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3.32/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , le 01/04/1845
Mort(e) à : Pau , le 21/10/1877
Biographie :

Louisa Siefert est une poétesse française.
Issue d'une famille protestante établie à Lyon, et accablée dès l’adolescence par une maladie qui devait l’emporter précocement, elle a laissé une poésie empreinte de douleur mais soutenue d’un vif spiritualisme protestant.
Son premier recueil de poèmes, Rayons perdus, paru en 1868, connaît un grand succès. En 1870, Rimbaud s'en procure la quatrième édition et en parle ainsi dans une lettre à Georges Izambard : « ...j'ai là une pièce très émue et fort belle, Marguerite [...]. C'est aussi beau que les plaintes d'Antigone dans Sophocle. »
En 1863, elle fait la connaissance de Charles Asselineau, ami de Baudelaire, et entre grâce à lui en relation avec des écrivains tels que Victor Hugo, Edgar Quinet, Émile Deschamps, Théodore de Banville, Leconte de Lisle, Sainte-Beuve, Michelet et avec le peintre Paul Chenavard. Asselineau adresse son premier recueil à Victor Hugo, qui lui envoie en retour une photographie dédicacée ainsi : « À Mademoiselle Louisa Siefert après avoir lu ses charmants vers ».
Elle meurt à l'âge de trente-deux ans, à Pau où elle soignait une tuberculose osseuse (coxalgie) qui avait fini par atteindre ses poumons.
Louisa Siefert est l'arrière-grand-tante du chanteur Renaud.

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Source : Wikipedia
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« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964]) « Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960]) 0:00 - Sophie Huë 0:30 - Ondine Valmore 1:41 - Augustine-Malvina Souville, dite Madame Blanchecotte 2:53 - Tola Dorian 4:14 - Émilie-Georgette-Louisa Siéfert 6:01 - Jeanne Loiseau, dite Daniel Lesueur 6:51 - Maria Anastasia Krysiska 8:36 - Générique Références bibliographiques : Alphonse Séché, Les muses françaises, anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Éditions Louis-Michaud, 1908 Alphonse Séché, Les muses françaises, anthologie des femmes-poètes (XXe siècle), Éditions Louis-Michaud, 1908 Images d'illustration : Ondine Valmore : cf. « Référence bibliographique » Tola Dorian : https://www.alamy.com/stock-image-portrait-of-kapitolina-sergueevna-mestcherskaa-1839-1918-known-as-164523258.html Daniel Lesueur, née Jeanne Loiseau : cf. « Référence bibliographique » Maria Anastasia Krysiska : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Krysinska#/media/Fichier:Marie-krysinska.jpg Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license. Site : https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html #PoétessesFrançaises #PoèmesDeFemmes #LittératureFrançaise

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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Louisa Siefert
Sotto voce

Le bonheur est un oiseau
Plus léger que l'oiseau-mouche
Et sous lui, comme un roseau,
Notre âme plie et se couche.
Chut! Ne faisons pas de bruit:
Dans le secret de la nuit,
D'un regard ou d'un sourire
Soyons heureux sans le dire,
L'oiseau vient, passe et nous fuit.
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Louisa Siefert
Passer tout près, passer et regarder de loin,
Et frémir sans oser continuer la route,
Et refouler, de peur d’un indiscret témoin,
Ces derniers pleurs, tout prêts à couler goutte à goutte !

De lourds nuages gris que l’éclair déchirait
Cachaient tout l’horizon, et les minutes brèves
S’envolaient, ô suprême et douloureux regret !
Sans que j’eusse entrevu le pays de mes rêves.

Soudain un coup de vent, dont j’avais frissonné,
Troua du bout de l’aile un large pan de nue,
La montagne apparut le front illuminé,
Neigeuse et rose comme une vierge ingénue.

Le voile retomba presque aussitôt, mes yeux
En sondaient vainement les replis. Dans la brume
L’impur limon d’en bas semblait gagner les cieux,
Et de nouveau mon cœur s’emplissait d’amertume.

Alors, gage éternel de l’éternel amour,
L’arc-en-ciel, cet anneau que porte au doigt la terre,
Teint pour elle par Dieu de tous les feux du jour,
A mon regard troublé découvrit le mystère :

Oui, la paix qui descend du plus fort, du plus grand,
Sur celui qui chancelle et doute ! oui, l’épreuve,
Oui, la vie et la mort, mots que nul ne comprend,
Oui, l’idéal sacré dont l’âme est toujours veuve !

Oui, le soleil dardant ses rayons éclatants,
Oui, sur le passé noir le pardon qui s’attarde,
Et, dans cet infini que nous nommons le temps,
L’humanité qui marche à Dieu qui la regarde !
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Louisa Siefert
La Cure

C’est un vieux cimetière étroit, pauvre, rustique,
Où d’humbles croix de bois, lugubre floraison,
Se détachent en noir sur le vert du gazon.
Puis une église avec un auvent pour portique,
Dont le petit clocher montrant le ciel du doigt,
Par un mouvement doux s’accoude sur le toit.

