Certains sages des Lumières, dont Montaigne, Thomas Paine et Voltaire, ont beaucoup refléchi à la souffrance des animaux, et Bentham parlait pour ce que les Lumières avaient de plus humaniste quand il disait : " Il ne s'agit pas de savoir s'ils sont capables de parole, ou de raison, mais plutôt s'ils sont capables de souffrir."
(p.106)
Jusqu'à ce que ca pète, nous supposons que les idées que nous utilisons sont les seules qui aient jamais été pensées. Nous croyons que tous souscrivent a ces idées, ou que, s'il y a des gens qui ne le font pas, ce sont des "arriérés", des malinformés, des teignes ou simplement des crétins.
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La plomberie et la philosophie voient toutes deux le jour parce que des cultures complexes, comme la nôtre, ont, sous leurs surfaces, tout un système élaboré, dont l'existence est généralement insoupçonnée, et qui, parfois, se plante. Chaque système est d'importance vitale pour ceux qui vivent avec. Et tous deux sont difficiles à réparer quand quelque chose va mal, parce qu'ils n'ont jamais été développés en tant qu'ensembles cohérents. Il y a, certes, eu d'ambitieuses tentatives de réforme. Mais , dans les deux cas, les problèmes sont trop largement disséminés pour permettre de nouveaux départs.
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Il s'agit d'une vérité fondamentale : l'Histoire humaine, aussi exécrable soit-elle, est le produit d'un conflit constant, une lutte entre le meilleur et le pire... et le pire n'a pas toujours le dernier mot. La raison pour laquelle nous ignorons souvent ce fait, réside sans doute dans notre déception de ne pas voir la vertu arriver bien plus souvent à ses fins... Nous avons raison d'être décus ou même horrifiés par le monde. Mais notre déception, notre horreur ne doivent jamais nous mener à la résignation ou au fatalisme.
(p.22)
Que faisons nous quand nous philosophons ? Nous ne partons pas de nulle part ni du vide. Nous cherchons quelque chose de spécifique : une connection, un contexte qui donneront sens à nos pensées confuses. Et quand l'un de ces contextes fait preuve d'une certaine cohésion, nous commencons à parler de "philosophie".Mais ca ne marche pas à tous les coups !
(p.3 - traduction libre)
En temps de crise, les gens concluent souvent à l'opportunité de cesser de penser. Quelle erreur ! En période de changement radical, les idées nouvelles ne sont pas un luxe mais une nécessité. Elle sont essentielles, pour permettre l'action,et pour garantir notre santé mentale.
(p.16)
Il est effectivement essentiel de s'aimer et de prendre soin de soi. Si nous n'avons pas assez d'amour-propre, si nous nous mésestimons, nous ne pouvons aimer autrui. Le problème des gens, dit-il, n'est pas qu'ils s'aiment trop, ils devraient s'aimer davantage. Le problème, c'est qu'ils n'aiment pas assez les autres.
(p.97)
Notre esprit a une tendance unificatrice qui est très forte, et qui nous pousse, encore et toujours, à croire que, cette fois-ci, nous avons trouvé un motif universel, une Théorie du Tout... malgré la longue série d'échecs qui montre l'impossibilité de la chose.
(p.10)
J'utilise ma comparaison entre philosophie et plomberie pour dire que les motifs qui fondent notre pensée sont beaucoup plus forts, plus élaborés et plus dangereux que nous ne le croyons, qu'il faut leur prêter attention, et qu'aucun d'entre eux n'est un guide universel.
(p.11)
La reflexion est toujours chose puissante, voir explosive, elle ne peut être isolée du sentiment ou de l'action, mais y est intimement liée. Nous pensons en tant qu'humains, non comme des esprits désincarnés, ni comme des ordinateurs.
(p.12)
En d'autres termes, " subjectivité" n'est pas un gros mot. C'est une dimension objective du monde. C'est un fait que nous pensons nos réflexions de façon individuelle et subjective. Nos imaginations doivent travailler dur pour nous rassembler de façon suffisante pour que nous puissions croire en un monde commun, que nous pouvons alors qualifier d'intersubjectif ou d'objectif.
(p.170).
La philosophy entend découvrir ces modes de pensée qui nous aideront au mieux à explorer ce monde en changement continuel. Les réflexions philosophiques ne sont jamais finales. Elles ne visent qu'à résoudre les problèmes présents.
( P.6)
L'objectif premier de la tradition philosophique a toujours été de nous aider à éxaminer nos vies, d'y trouver du sens, de localiser les grands malentendus et de résoudre nos grands conflits.
(p.11)