"M. de Rozadelle-Saint-Ophelle, né dans l'ordre de la noblesse, d'un père très peu riche, s'était fait, jeune encore, un nom dans le barreau. Il avait plaidé avec assez de célébrité pour qu'il eût, avant cinquante ans, acquis de son travail un fonds de deux cent mille écus. Veuf alors de la mère de ma jeune amie, il quitta son cabinet pour le monde, ou plutôt pour se livrer à son penchant naturel. Il aimait le plaisir, et son tempérament tout de feu lui faisait une nécessité de contracter un second mariage."
Je n’ai jamais compris comment autrefois, ne faisant qu’un, nous étions deux ; et qu’aujourd’hui qu’il est en moi (il y est bien : je le sens ; son cœur presse le mien), et qu’aujourd’hui qu’il habite en moi, je suis pourtant seule, toujours seule.
On ne peut donc fuir sa destinée : une jeune fille peut rarement disposer de son cœur : il semble que ses parents la regardent comme leur propriété, et la fatalité du sort veut presque toujours que nous préférions le mortel qui ne peut nous appartenir.