qu'il était sourd
le caprice de la mort aux feux de signalisation
les gens vivant auprès de la mer comme au Sahara
les traîtres à la vie avec le visage de la mort
et de Dieu

je veux seulement être seule voyageant avec ma solitude
pour canne
et croire encore que je suis unique
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L’enfant n’est pas mort ni à Langa ni à Nyanga
ni à Orlando ni à Sharpeville
ni au commissariat de Philippi
où il gît une balle dans la tête

[…]

l’enfant qui voulait simplement jouer au soleil à Nyanga est partout
l’enfant devenu homme arpente toute l’Afrique
l’enfant devenu géant voyage dans le monde entier

Sans laissez-passer.
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