#4 Amazones - Séverine Perron : Alchimie Végétale pour lâme et le corps
La nature sait
notre véritable nature aussi
Le temps juste, la parole et le geste justes.
Pour soi, les autres, le monde.
Là est la véritable sagesse.
Il y a des langages qui se murmurent dans les grottes et aux creux des sources, des contes et légendes encore vivantes.
Suivant le chant des pistes
Seules les aubes
et les crépuscules
nous enseignent la fugacité du temps
et vastitude à la fois
les couleurs du monde
les langues des peuples qui les habitent
et en prennent l'empreinte
le représentent.
Le chant des pistes.
Nous sommes ces habitant -es
à la surface du monde.
Nous vivons des naissances et renaissances. Nous accomplissons une part du chemin, nous pouvons aussi réapprendre à voyager dans les
paysages. Les mouvements de l’âme suivent ceux des oiseaux migrateurs, ceux des paysages qui nous entourent, des contrées intérieures. De
l’exploration de la nature et de nos natures humaines, des paysages naturels et culturels, tels qu’ils sont, sans but, ni désir, sans un plan de vol
détaillé, car les saisons ne sont plus, et il n’y a plus de traces claires dans le bleu de la nuit, nous pouvons apprendre à voir le monde
autrement, ce qui nous entoure, et reconsidérer notre manière d’habiter le monde, d’habiter nos résiliences.
Notre langue façonne notre vision du monde.
Parfois, nous parlons une langue qui n’est pas la langue que nous avons entendue dans le ventre de notre mère, une langue que nous n’avons pas apprise sur les bancs de l’école, que nous ne lisons pas dans les livres, que nous chantons, murmurons, même quand le fil de la vie est ténu.
Parfois, nous sommes le paysage ou devenons le paysage. Et les paysages nous parlent alors une langue venue du fond des âges ou d’un temps qui n’est pas encore venu.
Tout en haut de la falaise
Il y a un vent de prophétie qui me vient
Ou peut-être est-ce un chant ?
Ces visions me reviennent
Aussi loin que les terres d’où les vents les ramènent
Ces visions me reviennent
Et murmurent
Un chant qui me rappelle des lignes mystérieuses
Ou peut-être étaient-ce des trous ?
Ces visions forment un paysage mouvant et infini
celle avant de naître
celle avant que je ne meure.
Celle avant que le peuple des humain·es ne vienne
celle juste avant qu’il ne meure.
Je me souviens des paysages.
Je me souviens de ces moments où
j’aimais venir tout en haut de la montagne.
Ou peut-être était-ce un rêve ?
Je ne sais plus trop
Les mémoires de ma peau
Se souviennent
Et chantent à présent.
Ne pas oublier
Le point de vue du Sacré
Pour bâtir
un Rêve nouveau.