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Citation de JulienDjeuks


Épreuve d'influence d'un juge, p. 248
J'entre ensuite au tribunal. Ces prières ont calmé mon indignation. Mais une fois à l'intérieur, j'oublie toutes mes promesses ; je laisse passer le flot de paroles que débitent les accusés pour leur défense. Sais-tu bien à quelles flatteries l'oreille d'un juge n'est pas exposée ? Les uns pleurent, et donnent leur pauvreté comme excuse, en se faisant plus pauvres qu'ils ne sont ; ceux-ci nous dégoisent des fables ; ceux-là des facéties renouvelées d'Ésope ; d'autres tâchent de me désarmer en me faisant rire à l'aide de bons mots, et si, après cela, je reste inébranlable, ils font monter la marmaille, filles et garçons, qu'ils tiennent par la main, et moi j'écoute. Tous baissent la tête, en bêlant comme un troupeau de moutons. Alors, le père, avec un tremblement, comme si j'étais un dieu, me conjure sur leurs têtes de lui pardonner ses malversations : "Si la voix de l'agneau peut t'émouvoir, dit-il, sois sensible à celle d'un petit garçon." Et s'il imagine que je suis sensible aux petits chats, alors il veut que j'écoute sa petite fille. En faveur de cette enfant nous relâchons d'un cran notre colère. Ne détenons-nous pas ainsi une grande puissance, et qui peut faire fi des richesses ?
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