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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Ce qui me bloque dans le travail de l’écriture,
ce sont les mécanismes d’action. Comment faire
avancer la trame narrative sans être artificiel ? Comment faire parler mes personnages et laisser paraître
que leur prise de parole a été générée par eux seuls ?
Les rouages de l’écriture se déroulant, qui semblent
si naturels chez les autres, ceux que je lis, m’apparaissent d’une complexité folle lorsqu’il s’agit de leur
donner vie.
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Mille mots…
Rien que les mille premiers mots…
Le plus difficile dans le processus d’écriture d’un roman, ce n’est pas l’idée initiale, le plan global de l’œuvre, les ébauches, les recherches documentaires… La tâche la plus complexe est celle qui consiste à coucher sur le papier les mille premiers mots.
Sur les cinquante à cent mille termes qui composent généralement un récit en prose, le premier pour cent est le premier pas qui insuffle l’énergie et la bonne direction à l’auteur. Le reste n’est que du travail, de la motivation, de la relecture attentive, des corrections chirurgicales, de la souffrance et de la douleur. Mais une peine bien moindre par rapport au travail que constitue le premier mont à gravir.
Comme Sisyphe, l’écrivain — et a fortiori l’écrivain en herbe — va pousser son rocher devant lui, suer et se maudire de s’être retrouvé enchaîné dans une telle voie. Mais à mesure qu’il avance et qu’il voit l’horizon bouger avec lui, il ressent, écrasé par le poids du roc et sur la courbure de la montagne qui exalte sous ses pieds blessés, et sur la courbure du temps, qu’il va se révéler et atteindre son but.
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On clame toujours haut et fort qu’on veut le bonheur tout de suite, que le bonheur c’est une substance filante qu’il faut non pas chercher à saisir, mais savourer dans l’immédiateté de l’instant. Au fond, ce ne sont que des mots, des postures grandiloquentes et fracassantes. Dans les faits, on est rarement
capable de tout abandonner à l’idée de bonheur. Et ceux qui vivent vraiment cet état d’accomplissement ne sont pour la plupart pas de ceux qui en parlent ou le revendiquent. Ils sont dedans, le vivent et l’éprouvent ; et ça leur est bien suffisant.
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Aujourd’hui, je suis bien incapable de savoir
ce que sera mon existence. Je ne sais même pas ce que
je suis maintenant et ce que je fais en ce moment.
C’est pourtant par ce simple questionnement
que se construisent la plupart de nos interactions.
L’une des interrogations qui revient fréquemment
quand on veut apprendre à connaître l’autre consiste
à lui demander ce qu’il fait dans la vie.
18
À cette question, je réponds invariablement
que je ris, lis, écris, vais au-devant des gens, apprends
à les apprécier, regarde le monde avancer autour de
moi, que je vis tout simplement.
Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
Question qui ne sert qu’à déguiser la vraie interrogation qui est : quel est ton métier ? En exercestu seulement un ?
Comme s’il fallait à la prime interaction se
comparer et créer une échelle de valeurs. Dès les instants de la rencontre, les deux interlocuteurs se situeraient instantanément. Le victorieux prendrait un
dessus psychologique sur le vaincu, imposerait plus
facilement ses opinions à venir par une supériorité
implicitement acceptée — jamais remise en cause —
du fait de son emploi, mais surtout de sa bêtise et de
celle de la société. Comme si la profession exercée
rendait compte de l’être profond que nous sommes.
Je refuse ce rapport de force alors quand on veut savoirce que je fais dans la vie, je dis que je fais ce que
je peux, que je fais au mieux.
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Comment en sommes-nous arrivés là ? C’est la
question que l’on se pose chaque fois qu’il est trop
tard.
Pourquoi ne faisons-nous pas ce retour en arrière quand il en est encore temps ? Pour
quelle raison nous penchons-nous toujours
après coup, lorsqu’il ne reste que les lamentations, sur le processus qui a tout enclenché ?
C’est quand la machine infernale est mise en
marche que le deus ex machina surgit, que la conscience suit et nous éclaire, sublime, lucide, impitoyable… et nous laisse seuls avec nos remords. Seulement alors nous comprenons ; nous sommes atteints par la sagesse et le recul suffisants pour être illuminés de ce savoir hier inaccessible.
Et c’est cela que l’on nomme l’expérience.
L’expérience n’estrien d’autre que l’autre nom
des amers regrets.
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Une telle promenade, même coupée de tout,
renvoie à l’asservissement systématique de la nature
par les hommes. Les tracés de terre, les percées dans
la végétation, les fils barbelés — qui sont les épines et
les ronces industrielles — empêchent d’accéder à certains secteurs du bois… Tout ramène à la suprématie
de l’humain, même dans un lieu reculé tel que celui-ci.
D’ailleurs, pour quelle raison dit-on d’un comportement bienveillant qu’il est humain ; et au contraire d’une entreprise barbare qu’elle est inhumaine ? La femme et l’homme, garants de la langue,
se donnent facilement bonne conscience. Qui a donc
posé ce postulat de départ que l’humain et tout ce qui
le représente, c’est bien ? Et d’où vient ce courant de
pensée que l’on a baptisé l’humanisme, sinon de la
conviction que l’être humain portait en lui les fruits
et les espérances d’une culture et d’une conscience
éclairées, que les autres espèces n’épaulaient pas ?
Combien de temps a vraiment perduré ce mouvement et dans quel état végète-t-il depuis près de sept
siècles ? Si on s’attache à faire un bilan objectif des actions humaines, on s’aperçoit que la cruauté l’emporte sur toute autre forme de comportement. La
bonté d’âme, la volonté de venir en aide à ceux qui
en ont un réel besoin est l’apanage du peuple — qui
n’a rien —, mais la grandeur s’attache aux actions des
puissants. C’est l’agissement des dirigeants qui dicte
le niveau d’évolution d’une espèce. Le constat est de
manière retentissante à charge contre l’humanité. On
devrait plutôt dire d’un acte ignoble qu’il est humain,
plutôt que sauvage ou animal et d’une action pleine
d’amour et empathique qu’elle est inhumaine, ou
contraire au principe d’humanité.
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De toute façon, les fictions n’en sont presque
jamais. On n’écrit bien que sur soi. Mais lorsque l’on
compose des choses très personnelles, le lecteur peut
se sentir exclu. Le but n’est pourtant pas de l’isoler,
puisqu’on écrit avant tout pour lui. Travailler autour
de thèmes qui nous sont sensibles est essentiel, motivant et permet de ressentir au plus profond la magie
de la littérature qui s’exerce. L’idéal pour concilier les
deux et écrire sur soi sans isoler ceux qui nous sont
extérieurs est de procéder à un premier jet d’écriture
ultra intrusif envers soi-même, quitte à violer l’intime, puis d’orchestrer, par une savante autocorrection, un éloignement salutaire sur l’œuvre produite.
Rien de pire qu’un texte qui échappe à son auteur,
qu’une créature qui échappe à son créateur. Alors
que dire d’une œuvre nous reflétant à cent pour cent
qui nous échapperait… ? Écrire sur soi, pour soi, mais
tout en gardant en tête (une tête froide, lucide) l’idée
que d’autres poseront les mains et les yeux sur notre
livre, et poseront, d’une certaine manière, les yeux et
les mains sur nous-mêmes.
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