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4.32/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 13/02/1939
Mort(e) à : Paris , le 22/04/2017
Biographie :

Miguel Abensour (né en 1939) est un philosophe français. Il est aussi professeur émérite de philosophie politique à l'Université Paris VII-Denis-Diderot (Jussieu) et ancien président du Collège International de Philosophie.

Miguel Abensour a participé aux revues Textures, Libre et Tumultes. Directeur de la collection « Critique de la Politique » (aux éditions Payot & Rivages) depuis 1974, il a notamment contribué à la réception de de pensée de l'École de Francfort en France.

Dans ces ouvrages et ses nombreux articles, il cherche à concilier l'idée de démocratie, conçue comme "démocratie contre l'État" avec l'idée d'utopie, pensée à partir de la critique par Emmanuel Levinas de l'idée de Martin Buber de relation interindividuelle - le Je-Tu opposée au Je-Cela. Il a par ailleurs publié de nombreux articles sur Emmanuel Levinas, Claude Lefort, Saint-Just, l'utopie socialiste (Pierre Leroux, William Morris), Blanqui et les représentants de l'École de Francfort.

Un ouvrage collectif rendant hommage à son œuvre a également été publié chez Sens & Tonka, Critique de la politique. Autour de Miguel Abensour, sous la direction d'Anne Kupiec et Étienne Tassin, 2006.
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Abensour : la société utopique et ses ennemis


Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Si la pensée de l'utopie, au-delà de tel ou tel projet, est essentiellement une pensée de la différence par rapport à ce qui existe, un mouvement incoercible et sans cesse renaissant vers l'altérité sociale, il convient, plutôt que de rabattre l'utopie sur un programme, de rechercher les principes qui la soulèvent et l'emportent vers le "tout autre social". A condition d'entendre "principe" au sens fort, celui d'Ernst Bloch : principe désigne, d'abord' l'idée d'un commencement dans toute sa force, d'un commencement autre, et le principe a, d'autre part, le pouvoir d'orienter vers l'avant; il s'agit d'une catégorie qui montre la direction à suivre.
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C'est chez Th. More et ses conseils qu’Érasme écrivit L’Éloge de la folie. A en croire le portrait que trace ce dernier, dans la lettre de 1519 à Ulrich von Hutten, le génie de la satire dut le "démon" de Th. More. "Depuis l'enfance -écrit Érasme - il fit toujours ses délices des mots d'esprit, au point que l'on aurait pu croire que s'adonner à la plaisanterie fut l'objet principal de son existence.
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(Au sujet de L'Utopie de Thomas More)
Art d'écrire secret tel qu'une pensée libre puisse se livrer à la recherche de la vérité sans blesser ouvertement l'opinion, et donc n'en pas souffrir à son tour. Multiples sont les procédés de ce type d'écriture : obscurité du plan, fausses citations, pseudonymes, expressions étranges, répétitions inexactes d'affirmations antérieures. La contradiction intentionnelle en est le procédé le plus marquant; elle fonctionne comme un signal d'alerte pour le lecteur attentif aussitôt incité à découvrir le dessein énigmatique de l'auteur.
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N'est-ce pas sous le signe de la folie que se place dès le départ L'Utopie ? Si le train du monde est déraison, le recours à la folie devient sagesse ou "morosophie".
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D'abord, une question surgit : contre quel état lutte la démocratie ? A y bien regarder, la démocratie insurgeante lutte sur deux fronts. Comme au moment de la Révolution française, avec les sociétés populaires, et les enragés, elle s'élève à la fois contre l’État d'Ancien Régime et contre le nouvel État in statu nascendi, celui qui tend à porter au pouvoir de nouveaux grands désireux de dominer à leur tour le peuple.
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La vraie démocratie ainsi décrite vaut comme riposte, comme contre­-attaque à ce que G. Simmel appelle la tragédie de la culture, au sein de laquelle l'État en tant que forme joue un rôle éminent. Dans la perspec­tive d'une philosophie de la vie, G. Simmel pointe, en effet, une aporie insurmontable. La vie ne peut se manifester que grâce à ce qui aussitôt la manifestation atteinte, se révèle être son contraire, une force hostile à la vie. « La vie est irréductiblement destinée à n'entrer dans la réalité que dans la forme de son adversaire, c'est-à-dire dans une forme. » Contradiction insoluble, car d'une part, la vie ne peut devenir phénomène, trouver sa propre existence qu'en ayant une forme ; car, d'autre part, le mouve­ ment d'une forme, dès son apparition, consiste à mener sa vie à soi, à se détacher de la force vitale qui l'a créée, pour déployer sa logique immanente, s'autonomiser au point d'aller bien au-delà du détachement et de se retourner contre la vie. Ce conflit naît du contraste entre les qualités de la vie - dynamisme, flux continu du vécu, impulsion, spontanéité qui déborde - et les caractères de la forme qui en tant que cristallisation agit telle une force conservatrice, en vue de maintenir la cohésion du tout. Condition de possibilité d'accès à l'existence, la forme qui appartient à l'esprit objectif se transforme en un « machin » qui emprisonne, un « boa constrictor » dirait Marx qui enferme et asphyxie. « Ces produits (les formes) sont les coffrets de la vie créatrice... Ils présentent une logique et une légalité à eux, un sens et une force de résistance à eux, dans un détachement et une autonomie certains a l'égard du dynamisme psychique qui les créa ; a l'instant de cette création peut-être correspondent-ils à la vie, mais à mesure qu'ils se déploient, ils tombent ordinairement dans une extériorité et même dans une opposition durable à son égard. »

