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3.36/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1919
Mort(e) : 1994
Biographie :

Roger Stéphane (1919-1994), de son vrai nom Roger Worms, est un écrivain et journaliste français, ancien résistant et cofondateur de L'Observateur. Engagé au côté du Parti communiste, c'est aussi un esthète qui admire Stendhal, Proust et T. E. Lawrence. Éclectique dans ses choix, il a consacré des ouvrages aussi bien à Habib Bourguiba qu'à son vieil ami Georges Simenon avant de faire lui-même l'objet de plusieurs biographies. Homosexuel connu, il a été l'un des premiers militants de la cause gay. Mauriac écrivait de lui "Ce jeune hébreu gidien"

Né en 1919 dans une famille de la bourgeoisie juive du milieu des affaires, Roger Worms a pour répétiteur privé René Étiemble, avec lequel il entretient une correspondance régulière dès l'âge de quinze ans.
Tout en militant au Parti communiste, il fréquente les milieux littéraires, où il est remarqué par Gide, Roger Martin du Gard ou Cocteau, et ne fait pas mystère de son homosexualité.
Durant l'Occupation il s'engage dans la Résistance en 1941 et participe à la création du réseau – et du journal – Combat. En mai 1942, il est arrêté et interné au camp de Fort Barraux, d'où il s'évade en novembre. Il est de nouveau arrêté et emprisonné à Évaux-les-Bains, dont il sort en juin 1944. Les derniers temps de la guerre le voient libérer l'Hôtel de ville de Paris en août 1944 avec Gérard Philipe et combattre dans la brigade Alsace-Lorraine d'André Malraux. Comme attaché au Ministère de l'Intérieur, il fit arrêter Pierre Taittinger et révoquer les préfets nommés par Vichy.
Chroniqueur politique et critique littéraire aux Temps modernes, à Paris-Soir et à Combat, il fonde L'Observateur en 1950 avec Claude Bourdet et Gilles Martinet. En quelques années, celui que l'on surnomme l'« aventurier au nœud papillon » en raison de ses allures de dandy est devenu une figure centrale de la presse française mais aussi du cénacle intellectuel de Saint-Germain-des-Prés.
En tant que producteur de télévision, en collaboration avec Roland Darbois au cours des années 1960, il est responsable de l'émission Pour le plaisir ainsi que d'un documentaire intitulé Proust, l'art et la douleur, Proust à qui il consacre aussi un « portrait-souvenir » irremplaçable sous la forme d'interviews réalisées auprès des anciens amis de l'écrivain.
Volontiers en retrait par rapport aux personnalités qu'il interroge, il pratique ce que sa biographe Régine Deforges appellera la « passion d'admirer », ne brigue pas une gloire immédiate et parle peu de lui.
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Source : Wikipédia
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Si Roger Stéphane n'avait fait que cela dans toute son existence, il faudrait tout de même lui rendre grâce. Son portrait de Marcel Proust date de 1961, il dure environ 55 minutes. On y voit et entend, vivants, des gens qui, depuis, sont à leur tout entrés dans la grande bibliothèque silencieuse de l'histoire : François Mauriac, Jacques de Lacretelle, Jean Cocteau (qui raconte visiblement n'importe quoi, comme s'il inventait à mesure ; et notamment la fameuse histoire des nouilles froides, qui fera bondir d'indignation Céleste Albaret, dans ses propres mémoires), Paul Morand et Madame, la princesse Soutzo, Emmanuel Berl, Daniel Halévy (le camarade du lycée Condorcet qui, à près de 90 ans, en paraît 20 de moins et qui devait mourir quelques mois après l'enregistrement). Et puis, bien sûr, Céleste. J'ai beau chercher, je ne parviens pas à trouver quelque chose dont je pourrais dire qu'elle me donne une impression de tristesse aussi poignante, aussi irrémédiable que le récit des dernières heures de Marcel Proust par Céleste Albaret. (Didier Goux).

