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Citations de Mary Midgley (24)


Certains sages des Lumières, dont Montaigne, Thomas Paine et Voltaire, ont beaucoup refléchi à la souffrance des animaux, et Bentham parlait pour ce que les Lumières avaient de plus humaniste quand il disait : " Il ne s'agit pas de savoir s'ils sont capables de parole, ou de raison, mais plutôt s'ils sont capables de souffrir."

(p.106)
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Jusqu'à ce que ca pète, nous supposons que les idées que nous utilisons sont les seules qui aient jamais été pensées. Nous croyons que tous souscrivent a ces idées, ou que, s'il y a des gens qui ne le font pas, ce sont des "arriérés", des malinformés, des teignes ou simplement des crétins.

!p.6)
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Il s'agit d'une vérité fondamentale : l'Histoire humaine, aussi exécrable soit-elle, est le produit d'un conflit constant, une lutte entre le meilleur et le pire... et le pire n'a pas toujours le dernier mot. La raison pour laquelle nous ignorons souvent ce fait, réside sans doute dans notre déception de ne pas voir la vertu arriver bien plus souvent à ses fins... Nous avons raison d'être décus ou même horrifiés par le monde. Mais notre déception, notre horreur ne doivent jamais nous mener à la résignation ou au fatalisme.

(p.22)
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La plomberie et la philosophie voient toutes deux le jour parce que des cultures complexes, comme la nôtre, ont, sous leurs surfaces, tout un système élaboré, dont l'existence est généralement insoupçonnée, et qui, parfois, se plante. Chaque système est d'importance vitale pour ceux qui vivent avec. Et tous deux sont difficiles à réparer quand quelque chose va mal, parce qu'ils n'ont jamais été développés en tant qu'ensembles cohérents. Il y a, certes, eu d'ambitieuses tentatives de réforme. Mais , dans les deux cas, les problèmes sont trop largement disséminés pour permettre de nouveaux départs.

(p.1)
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En temps de crise, les gens concluent souvent à l'opportunité de cesser de penser. Quelle erreur ! En période de changement radical, les idées nouvelles ne sont pas un luxe mais une nécessité. Elle sont essentielles, pour permettre l'action,et pour garantir notre santé mentale.

(p.16)
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Que faisons nous quand nous philosophons ? Nous ne partons pas de nulle part ni du vide. Nous cherchons quelque chose de spécifique : une connection, un contexte qui donneront sens à nos pensées confuses. Et quand l'un de ces contextes fait preuve d'une certaine cohésion, nous commencons à parler de "philosophie".Mais ca ne marche pas à tous les coups !

(p.3 - traduction libre)
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Il est effectivement essentiel de s'aimer et de prendre soin de soi. Si nous n'avons pas assez d'amour-propre, si nous nous mésestimons, nous ne pouvons aimer autrui. Le problème des gens, dit-il, n'est pas qu'ils s'aiment trop, ils devraient s'aimer davantage. Le problème, c'est qu'ils n'aiment pas assez les autres.

(p.97)
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Notre esprit a une tendance unificatrice qui est très forte, et qui nous pousse, encore et toujours, à croire que, cette fois-ci, nous avons trouvé un motif universel, une Théorie du Tout... malgré la longue série d'échecs qui montre l'impossibilité de la chose.

(p.10)

J'utilise ma comparaison entre philosophie et plomberie pour dire que les motifs qui fondent notre pensée sont beaucoup plus forts, plus élaborés et plus dangereux que nous ne le croyons, qu'il faut leur prêter attention, et qu'aucun d'entre eux n'est un guide universel.

(p.11)

La reflexion est toujours chose puissante, voir explosive, elle ne peut être isolée du sentiment ou de l'action, mais y est intimement liée. Nous pensons en tant qu'humains, non comme des esprits désincarnés, ni comme des ordinateurs.

(p.12)
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En d'autres termes, " subjectivité" n'est pas un gros mot. C'est une dimension objective du monde. C'est un fait que nous pensons nos réflexions de façon individuelle et subjective. Nos imaginations doivent travailler dur pour nous rassembler de façon suffisante pour que nous puissions croire en un monde commun, que nous pouvons alors qualifier d'intersubjectif ou d'objectif.

(p.170).
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Ce n'est pas tant que les questions qui ont été posées ne peuvent trouver de réponse. Non, plus simplement, l'on a posé les mauvaises questions.

Toutes nos solutions sont incomplètes, pour des raisons faciles à comprendre.

Le domaine de ce que nous ignorons est gigantesque et n'a pas de frontières extérieures.

(p.43)
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La philosophy entend découvrir ces modes de pensée qui nous aideront au mieux à explorer ce monde en changement continuel. Les réflexions philosophiques ne sont jamais finales. Elles ne visent qu'à résoudre les problèmes présents.

( P.6)

L'objectif premier de la tradition philosophique a toujours été de nous aider à éxaminer nos vies, d'y trouver du sens, de localiser les grands malentendus et de résoudre nos grands conflits.

(p.11)
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La physique n'a aucun outil pour décrire des choses vivantes, n'a même aucune notion du vivant. C'est bien pourquoi la biologie a été inventée. Le projet du Cercle de Vienne de décrire la réalité seulement en termes de physique n'est pas pratique du tout.C'est un vaste, un impossible projet de désinfection : une fuite de la vie de tous les jours.