Adossée à l’église & plus modeste encore
La cure : une fenêtre avec un rideau blanc,
Un pot de basilic, un volet chancelant,
Au devant un jardin qu’un seul rosier décore
Et que ferme une claie, aux vieux ais vermoulus
Qui depuis bien longtemps ne se rejoignent plus.

Le tout calme, discret, charmant, mélancolique ;
Quelques saules pleureurs, un ou deux peupliers
Et comme fond, là-bas, de gros & grands noyers.
Pas une âme d’ailleurs sur le sentier oblique,
Qui fuit le long du mur & des buissons chétifs :
Seule, la rêverie y marche à pas furtifs.
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Désir

"O volupté de vivre, ô volupté d'aimer"
André Theuriet


Oh ! refaire des vers, laisser le rire éclore,
Retrouver frais et purs les rêves d'autrefois,
Reprendre ma jeunesse au printemps, à l'aurore,
Et refleurir soudain avec l'œillet des bois.

Puis, lorsque sur mon front redressé, la ramure
Jettera son réseau mêlé d'ombre et de jour,
Que chaque nid aura son hymne ou son murmure,
Rouvrir mon cœur au doux chanteur divin, l'amour !

Enfin, comme le lac insondable et limpide,
Où le soleil se joue en longs rayons joyeux,
Sous l'éblouissement d'un seul regard rapide,
Réfléchir de nouveau tout le ciel dans mes yeux !...

Les Ormes, février 187...
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FRIMAIRE.


Au-dessus des glaciers qui découpent l’azur,
Au-dessus des grands bois qui surplombent la grève,
Dans ses frissons de vierge et ses blancheurs de rêve,
Comme un camellia fleuri dans l’éther pur,
La lune lentement et fièrement s’élève.

Devant elle un air froid descend des monts transis,
Une brume d’argent monte des lacs mystiques,
Le givre aux arbres pend ses joyaux fantastiques,
Et, mystérieux temple aux reflets indécis,
La cascade gelée a des arceaux gothiques.

C’est l’heure où les rameaux effilés et tendus
Pleurent tout bas, vibrant comme des chanterelles
Sous l’invisible archet des peurs surnaturelles ;
C’est l’heure où les flots lourds à leurs bords éperdus
Se figent, fatigués de leurs longues querelles.

C’est l’heure où brusquement réveillée, au détour
Du sentier blanc, s’allume une étroite fenêtre.
Chaque nuit en tremblant on la voit apparaître,
Lampe pour le travail ou phare pour l’amour,
Et la lune s’y heurte à que sais-je ? ou peut-être ?

Car le penseur guidé vers le bien par le beau,
Le précurseur des temps que son souffle féconde,
Dont la voix solitaire ébranlera le monde,
Dont la parole est glaive et dont l’âme est flambeau,
Est là, qui d’un regard perce l’ombre profonde.

p.41-42
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LA CURE.

Clochers silencieux montrant du doigt le ciel !
Théophile Gautier.


C’est un vieux cimetière étroit, pauvre, rustique,
Où d’humbles croix de bois, lugubre floraison,
Se détachent en noir sur le vert du gazon.
Puis une église avec un auvent pour portique,
Dont le petit clocher montrant le ciel du doigt,
Par un mouvement doux s’accoude sur le toit.

Adossée à l’église et plus modeste encore
La cure : une fenêtre avec un rideau blanc,
Un pot de basilic, un volet chancelant,
Au devant un jardin qu’un seul rosier décore
Et que ferme une claie, aux vieux ais vermoulus
Qui depuis bien longtemps ne se rejoignent plus.

Le tout calme, discret, charmant, mélancolique ;
Quelques saules pleureurs, un ou deux peupliers
Et comme fond, là-bas, de gros et grands noyers.
Pas une âme d’ailleurs sur le sentier oblique,
Qui fuit le long du mur et des buissons chétifs :
Seule, la rêverie y marche à pas furtifs.

p.33-34
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LA COMBE

En vain elle s’est dit que la campagne est belle.
Sainte-Beuve.