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Nous écoutons les nouvelles, et à leur suite un quelconque commentaire de la condamnation de Maurras. Je m'étonne qu'il ait pu sauver sa tête.
- On ne peut pas faire la politique de Bainville et condamner Maurras à mort, dit Malraux.
Je lui raconte l'histoire de mon père et nous dévions sur la question juive. Malraux regrette que l'on fasse à la Radiodiffusion nationale un particularisme juif et que l'on réintègre les Juifs avant les résistants. Je conteste le fait, affirmant toutefois que, s'il est exact, je suis absolument d'accord avec lui pour le trouver scandaleux.
- La priorité de réintégration devrait être celle qui suit : les Juifs résistants, les résistants et les Juifs.
Je ne vais pas du tout aussi loin que lui, pensant que seuls les résistants, juifs ou non juifs, ont droit à une priorité.
Malraux :
- Il y a une question juive et devant elle il n'y a pas de neutralité possible : je suis philosèmite, qu'on se le dise.
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26 avril 1946
Je crois que c'est Bernanos qui raconte la réception par Rothschild de Drumont, qui venait de le taper, avec les domestiques qui, en ouvrant au pamphlétaire les portes de chaque salon, hurlaient : "M.Drumont qui vient emprunter à M. de Rothschild.
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Déjeuné avec Spender chez maman. Il fait remarquer que tous les dictateurs étaient petits (Staline n'a qu'un mètre soixante-cinq) et n'avaient pas de cou. Maman objecte : " Et de Gaulle ?
- Aussi, il n'a pas "dicté" longtemps."
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- Aragon est intelligent.
- Non, non et non. Aragon est un con.
- Ses poèmes...
- Dans cinq ans, vous ne pourrez plus les relire...Déjà, on ne peut plus relire ceux de 40. "C'est que je me souviens de Dunkerque, messieurs" est décidément illisible.
- Oui, mais politiquement, il est arrivé à dire un certain nombre de choses.
- Même sur ce plan, ce n'est pas très fort.
Je lui cite ce vers qui me paraît admirable : "Paris, qui n'est Paris..."
- C'est du Victor Hugo, me dit-il. D'ailleurs, je l'ai toujours dit : Aragon n'est qu'un habile pasticheur. Victor Hugo + Apollinaire.
- Vous connaissez Elsa ?
- C'est ce qui est sympathique chez lui. Il la lance à la gueule des gens comme il leur lançait jadis le prolétariat.
Je suis persuadé que Dieu a donné Elsa Triolet à Aragon pour venger tous les gens qu'il a emmerdés.
Aragon m'avait dit qu'ils étaient réconciliés.
- Je ne l'ai pas revu, me dit Malraux.
(03 février 1945).
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30 novembre 1945.
Malraux est ministre de l'Information. Étapes d'une vie : la révolution chinoise, la guerre d'Espagne, la Résistance, le projet de réforme de l'Académie française, le ministère de l'Information. Lawrence est mort soldat de seconde classe.
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Nora Auric, que je rencontre, dit assez drôlement qu'"en Angleterre rien n'est fait pour les femmes, même pas les hommes".
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Je lui dis avoir fait lire ses livres aux communistes internés et que tous préférèrent Le Temps du mépris.
- Naturellement, c'est un navet.
- Ils trouvaient les autres "confusionnistes".
- La vérité est toujours confusionniste.
Nous en revenons aux journaux.
- Avez-vous lu le journal de Martin du Gard ? me demande-t-il.
- Pensez-vous, il ne le prêtera jamais à personne !
- Il l'a relu récemment et il a été terrifié : "C'est le journal d'un médiocre", m'a-t-il dit.
- C'est probablement exact.
- Ça doit être plus compliqué que ça.
Martin du Gard m'avait dit un jour qu'il y était surtout question de problèmes sexuels et religieux. Malraux pense qu'il doit contenir aussi quelques jugements sur les hommes. Je lui dis mon étonnement de savoir Martin du Gard préoccupé de questions sexuelles dont il me parlait plutôt peu.
- Il ne vous en parlait pas, comme il ne m'en parlait pas. La différence d'âge. Mais quand Gide et lui sont ensemble, ils ne parlent pas d'autre chose.
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4 mai 1946
Fait la connaissance de Marcel Jouhandeau. Il se situe entre le curé défroqué et le professeur allemand. Maigre. Chauve. Lunettes. Timide. Visiblement content de voir le nombre de ses livres sur mes rayons, il s'assied à mon bureau et commence à me les dédicacer. Je lui parle de "l'Abjection" et lui dis regretter le refus de la pédérastie qu'elle semble impliquer : "Mes prochains livres vous plairont, me dit-il, vous verrez que je me suis installé dans le péché."
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16 septembre 1944.
Il me demande s'il est arrivé quelque chose à Cocteau. Je m'étonne : Cocteau n'a rien fait, à ma connaissance, qui puisse lui valoir le moindre ennui.
" Non, il a seulement vanté un peu trop Arno Breker, des statues de qui mon bon maître Rodin eût dit qu'il eût fallu les dégonfler pour les emporter."
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18 mai 1945.
J'ai beaucoup de mal à combattre cette tendance selon laquelle les vaincus devraient interpréter leur défaite comme un signe du ciel. Dieu sait pourtant si j'ai connu beaucoup de défaites et si elles ne me sont toujours apparues que comme des tremplins pour livrer un nouveau combat. Mais quand, par exemple, l'hitlérisme est vaincu, j'ai beaucoup de peine à ne pas penser qu'Hitler et Goebbels dans leurs derniers instants de leur bunker ne se sont pas avoué : "Donc, nous avions tort." Comme si la défaite matérielle, comme si la victoire de la force prouvaient quoi que ce soit.
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