(p. 160)

La fonction principale du projet de la modernité n'est pas de nous délivrer de Dieu, mais de soutenir la doctrine du matérialisme en nous délivrant du sujet humain. Comme le remarque Pinker, il exorcise "les âmes, les esprits et les fantômes dans la machine" afin de faire place à une science abstraite... Ce faisant, il mine la confiance des observateurs et des théoriciens dans leur propre esprit, dans leur capacité de jugement même. Comme nous l'avons vu, il mène au vide de Crick, où l'esprit humain a complètement disparu de la scène.


(p.161).
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C'est qu'au moment où les sciences sont nées, le symbole dominant était quelque chose de jamais vu : des machines, en fait, de la mécanique d'horlogerie. Soudain le monde commenca à ressembler à une énorme pièce d'horlogerie, et tout n'était qu'engrenages, vis ou ressorts.

Les gens furent particulièrement impressionnés par l'apparition des automates, ces pièces d'horlogerie particulièrement fines, qui donnaient l'impression d'agir comme si elles étaient vivantes. C'est ce qui amena sans doute Descartes et ses disciples à supposer que les animaux étaient, eux aussi, des sortes de machines. Et finalement l'image fur appliquée à l'ensemble du vivant, formant une explication qui rendrait superflus l'esprit et la pensée.

Il est intéressant de noter que personne n'a remarqué que cette vision mécaniste ne pouvait être la bonne. Des machines n'apparaissent pas spontanément dans la nature. Elles ne poussent pas aux arbres. Des machines ne peuvent être concues que par des intelligences conscientes : il faut toujours un être conscient pour les inventer.

(pp.102-103).
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Les confusions qui, de nos jours, menacent la vie humaine ne sont pas dues à un manque d'intelligence, mais à la rapacité, les discriminations, la folie, la petitesse d'esprit , l'ignorance, la colère, le manque de bon sens, d'interêt, de sens civique, d'experience, de sens moral, et,surtout, le manque de réflexion sérieuse.

( p.186)
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Il s'agit des mythes, des rêves et des fables qui déforment notre perception de la science contemporaine. Que nous soyons impressionnés par elle à ce point ne tient pas seulement à ses mérites, bien réels. Mais aussi à notre croyance qu'il s'agit là d'une forme de connaissance hautement impersonnelle, totalement à l'abri d'influences interessées, finalement et éternellement vraie.

(p.176)

Nos actes sont bien plus guidés par nos représentations du monde, par notre imaginaire,par les mythes que nous avons pris l'habitude d'accepter, que par des faits. Ainsi que le dit Wittgenstein " une image nous tient captifs". Et à notre époque, cette image est centrée autour de la Machine.

(p. 207)
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L'idee d'une science physique est, en elle meme, un symbole puissant.

Au lieu de voir les sciences naturelles comme une source de connaissance riche mais limitee, nous sommes maintenant appeles a les adorer comme la source metaphysique de toute connaissance.

La physique et la chimie ne sont alors pas deux etoiles brillantes, mais un super Soleil, la forme ultime de toute connaissance, un terminus dont toutes les autres formes de pensee ne seraient que des ebauches.

(pp.85-86)
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Raymond Tallis, discutant la question de Chalmers ( "A quoi sert la philosophie si elle n'arrive pas à apporter de réponses (convergentes, indiscutables) à ses Grandes Questions?"), avance que celle-ci équivaut à la question suivante : " A quoi sert-il d'étre éveillé ?". A quoi il répond tout simplement que c'est une valeur, une fin en soi.

( 49).
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Le travail du philosophe est d'une difficulté extrême. Et il est pourtant nécessaire. Il faut enlever le parquet et changer la tuyauterie des schémas sous-jacents à notre pensée, pensée qui se traduit en choix et en actions. Et le résultat de ce travail ne sera jamais entièrement satisfaisant.Pourrions nous aggraver les choses ? Bien sûr. Mais c'est le cas pour toute activité humaine. Et l'urgence est là.

( traduction libre de la page 174).

La contribution du philosophe consiste à aider les gens à repenser les termes d'un débat. Le philosophe se fait, en général, attaquer des deux cotés et il trouve bien rarement abri en rejoignant l'un d'entre eux.

( traduction libre de la page 248).
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Bien entendu, les utopies ne sont ni des plans qu'il conviendrait de suivre dans la construction d'une société ni des itinéraires flêchés. Il s'agit plutôt d'esquisses de maisons qu'il serait possible de construire ou de phares plongeant leurs faisceaux lumineux profondément en une seule direction du paysage qui nous environne, afin d'éclairer notre route. (...) Les utopies doivent activer notre imagination, et donc peindre une image qui soit loin d'être littéralement vraie, une image souvent surprenante et paradoxale, car le paradoxe peut donner à notre imagination le choc dont elle a besoin pour se mettre au travail.

(p.24)

Nous devons trouver de bonnes visions du futur, car, sinon, nous serons inévitablement réduits en esclavage par les mauvaises. Les bonnes visions sont la nourriture nécessaire de l'idéalisme en marche.

(p.26)
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Qu'est-ce que cela veut dire, que la réalité soit totalement réducible à certains types d'entités physiques ? Bien sur, si l'on bouillit et démembre un lapin, il apparaitra qu'il est composé de certaines sortes d'entités physiques. Mais cela ne démontre pas qu'avant d'avoir été traité de la sorte, il n'ait pas été vivant, ni que les lapins n'existent pas. Les os et tissus, les molécules ou atomes qui le constituent ne sont ni plus ni moins réels que le lapin. L'idée même de degrés de réalite n'a aucun sens, sauf à être platoniste.

(p.157).
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