On peut donc traduire Marx dans la langue de Simmel : la forme-État s'autonomise, développe sa logique propre (domination, totalisation, appropriation du nom d'Un) jusqu'à oublier dans son arrogance la source d'où elle provient, jusqu'à se dresser contre la vie du peuple et en briser toutes les manifestations qui n'entrent pas dans la perspective qui est la sienne. Bref un conflit structurel entre la logique de l'État d'une part et la logique de la démocratie de l'autre. (pp. 106-107)
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Les citoyens et les citoyennes de toutes les sections indistinctement partiront de tout point dans un désaccord fraternel, et sans attendre le mouvement des sections voisines qu'elles feront marcher avec elles, afin que le gouvernement astucieux et perfide ne puisse plus emmuseler le peuple comme à son ordinaire et le faire conduire comme un troupeau, par des chefs qui lui sont vendus et qui nous trompent. (Peuple réveille toi - texte insurrectionnel de l'an III - cité par Abensour, p. 57)
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S'il est vrai que le rapport à l'utopie est un excellent indicateur de la conscience historique, la conscience qu'il y a de l'histoire et qu'il est possible d'y intervenir pour la transformer, la haine présente de l'utopie ou, position plus subtile, sa neutralisation - l'utopie ne serait aimable pour autant que, divertissement littéraire, elle se tient à l'écart de toute pratique - laissent supposer que nous serions présentement entrés dans une phase de glaciation. Ne tenons-nous pas là les deux branches du discours des défenseurs de l'ordre existant qui se déplacent de la détestation de l'utopie à la fin de l'histoire et inversement ?
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Comme Marx l'a montré à propos de la Commune de Paris, il ne s'agit plus de s'emparer de l’État à la manière des jacobins, mais de le briser, non pour prendre congé de la politique, mais pour laisser advenir une autre forme de communauté politique qu'il arrive à Marx d'appeler "la constitution communale", la communauté politique des "tous uns" qui par son agir même tient à l'écart les effets dévastateurs du nom d'Un.
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Le guetteur de rêves à la manière de W. Benjamin ? Celui qui, sans repos, lutte pour arracher l'utopie au mythe.
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