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Citation de art-bsurde


Le 5 octobre 1961, le préfet de police décrète un couvre-feu qui s'applique à l'ensemble de ceux que l'on qualifie officiellement de « Français musulmans d'Algérie » et que, couramment, on nomme « ratons » ou « bougnoules ». En réaction, la fédération de France du FLN appelle secrètement l'ensemble des Algériens, hommes, femmes, enfants, à se rassembler le 17 octobre 1961, en différents lieux de la capitale française.
La préfecture de police est informée tardivement de ces préparatifs. C'est la première fois en France, et ce sera l'unique, que le FLN appelle les Algériens à manifester publiquement. L'ordre est donné que ces manifestations soit absolument pacifiques. Cependant dans les rangs de la police, on y voit l'occasion de se venger. La hiérarchie, le préfet de police en tête, laisse faire. Elle y voit le moyen d'un grand défoulement permettant d'évacuer le mécontentement qui s'est accumulé dans les rangs policiers. Le 17 octobre 1961 marque ainsi le paroxysme de pratiques criminelles qui se sont répandues précédemment. L'heure est à la barbarie. Les policiers, CRS, gendarmes mobiles qui vont agir ont, pour un grand nombre d'entre eux, été formés dans les guerres et autres opérations qui n'ont cessé depuis 1945, de l'Indochine à l'Algérie. La violence est unilatérale et prend des formes qui n'ont plus rien à voir avec les techniques, si dures soient-elles, du « maintien de l'ordre ». La chasse à l'homme définit en fonction de son apparence physique se généralise. En grand nombre, des hommes sont jetés dans la Seine du haut des ponts de Paris et de la banlieue. Ces crimes ont lieu jusqu'au cœur même de Paris, du haut du pont Saint-Michel. Dans la cour de la préfecture de police, où l'on entasse de supposés Algériens raflés, des violences extrêmes sont commises et un massacre faisant plusieurs dizaines de victimes est perpétré durant la nuit. Par milliers, des Algériens raflés sont internés au Palais des sports, au stade de Coubertin, au camp de Vincennes, où les « comités d'accueil » frappent sans retenue. A l'intérieur des lieux d'internement, les violences continuent, sous des formes diverses. Cela va durer pendant plusieurs jours. Des témoins verront encore des cadavres cinq jours plus tard, dans un hall réquisitionné du Parc des expositions de la Porte de Versailles. Une entreprise de dissimulation de cadavres va être organisée et le mensonge d'état va chercher à nier l'ampleur du crime. Les nombreux cadavres, souvent anonymes, retrouvés dans les jours et semaines suivantes seront mensongèrement attribués au FLN.
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