Les lectures de Florian Allain
Christine Goguet est journaliste et écrivain. Après avoir été directrice de Presse et chroniqueuse pour la télévision, elle est aujourd'hui lautrice dun récit historique « Les Grands hommes & Dieu
Bonaparte prône avant tout la tolérance et la liberté de culte. « La chose la plus sacrée parmi les hommes, dit-il, c’est la conscience : l’homme a une voix secrète qui lui crie que rien sur la terre ne peut l’obliger à croire ce qu’il ne croit pas. La plus horrible de toutes les tyrannies est celle qui oblige les 18/20e d’une nation à embrasser une religion contraire à leurs croyances, sous peine de ne pouvoir ni exercer les droits de citoyen, ni posséder aucun bien, ce qui est la même chose que de n’avoir plus de patrie sur terre. « Et, dans une analyse époustouflante de modernité, il constate : « Le fanatisme est toujours produit par la persécution. L’athée est un meilleur sujet que le fanatique : l’un obéit, l’autre tue. » (…)
« Nulle société ne peut exister sans morale, il n’y a pas de bonne morale sans religion, il n’y a donc que la religion qui donne à l’État un appui ferme et durable. Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole. » (...)
Sa vision pragmatique est parfois cynique. Elle est celle de l’enfant des Lumières, disciple de Rousseau : « La société ne peut exister sans la religion. Quand un homme meurt de faim à côté d’un autre qui regorge, il est impossible de faire admettre cette différence s’il n’y a pas une autre autorité qui lui dise : « Dieu le veut ainsi, il faut qu’il y ait des pauvres et des riches dans le monde mais ensuite, et pendant l’éternité, le partage se fera autrement. »
[Einstein] : « Je crois au Dieu de Spinoza, c’est-à-dire un Dieu qui se révèle dans l’ordre harmonieux de ce qui existe, et non pas dans Dieu qui se soucie des actions humaines et des destins. » (...)
« L’idée d’un Dieu à forme humaine est un concept que je ne peux pas prendre sérieusement. Je ne me sens pas non plus capable d’imaginer une volonté ou un but hors de la sphère humaine. Mes vues sont proches de Spinoza : admiration de la beauté et croyance en la simplicité logique de l’ordre et de l’harmonie que nous ne pouvons saisir qu’humblement et imparfaitement. Je pense que nous devons nous contenter de notre savoir et notre compréhension imparfaits, et traiter les valeurs et les obligations morales comme un problème purement humain, le problème le plus important. » L’univers est fondé, selon lui comme pour le philosophe, sur un ordre mathématique et non pas sur une intention morale. (…), ils conçoivent Dieu comme une entité abstraite. Un Dieu immanent à la nature. (…)
« Je ne peux pas imaginer un Dieu qui récompense et qui punit l’objet de sa création. Je ne peux pas me figurer un Dieu qui réglerait sa volonté sur l’expérience de la mienne. Je ne veux pas et ne je ne peux pas concevoir un être qui survivrait à la mort de son propre corps. Si de pareilles idées se développent en un esprit, je le juge faible, craintif, et stupidement égoïste. »
[Churchill] : « Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal, seul compte le courage de continuer. »
Elle [Mère Teresa] a 12 ans lorsqu’elle annonce à sa mère son souhait de devenir religieuse. Drana [sa mère] s’oppose tout d’abord à cette idée. Son frère aîné, officier auprès du roi Ahmed Zog 1er, ne la comprend pas : « Te rends-tu compte de ce que tu fais, que tu es en train de te sacrifier pour toujours, de t’ensevelir ? » . Elle lui rétorque avec force : « Tu te crois tellement important comme officier au service d’un roi de deux millions de sujets. Eh bien moi aussi, je suis officier, mis au service du Roi de l’univers. Je t’assure que je ne changerai ni pour toi, ni pour qui que ce soit. Lequel de nous deux a raison ? »
A cause de ce nom, Mohamed Ali refusera d’avoir son étoile sur Hollywood Boulevard : « Je porte le nom de mon prophète, je ne souhaite pas qu’on me marche dessus. » (…) « Religion et spiritualité ne sont pas synonymes, mais les gens les confondent souvent. Certains choses ne peuvent être enseignées, mais on peut les faire naître dans le coeur. La spiritualité consiste à reconnaître la lumière divine qui est en nus. Elle n’appartient à aucune religion en particulier : elle est en chacun de nous. »
« Personne, proclame-t-il [Mandela], ne naît en haïssant son prochain du fait de sa couleur de peau, de son origine sociale ou de sa religion. Les gens apprennent à haïr et, s’ils peuvent apprendre à haïr, alors on peut leur apprendre à aimer et l’amour vient plus naturellement dans le coeur humain que l’inverse. »