Non, plus pour aujourd’hui, plus de grandes pensées,
De saintes questions à la hâte embrassées,
D’énergiques efforts, d’élans fiers et hardis.
Mon esprit est lassé, mes doigts sont engourdis.
L’automne est la saison des rêves, nous y sommes,
Elle parle ; rêvons, et laissons là les hommes,
Leur bruit et leur destin. — Prenons à notre choix
L’un des sentiers fleuris qui mènent dans les bois.
Les colchiques aux prés, les bruyères aux pentes
Ont semé leurs bouquets sur les mousses rampantes.
L’âcre odeur de la menthe et du genévrier
Se répand ; et l’oiseau qui va s’expatrier,
Triste des longues nuits déjà froides, murmure
Comme un adieu plaintif sous l’humide ramure.
On a cassé les noix et foulé le raisin ;
Et chantant le vieil air qui doit charmer l’essaim,
On a volé leur miel aux abeilles jalouses.
L’ombre oblique des bois descend sur les pelouses ;
Il fait bon cheminer à petits pas, cherchant
Un vers dans sa mémoire et l’alouette au champ.
Il fait bon s’attarder le long de la ravine
Comme l’humble ruisseau que l’oreille y devine,
Et qui s’y perd cent fois de crainte d’arriver ;
Il y fait bon s’asseoir au soleil et rêver.
Car l’arrière-saison est clémente aux poètes,
Et, mieux que le printemps aux ardeurs inquiètes,
Mêle aux songes trop chers un doux apaisement.
— Les songes ! mais pourquoi toujours eux ? Vainement
Aujourd’hui je voudrais en avoir les mains pleines
Et les jeter aux vents, aux cieux, aux flots, aux plaines,
Rouge de ma faiblesse et n’y résistant pas,
Vainement je les glane et les pleure tout bas,
O derniers épis d’or de la moisson coupée !
Je ne puis oublier combien ils m’ont trompée.
Et, le charme une fois rompu, les bois sont sourds,
Les colchiques muets, les sentiers sans détours ;
Je ne sais plus saisir le sens caché des choses,
Et la vie assombrit les lointains les plus roses.

p.26-27-28
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PLUIE D’AUTOMNE

II


Quand on a l’âme sombre et le cœur angoissé,
Ces aspects adoucis, ces tons mélancoliques,
Que voilent à demi des hachures obliques
(Impalpable réseau d’un faible vent poussé),

Cette nature en deuil, ce feuillage froissé,
Ces teintes d’un vert glauque aux reflets métalliques,
Cette pluie au moment des ardeurs idylliques,
Vous conviennent bien mieux que le beau temps passé.

L’été, c’est le bonheur, la joie et la lumière,
L’épanouissement sans crainte de l’esprit
À qui tout ici-bas et dans le ciel sourit.

L’été, c’est la jeunesse en sa verdeur première,
C’est la santé robuste et l’amour insensé...
Et moi, j’ai l’âme sombre et le cœur angoissé.

p.101-102
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AU LARGE.

Lest de l’âme, pesant bagage,
Trésors misérables et chers,
Sombrez.
Théophile Gautier.


Aux pays des autres étoiles,
Aux lointains pays fabuleux,
Le vaisseau sous ses blanches voiles
Nage au gré des flots onduleux.

Le ciel et l’océan s’unissent
Au bord de l’horizon enfui,
Les lourdes vagues s’aplanissent
Avec un long soupir d’ennui.

Dans cette immensité sans terme
Où se perd, tombe et meurt le vent,
Le sillage qui se referme
Marque seul la marche en avant.

O tristesse indéfinissable,
Accablement toujours nouveau !
Ne pas voir même un grain de sable,
Ne pas même entendre un écho !

Ici, rien que la mer sans grèves,
Là, rien que l’ombre des agrès ;
Rien à l’avenir que des rêves,
Rien au passé que des regrets !

La semaine suit la semaine,
Le flot que le flot submergea
Au gouffre dans sa chute emmène
Chaque heure qui sonne, et déjà

L’aube a d’éclatantes nuances,
Le soir des couchants orangés,
Flamboiements et phosphorescences
À nos ciels d’Europe étrangers.

Des formes d’astres inconnues,
Vaisseaux par Dieu même conduits,
Iles, perles ou fleurs des nues
Brodent le bleu manteau des nuits.

Mais cette splendeur qui décore
Le vaste infini déroulé
Est d’un aspect plus triste encore
Aux yeux tristes de l’exilé.

Et la petite maison basse,
Frère, où sont ta mère et tes sœurs,
Pour ton cœur avait plus d’espace,
Pour ton regard plus de douceur.

p.11-12-13
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LA LANDE AUX ROCHERS.


Qu’il faisait calme et beau, ce soir-là ! L’Angelus
Tintait naïvement de village en village,
Les flots du lac roulaient déferlant sur la plage,
La rainette chantait au revers du talus.

Une charrette au loin, de deux bœufs attelée,
Passait. Nonchalamment assis sur le brancard,
Gaule au poing, pieds pendants, le bouvier nasillard
Éveillait en sifflant l’écho de la vallée,

Tandis que d’un beau ciel, or et pourpre au couchant,
Vert et bleu sombre à l’est, tombait sur les collines
Un vague crépuscule aux teintes opalines,
Qui confondait le bois, le marais et le champ.

C’était la paix partout, la paix sereine et grave ;
Et ceux qui descendaient de la lande aux rochers,
Ce soir-là, relevaient aussi leurs fronts penchés
Et se sentaient le cœur plus joyeux et plus brave.
Juin 18…

p.37-38
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